Les philosophes salariés

Front Cover
Gust. Sandré, 1849
 

Common terms and phrases

Popular passages

Page 73 - Je m'incline devant la révélation, source unique des vérités surnaturelles; je m'incline aussi devant l'autorité de l'église, nourrice et bienfaitrice du genre humain, à laquelle seule il a été donné de parler aux nations, de régler les mœurs publiques, de fortifier et de contenir les âmes.
Page 48 - ... n'étant substance qu'en tant que cause, et cause qu'en tant que substance; c'est-à-dire, étant cause absolue, un et plusieurs, éternité et temps, espace et nombre, essence et vie, indivisibilité et totalité, principe, fin et milieu, au sommet de l'être et à son plus humble degré, infini et fini tout ensemble, triple enfin, c'est-àdire à la fois Dieu, nature et humanité.
Page 128 - ... leur égard? Un malheureux est là souffrant devant nous. Notre conscience est-elle satisfaite si nous pouvons nous rendre le témoignage de n'avoir pas contribué à ses souffrances? Non; quelque chose nous dit qu'il est bien encore de lui donner du pain, des secours, des consolations... Et cependant cet homme qui souffre et qui va mourir peut-être, n'a pas le moindre droit sur la moindre partie de votre fortune, fût-elle immense; et s'il usait de violence pour vous arracher une obole, il...
Page 119 - ... et par intervalles, quand j'avais quelques heures à rêver la nuit à ma fenêtre ou le jour sous les ombrages des Tuileries, des élans intérieurs, des attendrissements subits, me rappelaient à mes croyances passées, à l'obscurité, au vide de mon âme, et au projet toujours ajourné de le combler.
Page 118 - Royer-Collard, marchant sur les pas de Reid, l'avait résolue d'une autre, et M. Cousin, évoquant tous les systèmes des philosophes anciens et modernes sur ce point, les rangeant en bataille en face les uns des autres, s'épuisait à montrer que M. Royer-Collard avait raison et Condiliac tort. C'était là tout...
Page 118 - Royer-Collard, reconnaissant ce problème, s'y était enfoncé de tout son poids et n'avait pas eu le temps d'en sortir. M. Cousin, tombé au milieu de la mêlée, se battit d'abord, sauf à en chercher la solution plus tard.
Page 65 - D'un autre côté, ces vérités ne subsistent pas en elles-mêmes; elles ne seraient ainsi que de pures abstractions, suspendues dans le vide et sans rapport à quoi que ce soit. La vérité, la beauté, le bien, sont des attributs et non des êtres. Or il n'ya pas d'attributs sans sujet. Et comme ici il s'agit du vrai , du beau et du bien absolus, leur substance ne peut être que l'être absolu. C'est ainsi que nous arrivons à Dieu.
Page 54 - On a dit qu'il n'ya point d'homme supérieur sans quelque grain de folie ; mais cette folie-là , comme celle de la croix, est la partie divine de la raison. Cette puissance mystérieuse, Socrate l'appelait son démon. Voltaire l'appelait le diable au corps; il l'exigeait même d'une comédienne pour être une comédienne de génie.
Page 37 - MOI est l'apparition de l'esprit à lui-même , par son activité redoublée en elle-même et retournant à elle-même, c'est-à-dire dans la conscience. La conscience n'est pas une faculté qui aperçoit d'un côté ce qui se passe de l'autre ; il n'ya pas une scène isolée où se passent les événements de la vie intellectuelle, et vis-à-vis, quelqu'un dans le parterre qui les contemple ; ici, pour ainsi dire, le parterre est sur la scène; la conscience de la vie est la vie même, car il n'ya...
Page 33 - ... et , dès la fin du dix-septième siècle , l'Europe eut une analyse de l'entendement qui portait déjà quelques caractères de la méthode indiquée par Bacon dans le siècle précédent. Je ne dis point que l'analyse psychologique n'ait jamais été soupçonnée avant Bacon, ni pratiquée avant Locke ; je sais qu'il n'ya ni méthode ni théorie entièrement nouvelles dans l'histoire de l'esprit humain...

Bibliographic information