Œuvres de M. François de Salignac de La Mothe Fénélon,: précepteur des enfants de France, Archevêque-duc de Cambrai..

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De L'Imprimerie de Franç-Amb. Didot., 1792
 

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Page 27 - Venez à moi , vous tous qui êtes chargés , et je vous soulagerai. Prenez mon joug sur vous , et apprenez de moi que je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos de vos âmes , car mon joug est doux, et mon fardeau léger.
Page 139 - Un homme livré à sa mollesse est un homme faible et petit en tout : il est si tiède, que Dieu le vomit ; le monde le vomit aussi à son tour, car il ne veut rien que de vif et de ferme. Il est donc le rebut de Dieu et du monde; c'est un néant; il est comme s'il n'était pas; quand on en parle, on dit : Ce n'est pas un homme. Craignez, monsieur, ce défaut qui serait la source de tant d'autres. Priez, veillez, mais veillez contre Tous-même.
Page 527 - Augustin , et que Dieu m'a fait sentir en cette occasion. Dieu a fait sa volonté , il a préféré le bonheur de mon ami à ma consolation. Je manquerais à Dieu et à mon ami même , si je ne voulois pas ce que Dieu a voulu.
Page 135 - ... à tout le monde avec dignité. Nul air de gloire, nulle affectation, nul empressement. Savoir traiter chacun selon son rang, sa réputation, son mérite, son crédit; au mérite, l'estime ; à la capacité accompagnée de droiture et d'amitié, la confiance et l'attachement; aux dignités, la civilité et la cérémonie. Ainsi satisfaire au public par une honnête représentation dans ces lieux où il n'est question que de représenter.
Page 127 - Si une fois vous l'aimez de tout votre cœur, vous serez presque toujours en joie, avec le cœur au large. Si vous n'allez à lui qu'en Juif, par la crainte , vous ne le trouverez point , et vous ne trouverez , au lieu de lui , que gêne et trouble de cœur, Ne manquez jamais d'aller à toutes les choses où les autres vont, non-seulement pour les occasions de danger, mais encore pour tout ce qui peut montrer votre assiduité à votre prince.
Page 526 - L'imagination, qu'un coup si imprévu avoit saisie et troublée , s'y accoutume et se calme. Hélas! tout est vain en nous, excepté la mort à nousmêmes que la grâce y opère. Au reste , ce cher ami est mort avec une vue de sa fin qui étoit si simple et si paisible , que vous en auriez été charmée.
Page 150 - C'est un commencement de renoncement à soi et à sa volonté, et un des plus solides sacrifices qu'on puisse faire. Allez naturellement votre chemin , et les hommes ne vous nuiront point. Une conduite modérée , simple et ferme, imposera silence. Quand même vous auriez à essuyer quelques mauvaises railleries, ce serait en être quitte à bon marché.
Page 130 - Il faut donc une foi mâle et vigoureuse, qui gourmande cette mollesse sans ('écouter jamais. Sitôt qu'on l'écoute et qu'on marchande avec elle, tout est perdu. Elle fait même autant de mal selon le monde que selon Dieu. Un homme mou et amusé ne peut jamais être qu'un pauvre homme; et s'il se trouve dans de grandes places, il n'y sera que pour se déshonorer. La mollesse ôte à l'homme tout ce qui peut faire les qualités éclatantes. Un homme mou n'est pas un homme ; c'est une demifemme....
Page 486 - ... sèvrent. Le pain sec et dur est moins doux, mais plus nourrissant que le lait. La correction d'un précepteur fait plus de bien que les caresses d'une nourrice.
Page 192 - Un tel vin doit être bu tout pur et sans mélange ; une goutte d'eau lui ôte toute sa vertu. On perd infiniment à vouloir retenir la moindre ressource propre. Nulle réserve , je vous conjure. Il faut aimer la main de Dieu qui nous frappe et qui nous détruit. La créature n'a été faite que pour être détruite au bon plaisir de celui qui ne l'a faite que pour lui. O heureux usage de notre substance ! Notre rien glorifie l'Etre éternel et le tout Dieu.

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