La Revue de Paris, Volume 28

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Bureau de la Revue de Paris., 1921
 

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Popular passages

Page 391 - ... comme si la plénitude de l'âme ne débordait pas quelquefois par les métaphores les plus vides, puisque personne, jamais, ne peut donner l'exacte mesure de ses besoins, ni de ses conceptions, ni de ses douleurs, et que la parole humaine est comme un chaudron fêlé où nous battons des mélodies à faire danser les ours, quand on voudrait attendrir les étoiles.
Page 152 - J'ai de l'esprit, et je ne fais point difficulté de le dire : -car à quoi bon façonner là-dessus ? Tant biaiser, et tant apporter d'adoucissement pour dire les avantages que l'on a, c'est, ce me semble, cacher un peu de vanité sous une modestie apparente, et se servir d'une manière bien adroite pour faire croire de soi beaucoup plus de bien que l'on n'en dit.
Page 383 - Et pardonne-nous nos offenses , comme nous les pardonnons à ceux qui nous ont offensés ; » C'est la morale et la charité en deux mots.
Page 542 - La véritable condition d'un véritable poète est ce qu'il ya de plus distinct de l'état de rêve. Je n'y vois que recherches volontaires, assouplissement des pensées, consentement de l'âme à des gênes exquises, et le triomphe perpétuel du sacrifice.
Page 382 - II ya dans l'art un point de perfection , comme de bonté ou de maturité dans la nature : celui qui le sent et qui l'aime a le goût parlait: celui qui ne le sent pas, et qui aime en deçà ou au delà, a le goût défectueux.
Page 883 - Je voua aime, est devenu pour moi si pressant, que je le dis tout seul, en courant dans le parc, à ta maîtresse, à toi, aux arbres, aux nuages, au vent qui les emporte avec mes paroles perdues.
Page 542 - Prenons garde que la nonchalance, ici, est savante ; la mollesse, étudiée ; la facilité, le comble de l'art. Quant à la naïveté, elle est nécessairement hors de cause : l'art et la pureté si soutenus excluent à mon regard toute paresse et toute bonhomie.
Page 559 - Mon amour n'a donc pu te faire aimer la vie ! Tu me quittes, cruel ! au moins ouvre les yeux, Montre-toi plus sensible à mes tristes adieux; Vois de quelles douleurs ton amante est atteinte ! Hélas ! J'ai beau crier, il est sourd à ma plainte : Une éternelle nuit l'oblige à me quitter; Mes pleurs ni mes soupirs ne peuvent l'arrêter.
Page 546 - Les exigences d'une stricte prosodie sont l'artifice qui confère au langage naturel les qualités d'une matière résistante, étrangère à notre âme, et comme sourde à nos désirs.
Page 365 - Je le vois comme vous ne savez pas voir, car je n'ai pas repris l'habitude de séparer dans mes pensées ce que je vois de physique et ce que je vois de moral. Il a deux grandes moustaches avec un dévouement sans bornes. Il a une pomme d'Adam qui palpite avec un grand besoin de confidences. Il a une épingle de cravate en doublé avec une douce obstination. . . Il ne bondit pas sur l'arbre, il ne court pas dans l'eau. Il tient à la terre comme un vase léger dans lequel on a mis du sable pour en...

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