Le symbolisme français et la poésie espagnole moderne

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Mercvre de France, 1919 - 84 pages
 

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Page 42 - Un grand poète est celui qui mêle sa personnalité si profondément à la Beauté , qu'il imprime à celle-ci une attitude nouvelle et désormais éternelle. D'abord il semble ne confesser, n'extérioriser, n'exalter que lui-même, mais il se trouve que cet être choisi est tellement d'accord avec les idées de son siècle, avec l'incessante évolution de l'humanité, qu'il s'affirme : la conscience de tous. Il ya communion, échange, harmonie. Il ya individualité et universalité confondues.
Page 7 - Paul Adam proposait d'écrire un dogme dans le symbole ; le mot dogme répugnait à des tempéraments plutôt anarchistes et critiques comme le mien ; c'était Mallarmé qui avait surtout parlé du symbole, y voyant un équivalent au mot synthèse et concevant que le symbole était une synthèse vivante et ornée, sans commentaires critiques. L'union entre les symbolistes, outre un indéniable amour de l'art, et une tendresse commune pour les méconnus de l'heure précédente, était surtout faite...
Page 30 - Vivre dans le présent tout pur, répondre à une excitation par une réaction immédiate qui la prolonge, est le propre d'un animal inférieur : l'homme qui procède ainsi est un impulsif. Mais celui-là n'est guère mieux adapté à l'action qui vit dans le passé pour le plaisir d'y vivre, et chez qui les souvenirs émergent à la lumière de la conscience sans profit pour la situation actuelle : ce n'est plus un impulsif, mais un rêveur.
Page 32 - L'allégorie, comme le symbole, exprime l'abstrait par le concret. Symbole et allégorie sont également fondés sur l'analogie, et tous deux contiennent une image développée. Mais je voudrais appeler allégorie l'œuvre de l'esprit humain où l'analogie est artificielle et extrinsèque, et j'appellerai symbole celle où l'analogie apparaît naturelle et intrinsèque. L'allégorie serait la représentation explicite ou analytique, par une image, d'une idée...
Page 77 - L'homme éprouve une très grande jouissance à déformer son langage, c'est-à-dire à prendre de son langage une possession toujours plus intime et toujours plus personnelle.
Page 18 - ... et du groupe social avec les groupes ambiants. Ces deux participations sont solidaires. Les modifications de l'une retentissent donc sur l'autre. Au fur et à mesure que la conscience individuelle de chacun des membres du groupe tend à s'affirmer, le sentiment de symbiose mystique du groupe social avec les groupes ambiants d'êtres et d'objets devient moins intime, moins immédiat, moins constant. En un mot, la participation tend à être représentée (i).
Page 14 - Leur activité mentale est trop peu différenciée pour qu'il soit possible d'y considérer à part les idées ou les images des objets, indépendamment des sentiments, des émotions, des passions qui évoquent ces idées et ces images, ou qui sont évoqués par elles. Précisément parce que notre activité mentale est plus différenciée, et aussi parce que...
Page 21 - ... l'unité morale du groupe, elles ne le voient pas toutes sous le même angle ; chacune l'exprime à sa façon (i).
Page 18 - Lévy-Bruhl a analysé avec une remarquable justesse cette double évolution spirituelle. La mentalité primitive sous sa forme la plus pure implique la participation sentie et vécue à la fois des individus avec le groupe social et du groupe social avec les groupes ambiants. Ces deux participations sont solidaires. Les modifications de l'une retentissent donc sur l'autre. Au fur et à mesure que la conscience individuelle de...
Page 2 - PENSÉE DE MAURICE BARRÉS, par Henri Massis, avec un portrait et un autographe i vol . L'INTELLIGENCE ET LE CERVEAU, par Georges Matisse i vol. REMY DE GOURMONT ET SON ŒUVRE, par...

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