Essais philosophiques sur les systèmes de Locke, Berkeley, Priestley, Horne-Tooke, etc

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A. Johanneau, 1828 - 387 pages
 

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Popular passages

Page 103 - C'est là une source d'idées que chaque homme a toujours en lui-même ; et quoique cette faculté ne soit pas un sens , parce qu'elle n'a rien à faire avec les objets extérieurs, elle en approche beaucoup, et le nom de sens intérieur ne lui conviendrait pas mal. Mais comme j'appelle l'autre source de nos idées sensation, je nommerai celle-ci réflexion, parce que l'âme ne reçoit par son moyen que les idées qu'elle acquiert en réfléchissant sur ses propres opérations.
Page 188 - En effet, n'y ayant aucun rapport entre chaque sensation et l'objet qui l'occasionne , ou du moins auquel nous la rapportons, il ne paraît pas qu'on puisse trouver, par le raisonnement, de passage possible de l'un...
Page 382 - Cependant des objets la trace passagère S'enfuirait loin de nous comme une ombre légère, Si le ciel n'eût créé ce dépôt précieux, Où le goût, l'odorat, et l'oreille, et les yeux, Viennent de ces objets déposer les images, La mémoire. A ce nom se troublent tous nos sages î Quelle main a creusé ces secrets réservoirs?
Page 381 - D'où nous pouvons conjecturer quelle sorte de notions avaient ceux qui les premiers parlèrent ces langueslà, d'où elles leur venaient dans l'esprit et comment la nature suggéra inopinément aux hommes l'origine et le principe de toutes leurs connaissances, par les noms mêmes qu'ils donnaient aux choses...
Page 109 - Je vous dis ce qui me paroist, et les apparences sont que les idées des premières qualités des corps ressemblent à ces qualités, mais que les idées produites en nous par les secondes qualités ne leur ressemblent en aucune manière.
Page 101 - Locke (i), qu'au commencement l'âme est ce qu'on appelle une table rase , vide de tous caractères, sans aucune idée, quelle, qu'elle soit. Comment vient-elle à recevoir des idées ?Par quel moyen en acquiert-elle cette prodigieuse quantité que l'imagination de l'homme, toujours agissante et sans bornes, lui présen te avec une variété presque infinie?
Page 103 - C'est pourquoi je vous prie de remarquer que , dans la suite de ce discours, j'entends par réflexion la connaissance que l'âme prend de ses différentes opérations, par où l'entendement vient à s'en former des idées. Ce sont là, à mon avis , les seuls principes d'où toutes nos idées tirent leur origine , savoir les choses extérieures et matérielles qui sont les objets de la sensation, et les opérations de notre esprit qui sont les objets de la réflexion.
Page 104 - Lorsque l'entendement a une fois reçu ces idées simples (i) , il a la puissance de les répéter, de les comparer , de les unir ensemble avec une variété presque infinie , et de former , par ce moyen, de nouvelles idées complexes, selon qu'il le trouve à propos...
Page 323 - Lorsqu'une façon de parler est usitée à la cour et des bons auteurs comme est tout plein, il ne faut pas s'amuser à en faire l'anatomie , ni à pointiller dessus comme font une infinité de gens; mais il faut se laisser emporter au torrent et parler comme les autres, sans daigner écouter ces éplucheurs de phrases.
Page 108 - Comment les premières qualités produisent des idées en nous. » Ce que l'on doit considérer après cela, c'est la manière dont les corps produisent des idées en nous. Il est visible, du moins autant que nous pouvons le concevoir, que c'est uniquement par impulsion.

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