Journal d'un officier d'ordonnance: Juillet 1870 - Février 1871

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P. Ollendorff, 1885 - 384 pages
 

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Popular passages

Page 12 - Je vous nomme gouverneur de Paris et commandant en chef de toutes les forces chargées de pourvoir à la défense de la capitale. Dès mon arrivée à Paris, vous recevrez notification du décret qui vous investit de ces fonctions ; mais, d'ici là, prenez sans délai toutes les dispositions nécessaires pour accomplir votre mission. « Recevez, mon cher général, l'assurance de mes sentiments d'amitié.
Page 68 - Paris, p. 76. pouvaient compter sur lui, « pourvu, toutefois, ajouta-t-il, que vous fassiez de moi le président du gouvernement. Il est indispensable que j'occupe ce poste. Ministre de la guerre ou gouverneur de Paris, je ne vous amènerais pas l'armée, et, si nous voulons défendre Paris, l'armée doit être dans notre main. Je ne suis pas un homme politique, je suis un soldat. Je connais les sentiments de mes camarades; s'ils ne me voient pas à votre tête, ils s'éloigneront, et votre tâche...
Page 323 - ... questions. Le chancelier s'exprimait en français avec une facilité que je n'ai guère trouvée que chez les Russes, qui s'assimilent notre langue avec tant de promptitude et de bonheur, et pour qui les difficultés de leur langage rendent jeu d'enfant l'étude des idiomes étrangers. Il se servait d'expressions à la fois élégantes et fortes, trouvant, sans effort et sans recherche, le mot propre qui classe une pensée, qui définit une situation. Tout en tirant du portefeuille ministériel...
Page 314 - On the second day, Bismarck, at tho urgent entreaty of Favre, consented to allow the National Guards to retain their arms : only adding — -" Soit, mais croyez-moi : vous faites une betise. Et tot ou tard, il vous faudra compter avec les fusils que vous avez 1'imprudence de conserver a ces exaltes." The question of the indemnity to be paid by the city of Paris was next discussed. Paris, said Bismarck, laughing, was so great a lady that they could not affront her by asking for less than a milliard....
Page 69 - gênerai en rien dans l'exercice du pouvoir civil ; mais » il faut en coordonner l'action avec celle de la défense, » qui est notre devoir suprême. Rien de ce qui forme ce » double mouvement ne peut m'être étranger : c'est une » question de responsabilité et de salut. * La franchise de cette déclaration inattendue ne déplut à aucun de nous. Nous ne nous faisions nulle illusion sur l'énormité du périlleux fardeau que les désastres du pays nous imposaient; il ne pouvait nous être...
Page 183 - Aux familles de Paris. Nous touchons au quatrième mois du siège, et ce grand effort a profondément remué le pays. Il est en armes, et partout il dispute vaillamment le territoire à l'ennemi. Je suis croyant, et j'ai demandé à sainte Geneviève, libératrice de Paris au temps de l'invasion des Barbares, de couvrir encore une fois Paris de sa protection. Elle a voulu qu'à l'heure même ce vœu fût exaucé. Elle a providentiellement inspiré à l'ennemi la pensée du bombardement qui déshonore...
Page 313 - Bismarck portait l'uniforme de colonel des cuirassiers blancs: tunique blanche, casquette blanche avec ruban jaune. Il avait l'air d'un colosse. Sanglé dans son uniforme, la poitrine bombée, les épaules carrées, éclatant de santé, de force, il écrasait de son voisinage l'avocat courbé, maigre, long, désolé, dans sa redingote qui plissait de tous les côtés, et sur le collet de laquelle ruisselaient...
Page 310 - Il s'animait en parlant, et dit à peu près ceci : — Au fond, pourquoi est-ce que je traiterais avec vous? Pourquoi est-ce que je donnerais à votre République une apparence de légalité, en signant une convention avec son représentant? Au fond, vous n'êtes qu'une bande de révoltés! Votre empereur, s'il revient, a le droit strict de vous faire fusiller tous comme traîtres et comme rebelles. Jules Favre...
Page 69 - D'ailleurs, si nous avons quelque chance « de succès, ce ne peut être que par la concentra« tion des pouvoirs dans la même main. Comme chef « militaire, mon autorité doit être sans limite. Je « ne vous gênerai en rien dans l'exercice du pouvoir « civil ; mais il faut en coordoner l'action avec celle « de la défense, qui est notre devoir suprême. Rien « de ce" qui forme ce double mouvement ne doit « m'être étranger ; c'est une question de responsa
Page 310 - Ah ! vous parlez de votre résistance ! Ah ! vous êtes fier de votre résistance ! Eh bien, Monsieur, sachez que si M. Trochu était un général allemand, je le ferais fusiller ce soir. On n'a pas le droit, entendez-vous, on n'a pas le droit, en face de l'humanité, en face de Dieu, pour une vaine gloriole militaire, d'exposer, comme il le fait en ce moment, aux horreurs de la famine, une ville de plus de deux millions d'âmes. Les lignes ferrées sont coupées de toute part. Si nous n'arrivons...

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