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13. Et tout ce que vous demanderez à mon Père en mon nom, je le ferai, afin le Père soit glorifié dans le Fils.

que

14. Si vous me demandez à moi quelque chose en mon nom, je le ferai.

45. Si vous m'aimez, gardez mes commandements.

46. Et moi je prierai le Père, et il vous donnera un autre consolateur qui demeurera toujours avec vous 1;

17. L'Esprit de vérité que le monde2 ne peut recevoir, parce qu'il ne le voit point et ne le connaît point. Mais vous, vous le connaissez, c'est pourquoi il demeurera avec vous, et sera en vous 3.

18. Je ne vous laisserai point orphelins: je viendrai à vous.

19. Encore un peu de temps et le monde ne me verra plus"; mais vous, vous me verrez, parce que je vis, et que vous vivrez aussi.

20. En ce jour-là, vous connaîtrez que

16. Jésus-Christ, comme homme, consolait les siens par sa présence el par l'effet sensible de ses paroles; l'Esprit-Saint les console, lui, par une présence et une opération invisibles, en les remplissant d'une joie tout intérieure. (Saint Augustin.) 217. Ici, et dans les passages suivants, le mot monde a deux significations: 1o il désigne les Juifs, ennemis de la personne et de la doctrine du Sauveur; 2o tous ceux dont les sentiments et la conduite contredisent les maximes et les exemples du Fils de Dieu, et qui, à cause de cette contradiction, ne sont point inscrits dans le livre de vie. Ces hommes tout charnels sont incapables de comprendre ce qui est de l'Esprit de Dieu.

† 17. Voir au premier volume, page 346, deuxième note, l'explication de ce verset.

19. Le monde ne me verra plus après ma mort; mais vous, vous me verrez, parce qu'après ma résurrection je passerai quelque temps au milieu de vous, et je n'apparaîtrai pas aux Juifs.

scetis quia ego sum in je suis dans le Père, et vous en moi, et moi

Patre meo, et vos in me, et ego in vobis.

en vous 1.

20. Jésus-Christ est dans son Père par l'unité d'une même nature; il est en nous, non-seulement par l'alliance qu'il a contractée avec notre nature, mais plus encore par la communication qu'il nous a faite de son Esprit et de ses mérites; nous sommes en lui par la foi et la charité, qui nous unissent à lui, comme les membres à leur chef.

C'est le but de tout ce discours,

1. Que votre cœur ne se trouble point. et le terme où il aboutit. Considérons toutes les raisons par lesquelles le Fils de Dieu bannit le trouble que devait causer sa mort. Premièrement, s'il s'en va, c'est pour nous préparer la place dans la maison de son Père; ses disciples le peuvent suivre; et en leur disant où il va, il leur montre aussi le chemin pour y parvenir. Il leur apprend où ils pourront voir le Père, dont la vision leur suffit, dans la possession duquel ils n'ont plus rien à craindre. Secondement, quoiqu'il les quitte, il n'en sera pas moins leur protecteur, et ils peuvent tout obtenir en son nom. Loin que son absence leur nuise, il fera pour eux et par eux de plus grandes choses qu'il n'avait jamais faites. Troisièmement, en les quittant il leur promet un consolateur invisible, qui adoucira leurs peines et leur gravera dans le cœur toute sa doctrine. Soutenus par l'amour qu'ils auront pour sa personne, ils garderont sa parole. Enfin, en les quittant, il ne les quittera pas, il viendra à eux, il y viendra avec son Père, et ils établiront leurs demeures dans leurs âmes: ce qui les fera jouir dans le fond du cœur, au milieu des persécutions et des tentations, d'un imperturbable repos, et de cette paix qui surpasse tout sentiment, toute pensée, toute intelligence. Après cela, on peut conclure: Ne vous troublez pas, ne craignez rien. (Bossuet.)

1-2. Que votre cœur ne se trouble point; vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi. Il y a plusieurs demeures dans la maison de mon Père. Les temps de trouble arrivaient, c'était l'heure de la puissance des ténèbres, les apôtres étaient déjà comme au milieu de ces troubles: Jésus-Christ leur avait déclaré qu'il allait être trahi et par l'un d'eux; il avait désigné le traître à quelques-uns, et ils l'avaient vu partir de la table et de la maison; il venait de leur dire le dernier adieu: Mes petits enfants, je m'en vais, et je ne serai plus avec vous; il leur faisait voir la violence de ses ennemis prête à éclater; sa sainte

Cène ne leur avait remis devant les yeux que du sang répandu et un corps livré, et la tentation était tout ensemble et si terrible et si proche, que Pierre, le plus fervent, le plus hardi, le plus favorisé d'eux tous, y devait succomber jusqu'à renoncer à son Maître, et cela dans la nuit même où ils allaient entrer. En cet état, il n'y avait rien de plus nécessaire que de les précautionner contre tant de troubles. C'est aussi à quoi se termine tout ce discours, jusqu'à la fin de ce chapitre ; et, après avoir dit dès le commencement: Ne vous troublez pas, ne craignez rien, il finit encore par les mêmes mots : Je vous donne ma paix, je vous laisse ma paix, que votre cœur ne se trouble pas, ne craignez pas, après quoi il termine ce discours et se lève pour aller à la mort. Il faut donc entendre et peser toutes les paroles par rapport à celle-ci: Ne vous troublez pas, nous verrons qu'au lieu de trouble, tout inspire la confiance aux apôtres. Ce qui leur causait plus de trouble, c'est qu'en leur disant: je m'en vais, il semblait ne leur laisser aucune espérance de le suivre; il les avait mis au rang des Juifs qui semblaient exclus de cette grâce: Je m'en vais, et comme j'ai dit aux Juifs, vous ne sauriez venir où je vais. Il est vrai qu'il avait dit à saint Pierre: Vous ne pouvez pas encore me suivre, mais vous me suivrez après, par où il leur donnait quelque espérance; puisque saint Pierre devait le suivre un jour où il allait, les autres semblaient aussi y être appelés. Mais, pour ne leur laisser aucun doute: Il y a, dit-il, plusieurs demeures dans la maison de mon Père, il n'y en a pas seulement pour moi et pour Pierre, il y en a pour plusieurs, il y en a pour vous. Je m'en vais, mais c'est pour vous préparer la place, ne vous troublez donc pas, ne craignez rien Vous croyez en Dieu; c'est dans son royaume que votre demeure vous est préparée; croyez aussi en moi, car c'est moi qui vous y vais préparer la place. (BOSSUET.)

-

2. Il y a plusieurs demeures dans la maison de mon Père. S'il n'en élait pas ainsi, je vous aurais dit: Je vais vous préparer une place. – Admirez et ressentez la tendresse de ces paroles: S'il n'en était pas ainsi, je vous le dirais. Ce n'est pas aux seuls apôtres qu'elles sont dites: c'est encore à nous. Répétons-les encore une fois et laissons-nous-en pénétrer; s'il n'en était pas ainsi, je vous le dirais je ne vous veux rien cacher, et avant que de partir, je veux vous apprendre tous les secrets qui vous regardent. Ayant aimé les siens, il les a aimés jusqu'à la fin, et en s'en allant il leur veut ôter tout sujet de crainte. Si je m'en vais, c'est que je vais vous préparer la place. Jésus, notre avant-cou

III.

14

reur, est entré pour nous, et c'est pour cela qu'il est appelé notre pontife selon l'ordre de Melchisedech. Nous avons un grand pontife qui a pénétré les cieux, il est entré dans ce sanctuaire éternel, dont l'entrée était interdite aux hommes à cause de leurs péchés. Il a percé au-dedans du voile, et notre foi, notre espérance y entre après lui, car il nous est allé préparer la place, et c'est pour cela qu'il y entre. Remettons-nous devant les yeux la structure de l'ancien temple, où était le lieu très-saint, le Saint des saints, la partie du sanctuaire la plus intime, celle où était l'arche où Dieu même avait établi sa résidence, lieu inaccessible à tout autre qu'au souverain pontife, qui encore n'y pouvait entrer qu'une fois l'an. Il était couvert d'un grand voile parsemé de chérubins, pour nous faire souvenir de ce chérubin qui, avec une épée flambloyante qu'il remuait d'une manière menaçante, gardait la porte du paradis pour empêcher nos premiers pères d'y rentrer, après qu'ils en eurent été chassés. Ce voile sacré et ces chérubins répandus dessus semblaient encore nous dire à l'entrée du sanctuaire: N'entrez pas, rien d'impur, ne doit entrer en ce lieu, c'est la figure du ciel, où personne ne doit entrer jusqu'à ce que le souverain pontife en ait ouvert l'entrée. C'est là ce yoile qui nous cachait la gloire de Dieu; c'est là ce voile qui nous rendait le sanctuaire inaccessible; c'est le voile qui nous marquait que nous étions interdits, impurs, incapables d'entrer jamais dans le Saint des saints; c'est ce voile qui fut déchiré de haut en bas par le milieu, et mis en deux parts, lorsque JésusChrist expira. La terre trembla en même temps, les tombeaux s'ouvrirent, et les morts ressuscitèrent, en témoignage que, par la mort et par le sang de Jésus, le sanctuaire était ouvert, les morts recevaient la vie, l'interdit était levé, tout était changé pour les hommes. (BOSSUET.)

3. Je reviendrai à vous, et je vous prendrai avec moi afin que, là où je suis, vous y soyez aussi. Voici le dernier degré d'assurance et du repos que Jésus-Christ promet de donner à ses fidèles. C'est là la grande parole, la parole de consolation et de tendresse où Jésus-Christ nous fait voir qu'il ne veut pas être sans nous, qu'il ne veut pas que nous soyons longtemps sans lui. C'est donc alors que, bien loin d'être effrayés, nous devons nous mettre en état de lever la tête, parce que le moment arrive où nous allons être où est Jésus-Christ, dans son royaume, dans son trône. C'est là ce qui fait dire à saint Paul que ce corps mortel lui est à charge, qu'il désire d'en être dégagé pour être avec Jésus-Christ, qu'il désire d'être défait de cette demeure terrestre et de quitter ce séjour où il est éloigné du Seigneur pour aller habiter

211

où il est. Si nous aimons Jésus-Christ, rien ne nous doit être plus cher que cette parole: Je m'en vais et je reviendrai vous quérir, afin que vous soyez où je suis. Etre loin de Jésus-Christ c'est être dans la peine, dans la mort, dans la tentation, dans le péché. Etre avec Jésus-Christ, c'est être dans la gloire, dans la paix, dans la justice parfaite. Voilà ce qu'il nous promet, voilà où il appelle les apôtres en leur disant le dernier adieu. Cet adieu n'est donc que pour un peu de temps: JésusChrist leur promet de revenir pour les emmener avec lui, c'est la dernière marque de son amour et le plus puissant motif pour les rassurer. (Bossuet.)

4. Or, où je vais, vous le savez, et vous en savez le chemin. — C'est en quoi est la différence entre eux et les Juifs. Car les Juifs ne savaient ni où il allait ni par où il fallait aller, leur infidélité, leur aveuglement les empêchaient de le suivre; mais il dit au contraire à ses apôtres : Vous savez où je vais, et vous savez le chemin par où il y faut aller. Et ce chemin, c'est moi-même, je suis la voie, la vérité et la vie. Pourquoi donc seriez-vous troublés de non départ, puisque je vous montre la voie pour venir où je suis? Seigneur, lui avait dit saint Thomas, nous ne savons où vous allez, et comment en pouvons-nous savoir la voie? Je suis la voie, la vérité et la vie ; je suis celui où il faut aller, car c'est avec moi qu'il faut être ; je suis la voie par où il faut aller, parole haute et impénétrable au sens humain. Quelle est la fin de tous les désirs si ce n'est la vérité et la vie? C'est, dit-il, ce que je suis ; et quand on en a trouvé le chemin, que reste-t-il à chercher? Je suis encore ce chemin, je suis la voie. Comment peut-on être à la fois et le terme où l'on va et le chemin pour y aller? Mon Sauveur unit l'un et l'autre, el dans ce peu de paroles: Je suis la voie, la vérité et la vie, il renferine toute sa doctrine et tout le mystère de sa piété. O Seigneur! faites-moi la grâce de savourer cette parole, de vous y trouver, de vous y goûter tout entier. (Bossuet.)

6. Nul ne vient au Père que par moi.-L'Écriture nous dit bien que la beauté des créatures fait connaître celui qui en est l'auteur; mais elle ne nous dit pas qu'elles produisent cet effet dans tout le monde. Elle nous avertit, au contraire, que quand elles le font, ce n'est pas par elles-mêmes, mais par la lumière que Dieu répand en même temps dans l'esprit de ceux à qui il se découvre par ce moyen; elle nous dit généralement que Dieu est un Dieu caché, et que, depuis la corruption de la nature, il a laissé les hommes dans un aveuglement dont ils

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