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doit faire à la fin des fiécles à la vue du Ciel & de la terre, & la confommation de l'Eglife des Saints dans la gloire de l'éternité, où achevetont de s'acomplir ces promeffes magnifiques faites aux élus dans toutes les Ecritu rés.

que

Enfin les moiens que nous voions JESUS-CHRIST a choifis pour la formation de ces grands deffeins, la forme de vie, & les loix qu'il préfcrit à ceux qui doivent compofer ce peuple nouveau & les regles de la morale Chrêtienne qu'il y enfeigne, font fi admirables, qu'en même tems que la fageffe humaine y est confondue & l'orgueil humilié > on ne peut s'empêcher d'y adorer les trésors de la fageffe & de la fcience de Dieu qui y font cachez, ni s'empêcher de fe recrier que le doigt de Dieu eft là; que l'Evangile eft vraiment la vertu de Dieu pour le falut des Fidelles.

Mais il n'eft la vertu de Dieu pour le falut, que quand le doigt de Dieu, c'està dire, fon Efprit, daigne écrire dans les cœurs & la foi des veritez éternelles & des misteres de JESUS-CHRIST, & l'ef

perance de l'acompliffement des promeffes & des biens à venir, & l'amour de fa loi, de fes regles, & de fes maximes Evangeliques; car fans cet Esprit vivifiant la lettre même de l'Evangile eft une lettre qui tuë, & une odeur de vie qui fe change en une odeur de mort par l'abus qu'on en fait; d'où il eft aifé de juger qu'il faut, pour le lire avec fruit, y joindre une priere capable d'atirer en nous fon Efprit & fa benediction. Nôtre fanctification propre, autant que la fainteté de cette parole, demande que nôtre lecture tienne plus de l'adoration que de l'étude. Et puifque la nourriture même corporelle fe doit prendre avec priere & action de grace, combien plus cette nourriture fpirituelle qui ne profite à l'ame qu'autant que le coeur y eft ouvert & que la verité éternelle lui parle ?

Mais la meilleure préparation pour bien lire l'Evangile, c'eft de l'aimer, & on ne peut l'aimer, ni y prendre goût, fi l'amour des biens éternels ne domine dans nôtre cœur, ou au moins s'il n'y eft commencé par un defir d'être à Dieu, & par une volonté de chercher

Saint fon Royaume & fa juftice: Mores perAuguft ducunt ad intelligentiam. L'intelligence Traité de veritez evangeliques eft le fruit de 18. fur la pureté des moeurs. Il faut que la vie S.Jean foit conforme à l'Evangile, fi nous vou

lons arriver à la connoiffance des fecrets, des mifteres, & de la fainteté de la perfection evangelique. Il faut être dégagé de l'amour des biens charnels & periffables, & aimer les chofes du Ciel & les biens éternels pour bien gouter un Livre qui ne rend qu'à ruiner ce premier amour, & à établir le fecond fur fes ruines. Car JESUSCHRIST ne l'apelle Evangile ou l'Evangile du Royaume, felon faint Mathieu; ou l'Evangile de la grace de Dieu, comme l'apelle Apôtre de la grace, ou l'Evangile de la gloire de Dieu, & l'Evangile de la paix, comme il le qua lifie ailleurs: Il n'a, dis-je, été apellé ainfi, que parce qu'il nous annonce l'accompliffement des promeffes fpirituelles, & nous aprend que JESUSCHRIST, le Pontife des biens à venir, eft venu enfin nous aporter la grace & fon Elprit pour nous conduire par fes voies à la céléste patrie, & nous y

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d'un

faire jouir dans le fein de Dieu des biens refervez à fes élus. Ce n'eft pas que l'Evangile ne puiffe & ne doive être ̄lû par ceux mêmes dont la vie eft deré-: glée; au contraire il les faut inviter à chercher dans ce faint Livre des remedes à leur aveuglement & à leur cupi dité. Et qui fait fi Dieu n'a pas deffein de fe fervir d'une de ces paroles pour leur ouvrir les yeux, & les convertir à lui, comme il le fit autrefois à l'égard de S. Autoine touché & changé tout coup par une parole de l'Evangile,: qu'il entendit en entrant dans l'Eglife; & comme Saint Augustin le fut par une parole de Saint Paul. Il faut donc, fi l'on peut, leur faire lire l'Evangile; mais en même tems il faut, dit S. Auguftin, leur arracher comme à des enfans ces amusemens puerils qui font la folle ocupation de leurs efprits, afin qu'on puisse leur en fubftituer de plus utiles comme à des perfonnes raisonnables. Et afin qu'ils S. Aug. puiffent s'élever de terre où on les voit fe traîner, il faut leur dire avec ce Saint :: Levez-vous, cherchez, foupirez, afpirez par d'ardens defirs, & frapez à cette portë que vous trouvez fermée.

Traité

18. fur

S.Jean.

Purifions donc nos cœurs pour la le&ture de l'Evangile, & cette lecture les purifiera encore davantage. Sanctifions nos mœurs par refpect à ce faint Livre, & ce Livre nous fanctifiera de plus en plus. Aions de l'ardeur pour cette parole toute de feu, & ce feu embrafera nos cœurs d'une maniere qui nous fera dire avec admiration, comme à ces deux difciples: Ne fentionsnous pas nos cœurs tout brulans dans nousmêmes, lorfqu'il nous parloit, & qu'il Luc. 24. nous expliquoit les Ecritures? Failons nos

32.

delices de ces douceurs que Dieu a renfermées pour nous dans la parole de fon Fils, & nous verrons que cette parole fi delicieuse nous fera trouver de jour en jour de l'amertume dans tout ce que le monde apelle douceur & divertiifement. Enfin nous trouverons nôtre inftruction, nôtre force, nôtre confolation, nôtre confeil, nôtre fûreté & nôtre protection dans ce tréfor que Dieu a mis dans l'Eglife pour être difpenfé par elle à fes enfans. Nous aprendrons dans la parole de JESUS CHRIST quel eft pour nous le cœur de JESUS-CHRIST, & quel doit être pour JESUS CHRIST le

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