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COULOMMIERS

Imprimerie PAUL BRODARD.

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LIBRAIRIE HACHETTE ET Cie

79, BOULEVARD SAINT-GERMAIN, 79

1899

Droits de traduction et de reproduction réservés,

à la Bibliothèque de by ou

AVANT-PROPOS

Guillaume Guizot avait pour Montaigne une admiration des plus vives, quelque chose comme un culte à la fois très avisé et très ardent. Il le choisit comme sujet de son premier cours public lorsqu'il fut appelé en 1866 à suppléer M. de Loménie dans la chaire d'éloquence au Collège de France. Depuis lors et sans relâche pendant plus de vingt années, il consacra jalousement à Montaigne les loisirs que lui laissait l'enseignement public, fouillant les bibliothèques et les archives privées, compilant documents et notes, confrontant les éditions et établissant le texte avec une minutieuse et inlassable patience, accumulant une masse imposante de documents pour ce qui devait être - et ne fut point son grand ouvrage, une édition définitive des Essais de Montaigne. Même il avait le dessein arrêté de publier tout Montaigne, de raconter sa vie, d'étudier son influence, de juger sa doctrine.

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Ni l'édition ni l'étude littéraire n'ont vu le jour. Guillaume Guizot n'a point réalisé son rêve longuement et obstinément poursuivi. Nous savons aujourd'hui pourquoi. Il était de la famille des délicats qu'obsèdent et que détournent insensiblement de produire le goût inné du bien dire et le souci constant de la perfection.

Il était allé pourtant bien au delà de l'ébauche, et avait poussé assez loin certaines parties de l'œuvre, comme en peuvent témoigner le livre de Mélanges que nous publions aujourd'hui, et ces Essais sur les Essais qu'a désiré sauver la piété éclairée des siens.

D

Il y a de tout dans cette publication posthume, des fragments de leçons, des réflexions notées au courant de la plume, des esquisses de chapitres, de brefs aperçus et des jugements fortement motivés, de simples propos sur Montaigne et aussi des pages achevées de critique pénétrante et sagace, en somme, avec une liberté de jugement peu commune et une rare fermeté de pensée, la trame d'une œuvre qui s'annonçait originale et puissante, la matière éparse d'un livre qui eût été un beau livre.

AUGUSTE SALLES.

Ma tâche propre a consisté à faire un choix dans les papiers qui m'ont été confiés et à les ranger en bon ordre. Je n'ai pas besoin de dire que j'ai respecté le texte de l'auteur, et que, si j'ai dû en de rares endroits remanier le texte ou achever le développement, je ne l'ai fait qu'avec la plus scrupuleuse discrétion. Tout ce qui figure dans le présent volume est inédit. Je n'ai pas cru devoir y faire entrer les deux premières leçons de Guillaume Guizot au Collège de France en janvier 1866. On les retrouvera dans la Revue des cours littéraires, la première, publiée d'après une sténographie visiblement médiocre, dans le numéro du 13 janvier 1866, pp. 113-116; la seconde, sur Montaigne magistrat, certainement revue et très probablement communiquée par Guillaume Guizot lui-même, dans le numéro du 20 janvier 1866, pp. 139-145.

A. S.

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