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Proptereà dico VObis: Omnia quæcumque orantes petitis, credite quia accipietis, et evenient vobis.

Et cùm stabitis ad orandum, dimittite si quid habetis adversùs aliquem ut et Pater vester qui in cœlis est, dimittat vobis peccata vestra.

Quòd si vos non dimiseritis, nec Pater vester. qui in cœlis est, dimittet vobis peccata vestra.

Et veniunt rursus Jerosolymam. Et cùm ambularet in templo, acce dunt ad eum summi sacerdotes et Scribæ, et seniores,

Et dicunt ei: In quâ potestate hæc facis? et quis dedit tibi hanc potestatem ut ista facias?

Jesus autem respondens, ait illis interrogabo vos et ego unum verbum, et respondete mihi et dicam vobis

6. C'est pourquoi je vous dis: Quelque chose que vous demandiez dans la prière1, croyez que vous l'obtiendrez, et la chose vous arrivera 2.

7. Et lorsque vous serez pour prier, pardonnez si vous avez quelque chose contre quelqu'un, afin que votre Père qui est dans les cieux vous pardonne aussi vos péchés. 8. Si vous ne pardonnez point, votre Père qui est dans les cieux ne vous pardonnera point non plus vos péchés.

9. Et ils vinrent de nouveau à Jérusalem; et comme Jésus marchait dans le temple, enseignant et évangélisant le peuple, des Princes des prêtres, des Scribes et des Anciens s'approchèrent de lui,

10. Et lui dirent: De quel droit faitesvous ces choses 3, et qui vous en a donné le pouvoir?

11. Jésus leur répondit: Je vous ferai, moi aussi, une demande; répondez-moi, et

in qua potestate hæc fa- je vous dirai par quelle puissance je fais

ciam.

Baptismus Joannis, de cœlo erat, an ex hominibus? Respondete mihi.

ces choses:

12. Le baptême de Jean, d'où était-il 4? du ciel, ou des hommes? Répondez-moi.

16. Pourvu qu'elles soient de celles que nous pouvons demander légitimement c'est-à-dire qui ont pour fin la gloire de Dieu, notre salut, et le bien de nos frères. 36. C'est-à-dire: Ayez, en priant, la certitude absolue que Dieu peut faire ce que vous demandez, et la ferme confiance que sa bonté infinie vous l'accordera dans le temps convenable.

3 † 10. De quel droit avez-vous deux jours de suite chassé ceux qui venaient près du temple vendre les choses nécessaires au culte, et avec notre permission?

4 12. D'où Jean tenait-il le pouvoir de baptiser? — Jésus-Christ, pour ne pas les aigrir davantage en déclarant ouvertement qu'il est le Messie, transporte la question sur un autre terrain.

At illi cogitabant secum, dicentes : Si dixerimus, de cœlo, dicet: Quare ergò non credidistis ei?

Si dixerimus, ex hominibus, timemus populum; omnes enim habebant Joannem quia verè propheta essel; (et) cerii sunt Joannem prophetam esse.

Et respondentes dicunt Jesu Nescimus. Et respondens Jesus, ait illis: Neque ego dico vobis in quâ potestate hæc faciam.

Et cœpit illis in parabolis loqui quid vobis videtur ?

Homo quidam habebat duos filios, et accedens ad primum dixit: Fili, vade hodiè operare in vinea med

Ille autem respondens,

13. Mais ils pensèrent en eux-mêmes, Si nous répondons qu'il était du ciel, il dira: Pourquoi donc n'y avez-vous pas cru?

14. Si nous disons qu'il était des hommes, nous avons à craindre que la foule ne nous lapide; car elle regardait Jean comme un prophète, et elle croit encore qu'il l'était véritablement.

15. Ils répondirent donc à Jésus: Nous ne le savons pas. Et Jésus leur dit: Et moi, je ne vous dis point non plus par quelle puissance je fais ces choses.

46. Et il ajouta en leur parlant en para boles: Que vous semble de ceci?

17. Un homme avait deux fils; s'adressant à l'aîné, il lui dit: Mon fils, allez aujourd'hui travailler à ma vigne.

18. Celui-ci répondit: Je ne veux pas. pœnitentia motus, abiit. Puis, touché de repentir, il y alla.

ait: Nolo. Posteà autem,

Accedens autem ad alterum, dixit similiter. At ille resp condens, ait: Eo, domine; et non ivit.

Quis ex duobus fecit voluntatem patris? Dicunt ei: Primus. Dicit illis Jesus: Amen dico vobis, quia publicani et

19. S'adressant ensuite à l'autre, il lui fit le même commandement. Celui-ci répondit: J'y vais, seigneur. Et il n'y alla point.

20. Lequel des deux a fait la volonté du père? Ils lui dirent: Le premier1. Jésus meretrices præcedent vos ajouta: Je vous le dis en vérité, les Publicains et les femmes de mauvaise vie vous

in regnum Dei.

précéderont dans le royaume de Dieu.

20. Il ne faut donc ni trop compter sur les paroles de ceux qui promettent tout, ni trop désespérer de ceux qui semblent tout refuser. Les grands crimes sont souvent moins éloignés de la pénitence, que la fade et inefficace politesse qui promet tout sans un véritable désir d'accomplir ce qu'elle promet. (BOSSUET.)

Venit enim ad vos Joannes in via justitiæ, et non credidistis ei : publicani autem et meretrices crediderunt ei: Vos autem videntes, nec pœnitentiam habuistis posteà, ut crederetis ei.

24. Car Jean est venu à vous dans la voie de la Justice, et vous ne l'avez pas cru; mais les Publicains et les femmes de mauvaise vie l'ont cru; et vous, voyant cela,

vous ne vous êtes point repentis, et n'avez point fini par le croire.

2. Maître, voilà que le figuier que vous avez maudit, est mort. -JésusChrist ne voulait pas sortir de ce monde sans faire voir des effets sensibles de sa malédiction et sans faire comprendre combien elle est puissante; mais, par un effet admirable de sa bonté, il frappe l'arbre et épargne l'homme. Ainsi, quand il voulut faire sentir combien les démons étaient malfaisants, et jusqu'où allait leur puissance, il le fit paraître sur un troupeau de pourceaux, que les démons précipitèrent dans la mer. Qu'il est bon, et qu'il a de peine à frapper l'homme! Ne contraignons pas le Sauveur contre son inclination à étaler sur nousmêmes l'effet de sa colère vengeresse. (BossUET.)

4. Vous diriez à cette montagne: Enlève-toi, et va te jeter dans la mer, qu'il en serait ainsi. — Le grand miracle de Jésus-Christ n'est donc pas de nous faire des hommes tout-puissants, c'est de nous faire de courageux et fidèles croyants, qui osent tout espérer de Dieu quand il s'agit de sa gloire. Il faut donc entendre que cette foi qui peut tout, nous est inspirée. Pour oser faire cet acte de foi qui peut tout, il faut que Dieu nous en donne le mouvement. Et le fruit de ces préceptes de l'Évangile, que nous lisons aujourd'hui, c'est de nous abandonner à ce mouvement divin, qui nous fait sentir que Dieu veut de nous quelque chose. Quelque grand qu'il soit, il faut oser et n'hésiter pas un seul moment. Lorsqu'il s'agit de demander à Dieu les choses né-cessaires pour notre salut, nous n'avons pas besoin de ce mouvement particulier de Dieu, qui nous apprend ce qu'il veut que nous obtenions de sa puissance. Nous savons très-clairement par l'Évangile que Dieu veut que nous lui demandions notre salut, et notre conversion. Demandez-la donc sans hésiter; assurés, si nous le faisons avec la persévérance qu'il faut, que tout nous sera possible. Quand nos mauvaises

habitudes auraient jeté dans nos âmes de plus profondes racines, que les arbres ne font sur la terre. nous leur pouvons dire: Déracine-toi. Quand nous serions plus mobiles et plus inconstants que des flots, nous dirons à un arbre: Va te planter là, et à notre esprit: Fixe toi-là, et il y trouvera du fond. Quand notre orgueil s'élèverait à l'égal des plus hautes montagnes, nous leur pourrions ordonner de se jeter dans la mer et de s'y abîmer tellement qu'on ne vit plus aucune marque de leur première hauteur. Osons donc tout pour de tels miracles, puisque ce sont ceux que nous savons très-certainement que Dieu veut que nous entreprenions. Osons tout, et pour petite que soit notre foi, ne craignons rien; car il n'en faut qu'un petit grain, gros comme du senevé, pour tout entreprendre. La grandeur n'y fait rien, dit le Sauveur, je ne demande que la vérité et la sincérité, car il faut que ce petit grain croisse; Dieu qui l'a donné le fera croître. Agissez donc avec peu, et il vous sera donné beaucoup; et ce grain de senevé, cette foi naissante, deviendra une grande plante, et les oiseaux du ciel se reposeront dessus. Les plus sublimes vertus ne viendront pas seulement, mais y feront leur demeure. (BOSSUET.)

6. Quelque chose que vous demandiez par la prière, croyez que vous l'obtiendrez, et la chose vous arrivera. La prière doit donc être faite sans hésiter, pour peu que ce soit, et avec une grande persuasion; c'est ce que saint Paul appelle plénitude de persuasion; que la Vulgate a traduit simplement in plenitudine multâ, avec une grande plénitude; ce que le même saint Paul appelle ailleurs plénitude d'intelligence, et ailleurs, en termes formels, plénitude de l'espérance et plénitude de la foi. C'est donc à dire qu'il faut avoir une foi si pleine qu'elle ne se démente par aucun endroit et qu'on n'ait nulle défiance du côté de Dieu; comme le même saint Paul le dit d'Abraham, qu'il n'hésita point par défiance, mais se fortifia dans la foi, donnant gloire à Dieu; pleinement persuadé et convaincu qu'il est puissant pour accomplir tout ce qu'il promet. Voilà donc la foi qui obtient tout, et la foi qui nous justifie, selon le même saint Paul, dans le même endroit. Telle est donc la première condition de la prière marquée dans notre Évangile, qu'elle se fasse avec une pleine foi. La seconde y est encore marquée : qu'on pardonne sincèrement à son père, si on a quelque chose contre lui. On obtient donc tout ce qu'on demande si on le demande avec un cœur plein de foi en Dieu, et en paix avec tous les hommes. Voilà ce que Dieu demande, un cœur sans aigreur et sans défiance: on a tout de lui à ce prix. Mais peut-on ne pas se défier, et ne doit

on pas le faire? Oui, de soi, puisqu'on est si faible, et qu'on ne sait même si on a une foi vive, encore moins si on y persévérera; mais avec toute cette incertitude, j'ose dire qu'il ne faut pas s'en inquiéter; et sans tant de retour sur soi-même, il faut dans le temps que la prière s'allume, oser tout attendre et tout demander, et être si plein de Dieu, qu'on ne songe plus à soi-même. Est-ce là cette téméraire confiance que les hérétiques prêchent? Point du tout. Mais sans éteindre les réflexions qu'on peut faire sur sa faiblesse, et c'est dans la ferveur de la prière s'oublier tellement soi-même, qu'on ne demeure occupé que de ce que Dieu peut, et de l'immense bonté avec laquelle il a tant promis à la prière persévérante. (Bossuet.)

10. Par quelle puissance faites-vous ces choses? - Jésus avait clairement établi le pouvoir qu'il avait de remettre les péchés, qui était le plus grand qui pût être donné à un homme; il n'y avait plus à l'interroger sur le reste; il n'y avait autre chose à faire qu'à se soumettre. Comme ils ne pouvaient s'y résoudre, ils viennent encore lui demander: De quelle puissance faites-vous ces choses? comme s'ils eussent dit: De quelle puissance guérissez-vous tous les malades? De quelle puissance rendez-vous la vue aux aveugles? De quelle puissance ressuscitez-vous les morts? Il était trop clair que c'était par la puissance divine, et ils ne l'interrogeaient sur une chose si claire que par un mauvais esprit. Ailleurs on lui demande dans le même esprit: Jusqu'à quand nous tiendrez-vous en suspens; et nous arracherez-vous l'âme? Si vous êtes le Christ, dites-le-nous franchement. A les entendre parler avec cette force, on dirait qu'ils veulent savoir de bonne foi la vérité; mais la réponse de Jésus fait voir le contraire. Vous demandez que je vous dise ouvertement qui je suis : je vous le dis et vous ne me croyez pas; cependant les œuvres que je fais au nom de mon Père parlent assez et me rendent témoignage. Ils avaient donc deux témoignages: celui de sa parole, et ce qui était encore plus fort, celui de ses miracles. S'ils consultaient après cela, au lieu de croire, mais un mauvais esprit les poussait. La vérité éternelle qu'ils consultent mal, n'a rien à leur répondre, et n'a plus qu'à les confondre devant tout le peuple. Ainsi nous arrivera-t-il, quand nous la consulterons contre notre propre conscience sur des choses déjà résolues. Nous ne cherchons qu'à tromper le monde ou à nous tromper nous-mêines. Cessons de nous flatter, cessons de chercher des expédients pour nous perdre. Rompons ce commerce dangereux et scandaleux, rendons ce bien mal

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