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II. Pourquoi sont-ils sans excuse?

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Parce que Dieu leur a prodigué, 1) toutes les richesses de son amour et de sa miséricorde, qui leur est a) annoncée par la prédication évangélique: « Ecce ego mitto ad vos prophetas; » b) leur est attestéo par l'histoire du royaume de Dieu sur la terre; 2) toutes les richesses de sa patience et de sa mansuétude, qui a) les a supportés, jusqu'à présent, malgré leur opiniâtre endurcissement : « Quoties volui congregare; »> b) est encore prête maintenant, à les recevoir, s'ils viennent à se repentir: « Non me videbitis amodo, donec dicatis: Benedictus qui venit in nomine Domini. »

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III. En quoi consiste ce jugement?

) En ce que, tandis que les pécheurs convertis mettent leur espérance dans la rédemption de Jésus-Christ, Dieu leur demandera un compte rigoureux, a) de leurs persécutions contre l'Eglise et contre ses ministres «< Ut veniat super vos omnis sanguis justus, qui effusus est super terram; » b) de leur persistance opiniâtre à repousser tous les bienfaits, toutes les avances de l'amour divin : « Jerusalem, Jerusalem, quoties volui...., et noluisti. » — 2) En ce que, tandis que les disciples fidèles recevront la récompense qui leur est préparée, a) dans cette vie, Dieu les abandonnera à leur pauvreté et à leur misère, de sorte que leur cœur, dénué de grâces, deviendra une terre aride et infructueuse « Ecce relinquetur vobis domus vestra deserta; » — b) dans l'autre vie, au lieu des cris de joie qui célèbreront le triomphe du Rédempteur et des élus : « Donec dicatis: Benedictus qui venit, etc.; » ils n'entendront que les cris de rage et de désespoir des réprouvés.

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G. JUSTICE ET MISÉRICORDE.

I. Justice divine.

1) Différée, et longtemps retenue sur la tête des pécheurs : « Ut veniat super vos; » 2) terrible, quand elle l'accablerà: « Omnis sanguis justus; » - 8) prochaine et inopinée : « Amen dico vobis, venient hæc omnia, super generationem istam. »

II. Miséricorde et tendresse divines.

Afin de toucher et de convertir les pécheurs, elle leur rappelle 1) le passé, et toutes les grâces qu'ils ont reçues; grâces, a) innombrables: « Quoties, etc.; » b) faites à des ingrats, à des ennemis : « Congregare..., fugientes; >> au moment où nous fuyons, où nous résistons...; c) avec une ineffable tendresse, dont l'amour maternel nous offre le touchant symbole « Sicut gallina congregat pullos suos. » 2) Le présent, et les suîtes amères de leurs péchés. Leur âme, telle qu'une maison abandonnée : « Ecce relinquetur vobis domus vestro deserta, » est, a) dépouillée de toutes ses richesses spirituelles; b remplie d'immondices et de reptiles venimeux; c) livrée à une ruinc irrémédiable. - 3) Et pour l'avenir, elle leur ouvre encore les bras de sa miséricorde : « Non me videbitis..... donec dicatis, etc. >>

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H. LE DENIER DE LA VEUVE (Mr. XII, 44-46).

I. Récit évangélique.

4) Les riches venaient, avec ostentation, déposer des grandes sommes « Multi divites jactabant multa. » 2) Après eux, vint une pauvre veuve, toute honteuse de n'avoir à offrir que deux oboles : Cum venisset vidua una pauper, misit duo minuta. » 3) Ceux qui étaient présents méprisèrent sans doute cette chétive offrande, et exaltèrent la générosité des riches. 4) Mais Jésus nous déclare expressément que l'aumône de cette pauvre veuve était plus précieuse aux yeux de Dieu que les riches offrandes des fortunés du siècle : « Amen dico vobis, quoniam vidua hæc pauper plus omnibus misit, etc. »

II. Appréciation de ce qui précède.

Le jugement du Sauveur est fondé sur la vérité, car, a) Dieu juge, non d'après l'acte extérieur, mais d'après les sentiments intimes du cœur. If considère moins la grandeur du don que l'intention de celui qui l'offre. 2) La pauvre veuve, en prenant sur son nécessaire, faisait un plus grand sacrifice que les riches, qui ne prenaient que sur leur superflu: « Hæc vero de penuria suâ, quæ habebat misit, totum 3) Elle faisait cette offrande avec une grande volonté, et par amour pour Dieu; les riches Pharisiens faisaient la leur par vanité et par ostentation: « Acceperunt mercedem suam, vani,

victum suum. »

vanam. >>

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III. Conclusions pratiques.

A l'exemple de la pauvre veuve, faisons les œuvres de charité, 1) suivant les moyens que Dieu nous a donnés : « Si multum tibi fuerit, abundanter tribue; si exiguum..., etiam exiguum libenter impertiri stude. » 2) Avec une intention pure, une grande volonté et un grand amour.

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I. COMMENT DIEU VOIT ET JUGE NOS ACTIONS.

I. Comment Dieu voit nos actions?

4) Il les voit toutes. Les hommes ne voient guère que les actions que nous voulons bien leur montrer; aucune de nos actions n'échappe aux regards de Dieu : « Aspiciebat quomodo turba jactaret as in gazophylacium. » 2) Il en voit tous les motifs, a) vanité, respect humain, intérêt, ambition, hypocrisie, etc. « Multi divites jactabant multa; » ils jetaient avec ostentation; b) charité, désir de plaire à Dieu, etc.: « Misit duo minuta; » elle dépose humblement sa pauvre offrande... 3) Il en voit toutes les circonstances..., notre richesse ou notre pauvreté, les sacrifices que nous faisons, le tempérament, la tiédeur ou la ferveur, etc.: « Multi divites, una pauper... ex eo quod abundabat illis, miserunt... ; hæc vero de penuriâ suâ. »

II. Comment il les juge?

Jugement, 1) supérieur aux pensées des hommes : « Amen dico vobis, quoniam vidua hæc pauper plus omnibus misit. » Est-ce ainsi que les hommes auraient jugé? 2) Eclairé. L'une a donné de son nécessaire, les autres seulement de leur superflu. 3) Equitable et fondé sur la justice. Chacun se sent obligé d'applaudir à cette décision. - 4) Impartial. Dieu ne fait acception de personne, récompense la vertu partout où elle se trouve, et préfère une pauvre veuve à un riche orgueilleux. 5) Irréformable, parce qu'il est fondé sur la vérité, qui demeure à jamais : « Amen dico vobis... Qu'il est bon de servir un tel maître!

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§ CVII.

JÉSUS LE PROPHÈTE DES TEMPS FUTURS.

PREDICTION DE

LA RUINE DE JÉRUSALEM, DE LA FIN DU MONDE ET DU DERNIER AVÉNEMENT DE JÉSUS-CHRIST.

(Mardi, 4 avril, en regard du temple de Jérusalem).

(Mt. xxiv, 1–44; Mr. xiii, 1–12; L. xxi, 7–33).

A. OCCASION DU DISCOURS DE JÉSUS-CHRIST (Mt. xxiv, 1-3.)

Il était tard, lorsque « Jésus sortit du temple, » et s'en alla sur le mont des Olives, pour y passer la nuit en prière. Il y avait cependant, assez de jour, pour contempler l'admirable panorama qui se déroulait devant

eux.

« Les disciples s'approchèrent de leur maître, pour lui montrer le temple et ses magnifiques constructions. qui, nouvellement élevées par Hérode, s'étalaient devant eux dans toute leur splendeur. « Voyez, disaientils, quelles pierres » quels blocs énormes, « et quels bâtiments, » quelle splendide architecture! Que tout cela est beau et riche! Qui n'en serait glorieux? C'était, en effet, un admirable spectacle. Celui qui n'a point vu le temple d'Hérode, disaient les anciens rabbins, n'a

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Mt. XXIV. 1. Et egressus Jesus de templo, ibat. Et accesserunt discipuli ejus, ut ostenderent ei ædificationes templi. Mr. XIII. 4. Ait illi unus ex discipulis suis: Magister, aspice, quales lapides, et quales structure!

rien vu de magnifique. Le sanctuaire élevait dans les airs ses masses colossales. Les murs étaient de marbre blanc, vert ou nuancé, et les pierres étaient si bien ajustées les unes aux autres, qu'elles ressemblaient aux vagues de la mer. La description que nous en fait l'historien Josèphe justifie parfaitement l'étonnement et l'admiration des Apôtres. Il nous dit que les pierres employées à ses constructions avaient 20 coudées, quelques-une même, 45 coudées de long, sur 12 de large, et 8 d'épaisseur, de sorte qu'elles rappelaient les ouvrages cyclopéens de l'antiquité, tels qu'ils nous apparaissent encore dans les ruines de Balbek et de Persépolis, et dans les temples égyptiens de la dix-huitième dynastie. L'édifice était revêtu de lames d'or; et lorsque le soleil frappait dessus, on eût dit d'un incendie, qui éclairait les yeux (Sepp).

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« Jésus leur répondit: Vous admirez ces constructions superbes, » et vos yeux en sont éblouis; eh bien! «En vérité, en vérité, je vous le dis, un jour viendra, où il n'en restera pas pierre sur pierre. Chacun sait comment cette prédiction s'est réalisée à la lettre. Quarante ans ne s'étaient pas écoulés, que Titus, après un siége plein d'horreur, entrait en vainqueur dans Jérusalem, et la détruisait de fond en comble; et ces masses gigantesqnes de pierres, élevées les unes sur les autres avec un art si admirable, liées et scellées ensemble avec le fer et le plomb, dont la solidité semblait devoir défier les siècles, furent tellement bouleversées par l'acharnement du vainqueur, qu'un peu plus tard, après la levée de boucliers de Bar-Cochébas, Licinius Rufus, gouverneur de la Judée, put faire passer la charrue sur le lieu où avait été le temple. Les fondements, toutefois, étaient restés, ainsi que quelques pans de mûr, lorsque Julien l'Apostat, voulant faire mentir Jésus-Christ, et ayant autorisé les Juifs à rebâtir le temple, ceux-ci commencèrent à en arracher les anciens fondements, pour y en substituer de nouveaux. Mais,

:

Mi. 2. Ipse autem respondens, dixit illis Mr. 2. Vides has omnes magnas ædificationes? L. Hæc quæ videtis, venient dies, in quibus non relinquetur lapis super lapidem, qui non destruatur.

S CVII. PRÉD. DE LA RUINE DE JÉRUS. 43 lorsqu'ils voulurent placer les premières pierres, des tourbillons de flammes sortirent de terre, consumèrent les travailleurs, et forcèrent les Juifs d'abandonner leur entreprise, après avoir accompli jusqu'à la lettre la prophétie du Sauveur.

L'esprit frappé de cette effrayante prophétie, les Apô tres suivirent leur Maître en silence. Parvenus au sommet de la montagne, ils s'y assirent, en face du temple. Pierre, Jacques et Jean s'approchèrent de lui, et lui dirent à part : Maître, quand ces choses arriverontelles? Et quel sera le signe » avant-coureur qui nous apprendra « qu'elles vont toutes s'accomplir? Quel sera le signe de votre avénement et de la consommation du monde?» Les Apôtres demandent à la fois trois choses: 1) quand le temple sera détruit; 2) quels scront les signes avant-coureurs de cette catastrophe; 3) quand arrivera l'érection du royaume messianique, qu'ils confondent, dans leur esprit avec le règne glorieux de Jésus-Christ dans la vie future, qui doit avoir lieu après la consommation des siècles. Jésus-Christ ne juge pas à propos de satisfaire entièrement la curiosité des Apôtres, ni de dissiper toutes les obscurités; il ne veut pas enlever à ses disciples la crainte salutaire de la fin, peut-être prochaine, peut-être imminente, de toutes les choses de la terre. Il répond, cependant, d'une manière suffisante aux questions qui lui sont proposées. Sans désigner rigoureusement l'époque précise de la destruction de Jérusalem, il commence par décrire les signes avantcoureurs qui doivent l'annoncer (v. 1-14), puis il fait connaître les principales circonstances de cette catastrophe épouvantable, et donne les avis nécessaires à ses disciples pour s'en préserver (v. 15-22). Mais, dans les desseins de Dieu, le jugement exercé sur Jérusalem était l'image, la figure, le type symbolique d'un juge

Mr. 3. Et cùm sederet in monte Olivarum, contrà templum, Mt. accesserunt ad eum discipuli secretò, Mr. interrogabant eum separatim Petrus, et Jacobus et Joannes, et Andreas, L. dicentes: præceptor, Mr. 4. dic nobis quandò ista fient? et quod signum erit, quandò hæc omnia incipient consummari? Mt. et quod signum adventùs tui, et consummationis sæculi?

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