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mandum, et ego misi monde, je les ai moi-même envoyés dans le monde.

eos in mundum.

Et pro eis ego sanctifico meipsum; ut sint et ipsi sanctificati in veri

tale.

Non pro eis autem Jogo tantùm, sed et pro eis qui credituri sunt per verbum eorum in me;

Ut omnes unum sint, sicut tu, Pater, in me et ego in te, ut et ipsi in nobis unum sint, ut credat mundus quia tu me misisti.

FA ego claritatem, quam dedisti mihi, dedi

19. Et je me sanctifie moi-même pour eux, afin qu'eux aussi soient sanctifiés dans la vérité.

20. Je ne prie pas pour eux seulement, mais aussi pour ceux qui, par leur parole, croiront en moi.

21. Afin que tous ensemble, ils ne soient qu'un 1, comme vous, mon Père, êtes en moi et moi en vous; qu'eux-mêmes ne soient qu'un en nous, et qu'ainsi le monde croie que vous m'avez envoyé 2.

22. Et la gloire que j'ai reçue de vous, eis; ut sint unum, sicut je la leur ai donnée, afin qu'ils soient un comme nous sommes une même chose.

el nos unum sumus.

Ego in eis, et tu in me; ut sint consummati in unum, et cognoscat mundus quia tu me misisti, et dilexisti eos, sicut el me dilexisti.

Pater, quos dedisti mihi, ut ubi sum ego, et illi sint mecum; ut videant claritatem meam

23. Je suis en eux et vous en moi, afin qu'ils soient consommés dans l'unité, et que le monde connaisse que vous m'avez envoyé, et que vous avez eu pour eux ici-bas le même amour que vous avez eu pour moi. 24. Mon Père, ceux que vous m'avez donnés, je veux qu'où je suis ils y soient avec moi afin qu'ils voient ma gloire,

1 21. Jésus-Christ demande ici pour ceux qui croiront en lui une quadruple unité : 1o qu'ils soient un, n'ayant tous qu'un cœur et qu'une âme, comme l'Écriture le dit des premiers chrétiens; 2o qu'ils soient un par la profession d'une même foi, ne parlant tous, à ce sujet, qu'un seul et même langage, sans division, sans schisme; 3o qu'ils soient un avec leur chef invisible, lui demeurant attachés comme le sarment à la vigne; qu'ils soient un avec leur chef visible (Pierre et ses successeurs sur le siége de Rome), à qui seul ont été remises les clefs du royaume des cieux.

21. C'est-à-dire afin que cette union des enfants de Dieu, formée par la foi et par la charité, oblige le monde, tout incrédule qu'il est, d'avouer que la religion de Jésus-Christ est l'ouvrage de Dieu, et que Jésus-Christ lui-même est le Fils de Dieu et Dieu comme son Père

dilexisti me ante constitutionem mundi.

quam dedisti mihi; quia gloire que vous m'avez donnée, parce que vous m'avez aimé avant la création du monde.

Pater juste, mundus te non cognovit; ego autem te cognovi, et hi cognoverunt quia tu me misisti.

Et notum feci eis nomen tuum, et notum faciam; ut dilectio quâ dilexisti me, in ipsis sit, et ego in ipsis.

25. Père juste, le monde ne vous a point connu. Mais moi, je vous ai connu; et ceux-ci ont connu que vous m'avez envoyé.

26. Et je leur ai fait connaître votre nom; je continuerai de le faire: afin que l'amour dont vous m'avez aimé soit en eux, et que moi-même je sois en eux.

y 25. Le monde ne vous a point connu comme Père, ne connaissant pas votre Fils.

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1. Mon Père, l'heure est venue. Je me sens élevé à je ne sais quoi d'intime que je ne puis pas bien expliquer à moi-même. Il me semble que l'intention secrète de Jésus-Christ est celle de former toute son Église, et de s'offrir lui-même intérieurement et extérieurement en sacrifice pour cela. Mon Père, l'heure est venue où se doivent accomplir les prophéties touchant l'effusion de votre Esprit sur tous les peuples, et cette grande glorification qui doit vous être donnée en ramassant votre peuple de toutes les nations. Glorifiez votre Fils, en le ressuscitant de la mort, et en répandant sa parole dans toute la terre, en y formant la société où doivent être renfermés tous vos amis, tous vos élus. Glorifiez donc votre Fils de cette sorte, en lui donnant une Église qui porte son nom, qui soit l'Église chrétienne, et le recueillement intérieur et extérieur de tous ceux qui se glorifient d'être ses disciples. C'est la gloire que vous donnerez à votre Fils, et qui en même temps retourne à vous, ô mon Père, puisque votre Fils vous rapporte tout... La gloire qu'il donne à son Père, c'est de déclarer son immense et naturelle grandeur; la gloire qu'il lui demande, c'est que son Père déclare aussi la grandeur dont il jouissait éternellement dans son sein comme son Verbe, qui, étant en lui, ne pouvait rien être moins que lui, et qui était, par conséquent, un seul et même Dieu avec lui. Il le prie donc de déclarer cette grandeur, en la répandant ur l'humanité qu'il s'était unie, comme faisant avec lui une seule

et mème personne; et sur tous les hommes qu'il s'était unis, comm ses membres vivants. Et c'est tout le fond de sa prière, comme la suite le fait paraître. (BOSSUET.)

1-2. Mon Père, glorifiez votre Fils, afin que votre Fils vous glorifie, et... qu'il donne à tous ceux qu'il a reçus de vous la vie éternelle. Quand Jésus dit à son Père qu'il donne la vie éternelle à tous ceux qu'il lui a donnés, il se fait égal à lui. Lequel est le plus, ou le Père qui les donne au Fls, ou le Fils qui leur donne la vie éternelle? Mais quand il dit qu'il donne la vie éternelle, exclut-il le Père? A Dieu ne plaise! Ainsi, quand il dit que le Père est le seul vrai Dieu, il ne s'exclut pas lui-même; mais il fait entendre qu'il est un seul vrai Dieu avec son Fils, qui donne avec lui la vie éternelle, et qui est avec lui la vie éternelle. Et s'il nomme le Père le seul vrai Dieu, on voit bien que c'est sans s'exclure lui-même, puisqu'il s'attribue à lui-même ce qu'il y a de plus divin, qui est de donner la vie, et d'être la vie; et sans exclure le Saint-Esprit, qui est si souvent appelé ailleurs un Esprit sanctifiant et vivifiant. Et tout est compris dans le nom de Père, selon ce langage mystique, ou en nommant le Père, qui est le principe, on nomme tout ce qui est renfermé en lui, comme dans la source commune. On nomme donc tout ensemble et le Fils et le Saint-Esprit; en sorte que quand il dit que son père est le seul vrai Dieu, et que la vie éternelle est de connaître le Père et le Fils, il insinue que tous deux ensemble, avec le Saint-Esprit, qui procède d'eux, sont un seul et même vrai Dieu, à l'exclusion des faux dieux, à qui on donne ce titre incommunicable. Voici donc le sens entier de ce verset: la vie éternelle est à vous connaître, vous qui êtes la vérité même, et à connaître votre Fils, qui, comme Dieu, étant avec vous la vérité et la vie, comme homme est le milieu pour aller à vous. (BOSSUET.)

4. Mon Père, j'ai accompli l'œuvre que vous m'aviez donnée à faire. Chacun de nous doit se mettre en état d'en dire autant au jour où il faudra rendre compte. Je dois regarder ce qui se présente à faire chaque jour selon l'ordre de Dieu, comme l'ouvrage dont Dieu me charge, et m'y appliquer d'une manière digne de Dieu, c'est-à-dire avec exactitude et avec paix. Je ne négligerai rien, je ne me passionnerai sur rien, car il est dangereux ou de faire l'œuvre de Dieu avec négligence, ou de se l'approprier par amour-propre et par un faux zèle. Alors on fait ses actions par son esprit particulier, et on les fait

mal; on se pique, on s'échauffe, on veut réussir. La gloire de Dieu est le prétexte qui cache l'illusion. L'amour-propre déguisé en zèle se contriste et se dépite s'il ne peut réussir. O Dieu! donnez-moi la grâce d'être fidèle dans l'action et indifférent dans le succès. Mon unique affaire est de vouloir votre volonté et de me recueillir en vous, au milieu mème de ce que je fais : la vôtre est de donner à mes faibles efforts tel fruit qu'il vous plaira; aucun, si vous ne voulez. (FÉNElon.)

6. J'ai manifesté votre nom à des hommes que vous avez séparés du monde, et que vous m'avez donnés. Ils étaient à vous, et vous me les avez donnés.—La première vérité qui paraît dans les paroles de JésusChrist, c'est que ceux que le Père donne à son Fils, il les a tirés du monde : J'ai, dit-il, manifesté votre nom, vos perfections, vos grandeurs, vous-même, votre sagesse, vos conseils, et encore votre nom, ce nom de Père qui n'avait point encore été révélé parfaitement; je l'ai manifesté aux hommes que vous m'avez donnés en les tirant du monde. Ils y étaient donc; ils en étaient de ce monde, dont il est écrit: Le monde ne l'a pas connu, et encore: N'aimez pas le monde ni tout ce qui est dans le monde, parce que tout ce qui est dans le monde est concupiscence de la chair, ou concupiscence des yeux, ou orgueil de la vie. Ce qui est ramassé dans ce seul mot de la même épître : Tout le monde est gisant, plongé dans le mal; tout y est mauvais, tout y consiste en malignité: Totus mundus in maligno positus est. C'est donc de ce monde, et du milieu de la corruption et du péché, que Dieu a tiré ceux qu'il a donnés à son Fils. Ce n'est point pour leurs mérites, pour leurs bonnes œuvres, qu'il les a tirés, séparés, démêlés du monde. Voilà une première vérité, que tout homme que Dieu a donné à Jésus-Christ était dans la corruption, dans le mal, dans la perdition. Et quand il dit, Ils étaient à vous, il ne veut pas dire, Ils étaient à vous par leurs vertus, ils étaient à vous par leur bonne volonté; mais ils étaient à vous par la vôtre, non par leur choix, mais par le vôtre, non parce qu'ils étaient bons, mais parce que vous l'étiez, vous mon Père, qui les choisissiez pour me les donner. (BOSSUET.)

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6. Ils étaient à vous, et vous me les avez donnés. Mais le Fils ne les a-t-il pas donnés lui-même? D'où vient donc qu'il disait dans le chapitre précédent : Ce n'est pas vous qui m'avez choisi, c'est moi qui vous ai choisis. Et quand le Père les a choisis, si ce n'est pas par le Fils qu'il a fait ce choix, saint Paul aurait-il dit: Que Dieu nous a choisis en lui et par lui, autrement il ne serait pas véritable que nous

lui devrions tout, puisque nous aurions été choisis sans lui? Entendons donc que le Père inspire à l'âme sainte de son Fils fait homme de choisir ceux qu'il devait choisir, et le Fils qui ne fait rien que ce qu'il voit faire à son Père, les choisit après lui, et le Père ne veut pas que son choix ait son effet jusqu'à ce que le Fils y soit entré. Mais le Fils qui de son côté ne fait rien que selon qu'il voit la volonté de son Père, choisit ceux qu'il veut. Ainsi le Père qui dirigeait, animait et inspirait la volonté de son Fils, était le premier qui choisissait, et c'est pourquoi le Fils dit: Ils étaient à vous, et vous me les avez donnés. Et que dironsnous du Fils comme Dieu! Ces bienheureux choisis de Dieu n'étaientils pas à lui comme au Père? Oui, sans doute, comme il dit après : Tout ce qui est à vous est à moi, et tout ce qui est à moi est à vous. Mais c'est son langage ordinaire de tout rapporter à son Père, de qui il tire lui-même son origine, et encore, selon ce sens, ils étaient au Fils dès là qu'il étaient au Père. Tout leur est commun; et tout venant du Père au Fils, tout lui est aussi rapporté. C'est le langage mystérieux et sacré de sa mutuelle communication avec son Père, en un mot, le langage de la Trinité, que Jésus-Christ n'aurait point parlé devant les hommes s'il ne les voulait introduire dans ce secret par la foi, pour un jour les y introduire par la claire vue. Croyons donc, et nous verrons. (BOSSUET.)

7-8. Maintenant ils savent que tout ce que j'ai reçu vient de vous, qui me l'avez donné. Les paroles que vous m'avez donné de dire, je les leur ai dites, et ils les ont reçues, et ils ont vraiment connu que je suis sorti de vous. Il parle de ceux qui étaient actuellement avec lui. Judas s'était retiré incontinent après la cène, et n'avait aucune part au discours qui avait suivi. Ce traître s'étant retiré pour consommer son crime et ensuite aller en son lieu, on pouvait dire véritablement de tous ceux qui étaient présents, qu'ils avaient reçu la parole et qu'ils avaient connu que Jésus-Christ était sorti de Dieu. Car ils venaient de lui dire: Nous croyons que vous êtes sorti de Dieu, qui est la même parole que Jésus-Christ répète ici, et il semble avoir approuvé comme véritable ce qu'ils lui disaient alors, en leur répondant: Vous croyez maintenant? modo creditis? Mais encore que cela soit véritable jusqu'ici, et que les apôtres ne se soient pas encore démentis, il semble que Jésus-Christ les regarde non-seulement dans l'état où ils étaient, mais encore, et beaucoup plus dans celui où ils allaient être incontinent après la descente du Saint-Esprit. Et de même que lorsqu'il dit: Qu'il a consommé l'ou

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