Étude sur le Traité du libre arbitre de Vauvenargues

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Oberthur & fils, 1881 - 187 pages
 

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Page 180 - Chose admirable ! la religion chrétienne, qui ne semble avoir d'objet que la félicité de l'autre vie, fait encore notre bonheur dans celle-ci.
Page 139 - États du monde et dans tous les temps, au lieu qu'on ne voit rien de juste ou d'injuste qui ne change de qualité en changeant de climat. Trois degrés d'élévation du pôle renversent toute la jurisprudence, un méridien décide de la vérité ; en peu d'années de possession, les lois fondamentales changent ; le droit a ses époques, l'entrée de Saturne au Lion nous marque l'origine d'un tel crime. Plaisante justice qu'une rivière borne ! Vérité au deçà des Pyrénées, erreur au delà.
Page 185 - Faut-il demander la raison pourquoi des joueurs trèshabiles se ruinent au jeu, pendant que d'autres hommes y font leur fortune? ou pourquoi l'on voit des années qui n'ont ni printemps ni automne, où les fruits de l'année sèchent dans leur fleur? Toutefois qu'on ne pense pas que Clazomène eût voulu changer sa misère pour la prospérité des hommes faibles : la fortune peut se jouer de la sagesse des gens courageux; mais il ne lui appartient pas de faire fléchir leur courage.
Page 46 - La préférence de l'intérêt général au personnel est la seule définition qui soit digne de la vertu et qui doive en fixer l'idée. Au contraire, le sacrifice mercenaire du bonheur public à l'intérêt propre est le sceau éternel du vice.
Page 20 - ... quoi servirait cela? mais je puis bien vous dire encore, en général, qu'il n'ya ni proportion, ni convenance, entre mes forces et mes désirs, entre ma raison et mon cœur, entre mon cœur et mon état, sans qu'il y ait plus de ma faute que de celle d'un malade qui ne peut rien savourer de tout ce qu'on lui présente, et qui n'a pas...
Page 124 - Connaissons donc ici notre sujétion profonde; que l'erreur, la superstition, se fondent à la lumière présente à nos yeux; que leurs ombres soient dissipées, qu'elles tombent, qu'elles s'effacent aux rayons de la vérité, comme des fantômes trompeurs! Adorons la hauteur de Dieu, qui règne dans tous les esprits, comme il règne sur tous les corps; déchirons le voile funeste qui cache à nos faibles regards la chaîne éternelle du monde, et la gloire du Créateur! Quel spectacle admirable...
Page 50 - Dieu serait imparfait sans la dépendance des hommes : cela est plus clair que le jour. — Personne, dites-vous, ne doute d'un principe si certain ; — cependant ceux qui soutiennent que la volonté peut tout, et qu'elle est le premier principe de toutes nos actions, ceux-là nient, sans y prendre garde, la dépendance, des hommes à l'égard du Créateur '. Or, voilà ce que j'attaque, voilà l'objet de ce discours; je ne me suis attaché à prouver la dépendance de la volonté à l'égard de...
Page 68 - ... ne s'aperçoit pas ; pour sentir évidemment notre liberté, il en faut faire l'épreuve dans les choses où il n'ya aucune raison qui nous penche d'un côté plutôt que d'un autre. Je sens, par exemple, que levant ma...
Page 137 - La justice suit certaines règles d'égalité et de proportion, qui ne sont pas moins fondées dans la nature immuable des choses et dans les idées de l'entendement divin que les principes de l'arithmétique et de la géométrie.
Page 186 - ... trouble et embarrasse ; né dans la médiocrité, dont les voies ne sont pas peut-être moins rudes, accablé d'afflictions dans la force de mon âge, ô mon Dieu ! Si vous n'étiez pas, ou si vous n'étiez pas pour moi, seule et délaissée dans ses maux, où mon âme espérerait-elle ? Serait-ce à la vie, qui m'échappe et me mène vers le tombeau par les détresses...

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