Beautés de la littérature française moderne

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G. Blatt, 1843 - 383 pages
 

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Popular passages

Page 74 - La Nature envers vous me semble bien injuste. — Votre compassion, lui répondit l'arbuste. Part d'un bon naturel; mais quittez ce souci. Les vents me sont moins qu'à vous redoutables: Je plie, et ne romps pas. Vous avez jusqu'ici Contre leurs coups épouvantables Résisté sans courber le dos ; Mais attendons la fin.
Page 261 - Au banquet de la vie, infortuné convive, J'apparus un jour, et je meurs; Je meurs, et sur ma tombe, où lentement j'arrive, Nul ne viendra verser des pleurs, Salut, champs que j'aimais ! et vous, douce verdure ! Et vous, riant exil des bois ! Ciel, pavillon de l'homme, admirable nature, Salut pour la dernière fois ! Ah ! puissent voir longtemps votre beauté sacrée Tant d'amis sourds à mes adieux ! Qu'ils meurent pleins de jours, que leur mort soit pleurée, Qu'un ami leur ferme les yeux...
Page 269 - Mon beau voyage encore est si loin de sa fin! Je pars, et des ormeaux qui bordent le chemin J'ai passé les premiers à peine. Au banquet de la vie à peine commencé, Un instant seulement mes lèvres ont pressé La coupe en mes mains encor pleine.
Page 188 - La plus noble conquête que l'homme ait jamais faite est celle de ce fier et fougueux animal qui partage avec lui les fatigues de la guerre et la gloire des combats ; aussi intrépide que son maître, le cheval voit le péril et l'affronte, il se fait au bruit des armes, il l'aime, il le cherche et s'anime de la même ardeur...
Page 32 - La mort a des rigueurs à nulle autre pareilles; » On a beau la prier, La cruelle qu'elle est se bouche les oreilles, Et nous laisse crier.
Page 91 - Vous mettrez fin à tous ces discours. Au lieu de déplorer la mort des autres, grand prince, dorénavant, je veux apprendre de vous à rendre la mienne sainte ; heureux si , averti par ces cheveux blancs du compte que je dois rendre de mon administration , je réserve au troupeau que je dois nourrir de la parole de vie les restes d'une voix qui tombe et d'une ardeur qui s'éteint.
Page 90 - ... auguste naissance, de tant de grandeur, de tant de gloire. Jetez les yeux de toutes parts : voilà tout ce qu'a pu faire la magnificence et la piété pour honorer un héros ; des titres, des inscriptions, vaines marques de ce qui n'est plus; des figures qui semblent pleurer autour d'un tombeau, et de fragiles images d'une douleur que le temps emporte avec tout le reste...
Page 42 - Et tu sais que depuis à chaque occasion Je suis tombé pour toi dans la profusion. Toutes les dignités que tu m'as demandées, Je te les ai sur l'heure et sans peine accordées ; Je t'ai préféré même à ceux dont les parents Ont jadis dans mon camp tenu les premiers rangs, A ceux qui de leur sang m'ont acheté l'empire...
Page 103 - Tous les jours à la cour un sot de qualité Peut juger de travers avec impunité ; A Malherbe, à Racan, préférer Théophile, Et le clinquant du Tasse à tout l'or de Virgile.
Page 119 - Frappez et Tyriens et même Israélites. Ne descendez-vous pas de ces fameux lévites Qui , lorsqu'au dieu du Nil le volage Israël Rendit dans le désert un culte criminel , De leurs plus chers parents saintement homicides, Consacrèrent leurs mains dans le sang des perfides , Et par ce noble exploit vous acquirent l'honneur D'être seuls employés aux autels du Seigneur? Mais je vois que déjà vous brûlez de me suivre.

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