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Sciebat enim quisnam esset qui traderet eum : propterea dixit: Non estis mundi omnes.

Postquam ergò lavit pedes eorum, et accepit vestimenta sua. cùm recubuisset iterùm. dixit eis: Scitis quid fecerim vobis?

Vos vocatis me Magister, et Domine; et benè dicitis, sum etenim.

Si ergò lavi pedes vestros, Dominus et Magister, et vos debetis alter alterius lavare pedes.

Exemplum enim dedi vobis, ut quemadmodùm ego feci vobis, ita et vos faciatis.

Amen, amen dico vobis: Non est servus major domino suo: neque apos tolus major est eo qui misil illum.

Si hæc scitis, beati

eritis si feceritis ea.

Non de omnibus vobis dico; ego scio quos elegerim; sed ut

14. Car il savait qui était celui qui devait le trahir; c'est pourquoi il dit: Vous n'êtes pas tous purs.

15. Après qu'il leur eut lavé les pieds, et qu'il eut repris ses vêtements, s'étant remis à table, il leur dit: Savez-vous ce que je viens de faire à votre égard?

16. Vous dites en me parlant, Maître, Seigneur; et vous dites bien, car je le suis.

17. Si donc je vous ai lavé les pieds, moi le Maître et le Seigneur, vous aussi, vous devez vous laver les pieds les uns aux

autres.

48. Carje vous ai donné l'exemple, afin que, comme j'ai agi envers vous, vous agissiez vous-mêmes envers les autres.

19. En vérité, en vérité, je vous le dis: Le serviteur n'est pas plus grand que son maître, ni l'envoyé plus grand que celui qui l'a envoyé.

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20. Comprenant cela et le pratiquant 1 vous serez heureux.

21. Ceci, je ne le dis pas de vous tous; ut adim je sais ceux que j'ai choisis, mais il faut que s'accomplisse cette parole de l'Écri

pleatur Scriptura : Qui manducat mecum panem, levabit contra me calcaneum suum.

ture: Celui qui vit avec moi de mon pain, lèvera le pied contre moi 2.

20. Ne pas séparer ces deux choses. Il n'est pas difficile de savoir en quoi consiste la vertu; l'important est de la pratiquer.

(SAINT CYRILLE.)

21. Déjà Jésus-Christ, dans une autre circonstance, avait dit à ses apôtres: Ne vous ai-je pas choisis tous les douze? cependant parmi vous est un démon. En ce moment il prédit encore la trahison de Judas.

Amodo dico vobis, priusquàm fiat, ut cum factum fuerit, credatis quia ego sum.

22. Je vous le dis à présent, avant que cela arrive, afin qu'après la chose arrivée, vous croyiez à ce que je suis.

2. J'ai désiré ardemment de manger cette Pâque avec vous avant de souffrir. Cette Pâque va être suivie de l'institution de l'Eucharistie, et cette institution, et ce grand désir qu'il nous témoigne en ce lieu, de faire avec nous cette Pàque, avant que de souffrir, fait partie de l'a-. mour immense dont Jésus-Christ qui avait toujours aimé les siens les aima, comme dit saint Jean, jusqu'à la fin. Pour donc entrer dans son dessein et dans des dispositions convenables aux siennes, souvenonsnous que la Pâque, la sainte victime d'où devait sortir le sang de la délivrance, devait comme beaucoup d'autres victimes de l'ancienne alliance, non-seulement être immolée, mais encore mangée; et que Jésus-Christ voulut se donner ce caractère de victime, en nous donnant à manger à perpétuité ce même corps, qui devait être une seule fois. offert pour nous à la mort. Et c'est pourquoi il disait: J'ai désiré avec ardeur de manger avec vous cette Pâque avant que de mourir. Ce n'était pas la Pàque légale qui allait finir, que Jésus-Christ désirait avec tant d'ardeur de manger avec ses disciples. Il l'avait souvent célébrée et mangée avec eux. Une autre Pâque faisait ici l'objet de son désir, et c'est pourquoi quand il dit: J'ai désiré avec ardeur de manger avec vous cette Pâque, la Pâque de la nouvelle alliance; c'est de même que s'il disait: J'ai désiré d'être moi-même votre Pâque, d'être l'Agneau immolé pour vous, la victime de votre délivrance et par la mème raison que j'ai désiré d'ètre une victime véritablement immolée, j'ai désiré aussi d'être une victime véritablement mangée, ce qu'il accomplit par ces paroles: Prenez, mangez, ceci est mon corps donné pour vous; c'est la Pâque d'où doit sortir le sang de votre délivrance. Vous sortirez de l'Égypte et vous serez libres aussitôt après que ce sang aura été versé pour vous, il ne vous restera qu'à manger, à l'exemple de l'ancien peuple, la victime d'où il est sorti. C'est ce que vous accomplirez dans l'Eucharistie que je vous laisse en mourant pour être éternellement célébrée après ma mort. Manger les chairs de l'Agneau pascal, était aux Israélites un gage sacré qu'il avait été immolé pour eux. La manducation de la victime était une manière d'y participer, et c'était en cette sorte qu'on participait aux sacrifices pacifiques ou d'action de

grâce, comme il est marqué dans la loi. Saint Paul dit aussi que les Israélites qui mangeaient la victime, par-là étaient rendus participants de l'autel et du sacrifice, et s'unissaient même à Dieu à qui il était offert; de même que ceux qui mangeaient les victimes offertes aux démons, entraient en société avec eux. Si donc Jésus est notre victime, s'il est notre Pâque, il doit avoir ces deux caractères, l'un d'être immolé pour nous à la croix, l'autre d'ètre mangé à la sainte table comme la victime de notre salut. Et c'est ce qu'il désirait avec tant d'ardeur d'accomplir avec ses disciples. L'un et l'autre caractère devaient être également réalisés en sa personne, comme il devait être immolé en son propre corps et sa propre substance, il fallait qu'il fût mangé de même: Prenez, mangez, ceci est mon corps livré pour vous, aussi véritablement mangé, qu'il est véritablement livré; aussi présent à la table où on le mange, qu'à la croix où on le livre à la mort, où il s'offre épuisé de sang pour l'amour de nous. (BossUET.)

6. El lorsque l'on fut au souper, sachant que toutes choses lui avaient été remises par son Père, qu'il était sorti de Dieu et qu'il retournait à Dieu; Jésus se lève de table et dépose ses vêtements, et ayant pris un linge, il le mit autour de lui. Voilà notre lecture d'aujourd'hui, Qu'elle est belle! qu'elle est ravissante! Mon Sauveur, vous me remplissez de consolation par la lecture de votre Évangile! En quelque endroit que je l'ouvre, j'y trouve partout des consolations et des paroles de vie éternelle; mais je ne sais si j'y ai lu rien de plus touchant que cet endroit. Mon Sauveur, augmentez ma joie dans cette sainte lecture, afin que la chaste délectation dont elle me remplit m'ôte tout le goût des joies du monde. Mais pour cela il faut peser toutes les paroles. Après le souper. Saint Jean va parler d'un autre souper où il était couché sur le sein de Jésus, où Jésus donna à Judas le morceau trempé. Voilà donc un autre souper. Il y en eut deux, dont le dernier se fit après le lavement des pieds. Et ce fut celui où il institua l'Eucharistie, souper de cérémonie, qui peut-être fut précédé du souper de l'Agneau pascal. Je n'entre pas dans ces questions, je ne cherche qu'à m'édifier, et il me suffit d'entendre que le festin où l'Eucharistie fut instituée, fut un festin particulier, qui fut tout plein de mystère, comme nous le verrons bientôt. Que le premier donc soit celui où l'on satisfit au besoin. Voilà Jésus qui se lève et qui sort de table. Et pour préparer ses disciples au mystérieux festin qu'il allait leur faire, il leur lave les pieds. (Bossuet.)

6. Jésus sachant que son Père lui avait tout remis entre les mains; qu'il était sorti de Dieu et qu'il retournait à Dieu. - Saint Jean est ici tout occupé des grandeurs et de la puissance de Jésus; et il nous veut remplir de cette idée, afin que la peinture qu'il nous va faire de son humilité et de son amour, soit plus vive. Arrêtons-nous donc encore un coup et goûtons celte première parole: Son Père lui a tout remis entre les mains, selon ce qu'il a dit lui-même: Tout a été mis entre mes mains par mon Père. Et ailleurs: La toute-puissance m'est donnée dans le ciel et dans la terre. Et quoique cette puissance lui appartint naturellement, parce que dès le commencement il était Dieu toujours résident en Dieu, et inséparable de lui, et qu'il était ce verbe Dieu, par qui Dieu a tout tiré du néant, le Père par ce moyen ne pouvant avoir aucune créature qui ne soit la créature du Fils et ne lui doive le même hommage conformément à cette parole: Tout ce qui est à moi est à vous et tout ce qui est à vous est à moi. Néanmoins cette puissance lui venait de son père, qui la lui ayant déjà donnée par son éternelle naissance, la lui donnait au temps de sa passion qu'il devait tout acquérir et avoir à titre d'achat et d'acquisition, ce qu'il avait déjà naturellement et par le droit de sa naissance. Et celui à qui tout est donné d'une manière si excellente, c'est celui qui nous va laver les pieds. Voilà où saint Jean en veut venir. Humilions-nous donc de notre côté, ô Jésus! je me soumets à votre empire, à celui que vous avez sur moi comme Créateur, à celui que vous avez comme Rédempteur; vous êtes mon souverain Seigneur, mon doux et unique maître, vous êtes le Fils de Dieu, vous êtes le roi Israël. Quelle obéissance ne vous dois-je pas, étant tout à vous à tant de titres, et par des titres de cette nature, si authentiques, si immuables, si aimables, si divins?

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(BossUET.)

7. Jésus se lève de table, dépose ses vêtements, et ayant pris un linge il le mit autour de lui. Se ceindre, en général, était la posture de celui qui allait servir; mais se ceindre d'un linge, est l'habit d'un service encore plus vil, qui est celui de laver les pieds. Et remarquez que Jésus fait tout lui-même: lui-même il pose ses habits; il se met lui. même ce linge; il verse de l'eau lui-même dans le bassin: de ces mêmes mains qui sont les dispensatrices de toutes les grâces; de ces mains qui sont les mains d'un Dieu, qui a tout fait par sa puissance; de ces mains dont la seule imposition, le seul attouchement guérissait les malades et ressuscitait les morts; de ces mêmes mains, il versa de l'eau dans un bassin, il lava et essuya les pieds de ses disciples. Ce

n'est pas ici une cérémonie: c'est un service effectif qu'il leur rend à tous, et le service le plus vil, puisqu'il faut se mettre à leurs pieds pour le leur rendre; il faut laver les souillures et la poussière qui s'amassait autour des pieds en marchant nu-pieds, comme on faisait en ces pays-là. Voilà ce que fait Jésus, sachant tout ce qu'il était dès l'éternité et dans le temps, et ce qu'il allait devenir par sa résurrection, et son . ascension triomphante. Pénétrez-moi, ô Jésus, de votre grandeur naturelle, et de vos abaissements volontaires: afin que du moins dans ma petitesse naturelle, je n'aie pas de difficulté à me tenir bas, et à servir mes frères. (BOSSUET.)

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8. Ensuite il versa de l'eau dans un bassin, et se mit en devoir de laver les pieds de ses disciples, et de les essuyer avec le linge qu'il avait autour de lui. Le repas figuratif était achevé; mais un festin bien plus élevé avait commencé et devait continuer jusqu'à la fin du monde. Le lavement des pieds eut donc lieu entre la communion sous les espèces du pain et la consécration du calice. De plus on se la ait les mains trois fois pendant le festin pascal. Le bassin qui servait à laver les pieds devait contenir, d'après la prescription du grand conseil, de deux à dix lags d'eau. Un lag équivaut à peu près à six coques d'œufs pleines d'eau. C'étaient les serviteurs et les esclaves qui lavaient les pieds chez les Juifs', comme chez les Grecs et les Romains. Le Christ en lavant ainsi les pieds de ses disciples, s'abaissait donc jusqu'à la condition d'esclave. Ce n'était pas sans raison que les Juifs disaient que, de temps immémorial, Dieu s'était montré envers eux comme leur serviteur, qu'il les avait revêtus comme Adam, le premier homme, qu'il les avait baignés, oints, conduits à travers le désert, en portant la lumière devant eux. (Dr SEPP.)

9. Pierre lui dit: Vous, Seigneur, me laver les pieds! - Le caractère de Pierre était la ferveur. Elle n'était pas encore bien réglée; mais elle était extrême; et quoique Jesus lui dît: Vous ne savez pas encore ce que je veux faire, mais vous le saurez dans la suite, Pierre s'obstine, pour ainsi parler, et contraint Jésus de lui dire : « Si je ne vous lave, vous n'aurez point de part avec mci. » En même temps, avec la même ferveur qui lui faisait dire : « Jamais vous ne me laverez les pieds,» il s'écrie : « Alors, Seigneur, non-seulement les pieds, mais encore les mains et la tête. » Il ne savait pas encore ce que c'était d'être lavé par Jésus-Christ; et néanmoins, possédé du désir d'être avec son maître, et d'avoir part avec lui, à l'abandon il s'écrie : « A

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