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I. Dernières apparitions.

« Jésus s'approchant, leur dit : Toute puissance m'a été donnée dans le ciel et sur la terre. Allez, parcourez le monde en tier prêchez l'Evangile à toute créature. Enseignez toutes les nations, et baptisez-les au nom du Père, du Fils et du SaintEsprit. » Jésus-Christ est le Roi du ciel et de la terre. Il fonde son royaume sur la terre, qui est l'Eglise, qui n'a d'autres limites que celles du monde. Il envoie ses ambassadeurs à ses sujets. Les ministres de l'Eglise sont les envoyés de JésusChrist, ses représentants sur la terre, les instruments dont il se sert pour sauver les âmes et leur appliquer les fruits de la rédemption. C'est par eux qu'il exerce dans l'Eglise son ministère prophétique, sacerdotal et royal, qu'il éclaire les intelligences, qu'il sanctifie les âmes, qu'il renouvelle le monde. L'Eglise est fondée au nom de la sainte Trinité. C'est la réunion de tous les hommes appelés à l'adoption divine par le Père céleste, ayant pour chef le Fils de Dieu, le premier-né entre ses frères, sanctifiés par le Saint-Esprit, qui est, en quelque sorte, l'âme de l'Eglise. - «Leur apprenant à garder tout ce que je vous ai recommandé. » - L'Eglise est la gardienne fidèle et infaillible de la doctrine de Jésus-Christ, dont le dépôt lui est confié.

<< Celui qui croira et sera baptisé, sera sauvé; celui qui ne croira pas, sera condamné. » L'incrédulité est justement imputable à l'homme, car elle dépend de sa volonté. La foi est nécessaire pour le salut, aussi nécessaire que le baptême : elle nous ouvre les portes du ciel, et l'incrédulité celles de l'enfer. « Voici les miracles qui accompagneront ceux qui auront cru, etc... » Pouvoir d'opérer des miracles accordé aux Apôtres. Ce pouvoir était nécessaire pour les commencements de l'Eglise. «Quisquis adhuc prodigia, ut credat, inquirit, magnum est ipse prodigium, qui, mundo credente, non credit. » (S. Aug.)

« Je serai avec vous tous les jours, jusqu'à la consommation des siècles. » Du haut du ciel, Jésus veille sur son Eglise, la dirige et la défend contre les attaques des puissances infernales. Si Jésus-Christ est avec l'Eglise, elle est donc en possession de la vérité, et à l'abri de l'erreur; elle triomphera de tous ses ennemis, et subsistera indestructible jusqu'à la fin du monde.

J. L'Ascension.

<< Il leva les mains et les bénit, et tandis qu'il les bénissait, ils le virent s'élever vers le ciel, où il est assis maintenant à la droite de Dieu. » C'est la dernière manifestation de la gloire

de Jésus-Christ aux yeux de ses Apôtres, et la digne conclusion de son histoire. — Jésus était descendu du ciel, sa vie était toute céleste, son but était le ciel, c'est là qu'il veut nous conduire, et c'est là qu'est le trône de sa gloire. C'est là aussi que nous devons tous aspirer. En montant au ciel, il n'a fait que nous précéder et nous y a préparé une place auprès de lui. Là où est le Chef, doivent se réunir les membres. Soyons donc sur la terre des hommes du ciel.

Voy. les Proj. homil. G, H et I.

PROJETS HOMILÉTIQUES.

A. LA RÉSURRECTION DE JÉSUS-CHRIST.

(Mt. xvi, 4-44. Evangile pour le jour de la fête de Pâques).

« Quis revolvet nobis lapidem ab ostio monumenti? » Essayons d'ôter cette pierre, et de pénétrer dans les mystères du tombeau de JésusChrist ressuscité, et considérons ·

I. Les femmes visitant le tombeau.

Nous avons à méditer :

emerunt aromata. »

4) Leur nombre : « Maria Magdalene, et Maria Jacobi, et Salome, Elles étaient plusieurs, dans leur pieux pélerinage. Si la piété nous engage à entreprendre quelque pélerinage, adjoignons-nous aussi quelques personnes pieuses, qui puissent nous édifier, nous préserver des mauvaises compagnies, etc...; que ce ne soit pas la curiosité, l'espoir de nous amuser, ou, peut-être, quelque motif moins pur encore, mais uniquement l'amour de Dieu, ou le désir de nous sanctifier, qui nous y entraîne.

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2) Leur zèle à visiter le tombeau de leur divin Maître : zèle a) discret « Cum transisset sabbatum. » Elles attendent que le jour du sabbat soit passé, pour obéir à la loi. Apprenons de là à sanctifier avec soin le jour du Seigneur, à ne pas trangresser un devoir certain pour entreprendre une bonne œuvre de surérogation. b) actif, qui ne se borne pas aux paroles, mais se montre par les actes : « Emerunt aromata ut venientes ungerent Jesum. » Joignons les œuvres de miséricorde à la prière. Cherchons à soulager les pauvres et les malheureux, qui sont les membres de Jésus-Christ. c) Empressé : « Valde mane, veniunt ad monumentum. » Ne faisons pas nos œuvres de piété ou de charité avec lenteur et de mauvaise grâce; n'arrivons pas à l'église quand la messe est commencée, etc.

3) Leur courage et leur confiance. Elles ne se laissent pas décourager par l'obstacle presque insurmontable qui se présente à elles : « Et dicebant ad invicem : Quis revolvet nobis lapidem? » Allons en avant, lorsque Dieu nous appelle; lui-même écartera ou nous fera surmonter les obstacles qui nous effraient, lui-même nous aidera à soulever la pierre qui nous paraît si lourde: « Et respicientes viderunt revolutum lapidem. »

-

4) Leur bonheur: « Et introeuntes in monumentum, viderunt juvenem, etc. >> Quelle joie pour ces pieuses femmes d'être les premières appelées à recevoir l'heureuse nouvelle de la résurrection du Sauveur! c'est la récompense de leur empressement à visiter le tombeau de Jésus. Mères de famille et jeunes filles, ce n'est pas en vain que vous êtes surnommées le sexe pieux, la piété forme votre plus bel apanage, votre couronne de gloire: ne vous en laissez pas dépouiller.

Considérons :

II. L'Ange dans le tombeau.

1) Son apparence extérieure. Il se montre a) sous l'apparence d'un jeune homme « Viderunt juvenem. » Dans le ciel, la vieillesse est inconnue; les saints jouiront perpétuellement de l'éclat, de la vigueur, de la beauté de la jeunessé. « Erunt (justi) sicut angeli in cœlo (Matth., xxII, 30) » revêtu d'une robe blanche: « Coopertum stolá candida; » symbole de la robe d'innocence, sans laquelle on n'est pas reçu dans le ciel : « Non intrabit in eam aliquod coinquinatum (Apoc., XXI, 27); » c) le visage brillant comme l'éclair : « Mt. Erat aspectus ejus sicut fulgur. » Image de la lumière de gloire qui environne les élus dans le ciel : « Tunc justi fulgebunt sicut sol (Matih., XIII, 43); » d) assis sur la pierre du sépulcre, « sedentem,» pour représenter le repos dans la joie, dans le séjour céleste.

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2) Les paroles qu'il prononce. a) Il apprend aux pieuses femmes que le Christ est ressuscité, comme il l'avait promis: « Jesum quæritis Nazarenum, crucifixum : surrexit, non est hic, ecce locus ubi posuerunt eum. »> Preuve invincible de la divinité de Jésus-Christ. Quel est l'homme à qui il entrerait dans l'esprit de prédire qu'il ressuscitera trois jours après sa mort, et surtout qui pourrait tenir une telle promesse? Jésus-Christ est donc plus qu'un homme : il est le maître de la vie et de la mort, il est le Fils unique et consubstantiel du Père éternel. b) Il prescrit aux pieuses femmes d'annoncer la résurrection de Jésus-Christ aux Apôtres, et, en premier lieu à Pierre, choisi par lui pour être le chef de son Eglise «Sed ite, dicite discipulis ejus ei Petro, quia præcedet vos in Galilæam : ibi eum videbitis, sicut dixit vobis. » Les Apôtres avaient abandonné le Seigneur; Pierre l'avait renié trois fois. Le Sauveur ne les abandonne pas pour cela; il les console et dissipe leur tristesse. Ne perdons pas le souvenir de nos fautes, mais ne nous livrons pas au découragement. Nous avons un Sauveur plein de miséricorde, toujours prêt à nous pardonner. c) Madeleine, la grande pécheresse, Pierre, qui avait renié son Maître, ont été les premiers favorisés de l'apparition de Jésus ressuscité : « Apparuit primo Mariæ Magdalenæ, de quá ejecerat septem dæmo- «Surrexit Dominus verè, et apparuit Simoni. » Que les grands pécheurs renaissent à la confiance, qu'ils se rendent à la voix de l'Eglise, qui les appelle à la pénitence; une grande joie leur est encore réservée : ils peuvent encore, eux aussi, jouir de la présence du Seigneur, et participer au festin de l'Agneau.

nia. »

B. MÊME JOUR.

CONDUITE QUE DOIT TENIR LE PÉCHEUR
AVANT ET APRÈS LA COMMUNION PASCALE.

I. Conduite du pécheur pour se disposer à la communion pascale.
Il doit, à l'exemple des pieuses femmes dont parle l'Evangile :

1) Sans différer, visiter et examiner sérieusement sa conscience, qui est comme le tombeau qui cache tous ses péchés et ses désordres : « Et valdė manė, uná sabbatorum veniunt ad monumentum. Uná sabbatorum; » ne pas laisser passer la quinzaine : « Orto jam sole; » pendant que Jésus-Christ, lé vrai soleil de justice, fait sentir ses douces influences, pendant que la grâce agit et opère.

2) Sans se laisser rebuter par les difficultés. Les difficultés sont grandes il trouvera en lui un cœur endurci comme une pierre : « Quis revolvet lapidem? » des habitudes invétérées à déraciner : « Erat quippè magnus valdè. » Mais qu'il s'adresse à Jésus-Christ avec une vive confiance, et ces difficultés s'évanouiront : « Et respicientes viderunt revolutum lapidem. » Dieu l'a promis par le prophète Ezechiel : « Auferam cor lapideum, et dabo ei cor carneum. »

3) Entrer dans le tombeau de sa conscience, pour y découvrir tous ses péchés « Et introeuntes monumentum. » Qu'il aille les confesser à un prêtre avec douleur et contrition, et par l'absolution qu'il en recevra, son âme renouvelée et rajeunie sera toute rayonnante de beauté et de pureté : « Renovabitur ut aquila juventus tua (Ps. 102). » Elle sera revêtue de la robe nuptiale : « Introeuntes viderunt juvenem coopertum veste candida. » Dans cet état de pureté et d'innocence, le pécheur se trouvera saisi d'admiration et de joie de se voir si heureusement changé en un autre homme : « Et obstupuerunt. »

II. Conduite du pécheur après la communion pascale.

Il doit, à l'exemple de Jésus-Christ :

4) Etre véritablement ressuscité : « Surrexit verè, » mener une vie nouvelle, de sorte qu'on ne puisse lui appliquer ces paroles de l'Apocalypse: « Nomen habes quod vivas, et mortuus es. »

2) Sa résurrection spirituelle doit être extérieure et édifiante : « Surrexit verè et apparuit. » Quand la résurrection spirituelle est véritable, elle se manifeste au dehors par la correction et l'amendement des mœurs, et par une vie régulière, pieuse et sainte. Nous de vons le bon exemple et l'édification à nos frères, après les avoir mal édifiés « Providentes bona, non tantum coram Deo, sed etiam coram hominibus. >>

3) Elle doit être « constante, ferme, persévérante : « Christus resurgens ex mortuis jam non moritur. » — « Qui enim mortui sumus peccato, quomodo adhuc vivemus in illo? »>

C. MARIE-MADELEINE ET LES APOTRES SAINT PIERRE

ET SAINT JEAN, AU TOMBEAU DU SAUVEUR (Jo., xx, 1–48).
I. Visite de Marie-Madeleine au tombeau.

Considérons :

4) Son amour ardent et empressé : « Maria Magdalene venit mané, cum adhuc tenebræ essent, ad monumentum. » L'ardeur de son amour

'a fait devancer les autres femmes; elle arrive la première au tombeau. Avons-nous la même ardeur pour visiter Notre Seigneur à l'église, ou pour le recevoir dans la sainte communion?

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2) Sa douleur de ne pas trouver le corps de son divin Maître : « Et vidit lapidem sublatum à monumento. » Eprouvons-nous la même douleur, lorsque nos infidélités ont mis en fuite Jésus-Christ?

3) Son empressement à aller rendre compte aux Apôtres de ce qu'elle avait vu; à leur faire part de ses perplexités : « Cucurrit ergo et venit ad Petrum, et ad alium discipulum, et dicit illis, etc. » Est-ce ainsi que, dans nos perplexités et nos embarras, nous recourons à nos supérieurs ou au directeur de notre conscience?

II. Voyage des Apôtres saint Pierre et saint Jean au tombeau. Admirons :

4) Leur empressement à courir au tombeau sans perdre une minute, pour s'assurer par leurs yeux de ce qui était arrivé : « Exiit ergo Petrus, et ille alius discipulus et venerunt ad monumentum; » marque de leur amour pour Jésus-Christ. · Le partageons-nous ?

2) Leur émulation à qui arriverait le premier : « Currebant autem duo simul, et ille discipulus, præcucurrit citius Petro, et venit primus ad monumentum. Venit Simon Petrus sequens eum, et introivit in monumentnm. » L'un arrive le premier, l'autre entre le premier. - Estce ainsi que par une sainte et louable émulation, nous nous efforçons de nous précéder les uns les autres dans le chemin de la vertu et de la perfection?

3) Leur foi. En voyant les langes et le suaire pliés avec soin et mis à part, saint Jean cunclut que le Seigneur est ressuscité : « Videt linteamina posita... et sudarium separatim involutum... et vidit, et credidit... >> Attachons-nous inébranlablement à cette foi en la résurrection de Notre Seigneur Jésus-Christ, qui est le fondement de toute notre espérance.

Considérons :

III. Jésus apparaît à Marie-Madeleine.

4) Comment Madeleine cherche Jésus-Christ. Nous voyons, a) sa douleur de ne pas le trouver: « Maria autem stabat ad monumentum foris plorans. » b) Son indifférence pour tout ce qui n'est pas Jésus « Vidit duos angelos in albis... Dicit eis: Quia tulerunt. etc. » Elle ne semble ni étonnée de la présence des anges, nî éblouie de leur éclat, ni flattée de leur entretien. Une seule pensée la préoccupe uniquement, c'est de savoir où est Jésus: elle est aveugle et sourde à tout le reste. Puissions-nous avoir la même indifférence pour tout ce qui ne se rapporte pas à Dieu et à Jésus-Christ! —c) Son courage à tout entreprendre pour retrouver Jésus-Christ : « Domine, si tu sustulisti eum, dicito mihi ubi posuisti eum, et ego eum tollam. » Rien ne lui paraît impossible pour retrouver celui qu'elle aime; et nous, tout nous effraie, le moindre obstacle nous rebute et nous décourage. 2) Madeleine trouve Jésus. a) Elle le reconnaît à cette simple parole: « Marie; » elle y répond par une seule parole : « Mon Maître. »

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