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Respondit ei turba: No audivimus ex lege, quia Christus manet in æternum et quomodò tu dicis: Oportet exaltari Filium homin's? Qu's est iste Filius hominis?

Dixit ergò eis Jesus: Adhuc modicum lumen in vobis est. Ambulate dům lucem habetis, ut non vos tenebræ comprehendant; et qui ambulat in tenebris, nescit quò vadat.

Dům lucem habetis, credite in lucem, ut filii lucis sitis.

Haec locutus est Jesus,

circumspectis omni

cùm

21. Et moi, quand j'aurai été élevé de terre, j'attirerai tout à moi.

22. Or, il disait cela pour indiquer de quelle mort il devait mourir.

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23. Le peuple lui répondit: Nous avons appris par la Loi que le Christ demeure éternellement. Comment donc dites-vous, il faut que le Fils de l'homme soit élevé? Qui est ce Fils de l'homme?

24. Jésus leur dit: La lumière est encore pour un peu de temps au milieu de vous 2. Marchez, pendant que vous avez la lumière, afin que vous ne vous trouviez point dans les ténèbres. Car celui qui marche dans les ténèbres ne sait où il va.

25. Pendant que vous avez la lumière, croyez en la lumière, afin que vous soyez des enfants de lumière.

26. Après ces paroles, Jésus porta ses re

bus cum jam vespera gards sur tout ce qui était autour de lui; et

esset, abscondit se ab

eis, bet exiit in Betha

niam cum duodecim, que mansit.

ibi.

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comme la nuit commençait, il les quitta, et

s'en alla secrètement à Béthanie avec les douze, et il y passa la nuit.

23. Les Juifs appelaient souvent la Loi tout l'ensemble des saintes Écritures

2 § 24. ἔτι μικρὸν χρόνον τὸ φῶς μεθ' ὑμῶν, adhuc modicum tempus lumen vobiscum. encore pour peu de temps la lumière est parmi vous c'est-à-dire le soleil de justice va bientôt se coucher pour vous. Jésus-Christ parle ici de sa mort.

2. Et toute la foule disait : C'est Jésus, le prophète de Nazareth en Galilée. Regardez, je vous prie, le Sauveur en cette triomphante journée en laquelle il fait son entrée dans la ville de Jérusalem, peu de jours avant qu'il mourût. Jetez les yeux sur ce concours de peuples de toutes les conditions et de tous les âges qui accoururent au-devant

de lui, des palmes et des rameaux à la main, en signe de réjouissance; et qui, pour témoigner leur zèfe à ce nouveau prince, dans une si sainte cérémonie, font retentir les airs de leurs cris de joie : Béni soit le fils de David! vive le roi d'Israël! Et, parmi ces bienheureuses acclamations, il entre dans Jérusalem. Quel est ce nouveau procédé, si éloigné de sa conduite ordinaire? et depuis quand aime-t-il les applaudissements, lui qui, étant recherché autrefois par une multitude immense résolue de le faire roi, s'était retiré tout seul au sommet d'une haute montagne pour éviter leur rencontre? Il entend aujourd'hui tout ce peuple qui l'appelle hautement son roi; les Pharisiens, jaloux, l'avertissent d'imposer silence à cette foule ardente et pleine d'enthousiasme: «Non, non, répond le Sauveur : les pierres le crieront, si ceux-ci ne le disent pas assez haut. » Que dirons-nous d'un changement si inopiné? Il approuve ce qu'il rejetait; il accepte aujourd'hui une royauté qu'il avait autrefois refusée. Ah! n'en cherchez point d'autre cause: c'est qu'à cette dernière fois qu'il entre dans Jérusalem, il y entre pour y mourir ; et mourir, pour le Sauveur, c'est régner. (Bossuet.)

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10. Ils s'approchèrent de Philippe, et ils le priaient, disant: Scigneur, nous voudrions voir Jésus. Ce n'était pas simplement le voir: car tout le monde l'avait assez vu dans cette journée, et tout le monde le voyait quand il prêchait: mais ils le voulaient voir en particulier, et jouir de son entretien, qui est proprement ce qu'on appelle venir voir un homme. A cet approche des Gentils qui voulaient le voir, Jésus arrête aussitôt sa pensée sur la vocation des Gentils qui devait être le fruit de sa mort. Ces grandes prophéties où les nations lui sont données comme son héritage et sa possession lui sont présentes: dans le petit, il voit le grand. Ce que les mages avaient commencé dès sa naissance, qui était la conversion des Gentils en leurs personnes, ceuxci le continuent, et le figurent encore vers le temps de sa mort. Et le Sauveur voyant concourir dans les Gentils le désir de le voir avec celui de le perdre dans les Juifs, voit en même temps, dans cet essai, commencer le grand mystère de la vocation des uns par l'aveuglement et la réprobation des autres. C'est ce qui lui fait dire: L'heure est venue, que le Fils de l'homme va être glorifié. Les Gentils vont venir, et son royaume va s'étendre par toute la terre. Il voit plus loin, et il voit selon les anciennes prophéties, que c'était par sa mort qu'il devait acquérir ce nouveau peuple et cette nombreuse postérité qui lui était promise. C'est après avoir dit: Ils ont percé mes pieds et mes mains

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que David avait ajouté: Toutes les contrées de la terre se ressouviendront et se convertiront au Seigneur. C'est après qu'il aurait livré son âme à la mort qu'Isaïe lui promettait: Qu'il verrait une longue suite d'enfants. Et encore: Qui racontera sa génération? qui pourra compter sa postérité, parce qu'il a été retranché des vivants? Je l'ai frappé pour les péchés de mon peuple. Et encore: Je lui donnerai la dépouille des forts, et il en partagera le butin, parce qu'il a donné son âme à la mort. (Bossuet).

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13. En vérité, en vérité, je vous le dis, si le grain de froment tombé sur la terre n'y meurt, il reste seul; mais s'il meurt, il porte beaucoup de fruit. Toute action de la vie de Jésus-Christ est un sujet de triomphe pour l'Église; mais sa gloire la plus éclatante, c'est la croix. Voilà pourquoi saint Paul disait: A Dieu ne plaise que je me glorifie en autre chose qu'en la croix de Jésus! C'est un grand prodige, sans doute, que la guérison de l'aveugle-né, à la fontaine de Siloé; mais, qu'est-ce que ce miracle, comparé à celui du monde entier guéri de son aveuglement? Tout grand, tout miraculeux qu'il soit d'avoir dit efficacement à un homme depuis quatre jours dans la tombe : Lazare, venez dehors! c'est autre chose encore d'avoir étendu à tous les hommes ensevelis dans le péché une grâce qui se bornait à un seul d'entre eux. C'est une merveille, assurément, d'avoir trouvé dans cinq pains une source abondante de nourriture pour cinq mille hommes; mais quel plus grand miracle de nourrir, par toute la terre, ceux qui avaient faim de la justice et de la vérité! C'est une chose admirable encore d'avoir délivré une femme que le démon tenait comme enchaînée depuis dix-huit ans; mais, qu'est-ce après tout, si nous considérons qu'il nous a délivrés tous des liens du péché et de l'esclavage de l'enfer? C'est après être mort que le grain de froment se multiplie, nous dit le Sauveur; et c'est principalement alors, que lui-même nous étonne par la fécondité et la grandeur de ses miracles; et que par là il attire à lui non plus seulement quelques disciples, mais tous les peuples du monde. La splendeur de son sacrifice a éclairé les ténèbres de l'ignorance; sa croix a brisé toutes les entraves du péché, et racheté tout le genre humain (SAINT CYRILLE de Jérusalem.)

17. Et une voix fit entendre du ciel ces paroles: Je l'ai déjà glorifié, et je le glorifierai encore. Trois voix sont venues du ciel et de la part du Père céleste pour honorer le Fils de Dieu. Le jour de son baptème, avant qu'il commençât son ministère, le Père le fit connaître et

lui donna, pour ainsi parler, la mission par cette voix: Celui-ci est mon Fils bien-aimé, dans lequel j'ai mis ma complaisance; ou, comme le rapporte saint Luc: Vous êtes mon Fils bien-aimé, j'ai mis ma complaisance en vous. La même voix fut ouïe encore à la Transfiguration, et pendant que Moïse et Élie entraient dans une nuée lumineuse qui les environna, cette voix sortit de la nuée: Celui-ci est mon Fils bien-aimé, dans lequel j'ai mis ma complaisance, écoutez-le. Cette parole, écoutez-le, fut ajoutée à ce qui avait été ouï dans le baptême. La troisième voix est celle que nous lisons aujourd'hui dans saint Jean: Je l'ai glorifié et je le glorifierai encore. J'ai glorifié mon nom de Père, en honorant mon Fils unique ; je l'ai glorifié dans l'éternité, je le glorifierai dans le temps; je l'ai glorifié lorsque j'ai fait éclater tant de merveilles dans sa naissance, dans son baptême, dans le cours de son ministère, maintenant même en inspirant tant d'admiration pour lui aux Juifs et aux Gentils qui commencèrent déjà à le vouloir voir; et je le glorifierai encore, lorsque je lui donnerai, après sa résurrection, la gloire dont il a joui dans mon sein avant que le monde fût, et que, l'exaltant comme Dieu au-dessus des cieux, je remplirai toute la terre de son nom.

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(Bossuet.)

20. Bientôt le prince de ce monde sera jeté dehors. Le prince du monde, c'est le démon qui s'en était emparé et le tenait asservi... Qui pourrait douter de l'accomplissement de la parole de Jésus, en voyant ce qui se passe aujourd'hui dans le monde entier? Déjà ces dieux qui, recevaient les hommages des nations n'ont plus d'autre asile que les greniers qu'ils habitent avec les oiseaux nocturnes. L'étendard de la croix flotte avec honneur parmi nos légions; et ce signe du salut relève la pourpre des rois et l'éclat de leur diadème. L'Égypte, devenue chrétienne, a consacré au vrai Dieu les dépouilles de Sérapis; le dieu Marnas se lamente vainement à Gaza, où il est détenu captif, pressentant sa destruction. Peuplées de solitaires, l'Inde, la Perse, l'Éthiopie, répandent au loin ces saintes colonies. L'Arménien a déposé son carquois; les Huns font retentir leurs déserts du chant de nos cantiques sacrés; les saintes flammes de la charité brûlent au milieu des glaces de la Scythie. Les Gêtes se rassemblent sous leurs tentes, comme dans autant d'églises, pour chanter les louanges du Seigneur, et peut-être qu'ils ne nous disputent la victoire dans nos combats que parce qu'ils croient au même Dieu que nous. (SAINT JÉRÔME.)

21. Et moi, quand j'aurai été élevé de terre, j'attirerai tout à moi.

O pouvoir admirable de la croix! ô gloire ineffable de la Passion du Sauveur! Sa croix est le tribunal d'où il juge le monde, le trône où il fait éclater sa puissance. Oui, ô mon Dieu, vous avez attiré à vous toutes choses, quand, après avoir tenu durant tout un jour vos bras étendus vers un peuple opiniâtre dans son incrédulité, vous avez forcé l'univers tout entier à se courber sous le joug de votre Évangile, et à rendre hommage à votre majesté souveraine. Vous avez attiré tout à vous, quand la nature entière bouleversée a témoigné par son deuil l'horreur dont le crime des Juifs la pénétrait; quand les astres quiéclairent le monde s'éclipsaient, que le jour se changeait en une épaisse nuit, que la terre s'agitait ébranlée par de violentes secousses, et que toutes les créatures refusaient leur ministère à des impies. Vous avez attiré tout à vous, lorsque le voile du temple s'est déchiré et que le Saint des saints s'est dérobé à des pontifes sacriléges; quand les figures ont fait place à la réalité, les ombres à la manifestation, et la loi à l'Évangile. Votre croix est devenue pour tous une source féconde de bénédictions: par elle la faiblesse s'est changée en force, l'opprobre en un titre de gloire, la mort en un principe de vie. Plus de victimes charnelles : l'univers tout entier ne connaît plus d'autre sacrifice que l'oblation pure de votre corps et de votre sang. Parce que vous êtes le véritable Agneau de Dieu, qui ôte les péchés du monde, vous avez rassemblé en vous tous les mystères, comme le sacrifice nouveau remplace tous les anciens sacrifices: ainsi toutes les nations du monde ne font plus aujourd'hui qu'un seul royaume. (SAINT LÉON.)

21. Et moi, quand j'aurai été élevé de terre, j'attirerai tout à moi. — Ce même dogme, la croix prêchée par quelques ignorants l'a persuadé à tout l'univers. Elle a ouvert une école où se traitent, non des questions oiseuses, mais où l'on apprend tout ce qu'il y a de plus relevé, la divine essence, et la vraie religion, la règle des mœurs, la future résurrection et le compte que chacun de nous aura à rendre au jour du dernier jugement. Elle a fait des philosophes des hommes les plus étrangers à toute espèce de science. Combien donc sa prétendue folie est plus sage que la sagesse des hommes ! Combien son apparente faiblesse plus forte que tout ce que les hommes estiment de plus fort! Oui, certes, de plus fort, puisque c'est cette prétendue folie qui a entraîné la persuasion de tout l'univers; c'est cette apparente faiblesse qui a triomphé de toutes les résistances. Vainement les obstacles et les ennemis se sont succédé pour anéantir le nom de Jésus crucifié; ils n'ont fait que l'étendre. Ce qu'il y avait de plus contraire aux pro

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