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sont appropriés à nos facultés, à nos besoins, à la vocation où Dieu nous appelle.

v. 16-17. « Celui qui avait reçu cinq talents, les fit valoir, et en gagna cinq autres. Et pareillement, celui qui en avait reçu deux, en gagna deux autres. »

Nous devons faire fructifier les talents que nous avons reçus, les employer à la gloire de Dieu et au salut des ȧmes.

v. 18. « Mais celui qui n'en avait reçu qu'un s'en alla creuser la terre, et y cacha l'argent de son maître. » Il n'est pas permis d'enfouir son talent, quelque petit qu'il soit. Il n'est aucun de nous qui n'ait un esprit pour connaître Dieu, un cœur pour l'aimer, une volonté pour obéir à ses commandements. C'est enfouir les biens du maître, que de ne chercher dans ses actions que son propre intérêt, sa propre volonté, et non la gloire et la volonté de Dieu.

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v. 19. « Longtemps après, le maître de ces serviteurs revint et leur fit rendre compte. » Nous n'échapperons pas au jugement de Dieu tôt ou tard, plus tôt peut-être que nous ne pensons, il nous faudra rendre compte de notre administration.

v. 20-21. « Son maître lui dit: Courage, bon et fidèle serviteur; parce que vous avez été fidèle en peu de choses, je vous établirai sur beaucoup : entrez dans la joie de votre maitre. » Dieu nous prépare une grande et magnifique récompense qui n'a aucune proportion avec ce que nous avons fait pour lui. On sème sur la terre, on recueille dans le ciel. Ici, un peu de peine et de tristesse; là, une joie incompréhensible et éternelle. La joie du Seigneur entre ici-bas dans le cœur des élus; mais dans le ciel, les élus entreront eux-mêmes dans la joie du Seigneur, pour s'y perdre heureusement. Entrer dans la joie du Seigneur, voir Dieu intuitivement, jouir de lui, l'aimer, entrer en participation de sa félicité éternelle..., voilà la récompense qui nous est réservée... Avec quelle ardeur ne devons-nous pas travailler pour l'obtenir ?

v. 22-23. « Celui qui avait reçu deux talents vint aussi. » Ce n'est pas le nombre et la grandeur des talents qui attire sur nous la récompense divine, mais la fidélité à en faire un bon usage. Il n'est pas nécessaire d'être un esprit éminent; ayons la bonne volonté de servir Dieu suivant nos forces, dans le ministère où il nous a placé ; cela suffit.

V. 24. « Celui qui n'avait reçu qu'un talent, s'approchant, dit: Seigneur, je sais que vous êtes un homme dur. » Le péché, l'égoïsme qui ne recherche que son propre intérêt, renferme en lui-même une haine secrète de Dieu. Dieu est, pour le pécheur, un tyran intolérable, parce qu'il contrarie ses passions. Mais,

c'est en vain que celui-ci cherche à colorer sa rébellion et son ingratitude; il sera confondu et justement condamné.

v. 30. «Jetez ce serviteur inutile dans les ténèbres extérieures » Il suffit donc, pour être condamné aux feux éternels, d'être un serviteur inutile et négligent. Réfléchissons à cette effrayante vérité.

PROJETS HOMILÉTIQUES.

A. LE SERVITEUR FIDÈLE ET LE SERVITEUR INFIDÈLE
(Mt. xxiv, 42-51).

Nous devons :

I. Imiter la fidélité et la vigilance du bon serviteur.

4) Quels sont les motifs de cette imitation? Ce sont: a) le commandement exprès de Jésus-Christ : « Vigililate, estote parati; — b) l'incertitude de l'heure de la mort, qui peut nous surprendre au moment où nous nous y attendons le moins, et qui doit décider de notre sort éternel Quia nescitis quá horá Dominus vester venturus sit; » (c la bonté de Jésus-Christ, qui a bien voulu nous appeler au ministère apostolique et nous confier le soin des âmes qui lui sont chères: « Quis, putas, est fidelis et prudens, quem constituit Dominus suus super familiam suam? » - d) la magnifique récompense réservée à notre fidélité, et le bonheur ineffable qui doit la couronner dans le ciel : « Beatus ille servus... Amen dico vobis, quoniam super bona sua constituet eum. » 2) En quoi consistent cette vigilance et cette fidélité? a) A remplir exactement les devoirs de notre état, de notre vocation : « Quem constituit Dominus ut det illis cibum; » b) à les remplir au temps convenable, de la manière convenable : « In tempore. » — 3) Quelle en est la récompense? Les fruits de cette fidélité sont: a) la sécurité, la paix intérieure d'une conscience qui n'a rien à craindre: « Non sineret perfodi domum suam; » — b) la louange et la récompense de son maître Beatus ille servus... Amen dico vobis, quoniam super omnia bona sua constituet eum. »

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II. Nous garder, au contraire, de suivre l'exemple du serviteur infidèle. 1) Quelles sont les causes. de son infidélité? Ce sont : a) la fausse confiance, et l'abus de la miséricorde divine: « Si autem dixerit malus servus ille in corde suo: Moram facit Dominus meus venire ; » b) l'incrédulité il ne croit pas aux menaces du Seigneur; c) le défaut de réflexion et l'insouciance. 2) En quoi consiste-t-elle? a) à négliger le soin des âmes qui lui sont confiées..., à nuire au salut de ceux qu'il doit sauver : cœperit percutere conservos suos; » b) à contenter ses passions grossières, son égoïsme, sa sensualité, etc., au lieu de faire ce dont son maître l'a chargé : « Manducet autem et bibat cum ebriosis. » 3) Quelles en sont les tristes suites? a) Il est trompé dans sa fausse sécurité : « Veniet Dominus servi illius in die quá non sperat, et in horâ quam ignorat. » - b) Il subit un châtiment

terrible: « Et dividet eum, partemque ejus ponet cum hypocritis: illic erit fletus et stridor dentium. »

B. LA MORT DU JUSTE ET DU PÉCHEUR.

I. La mort du juste.

Mort digne d'envie, si nous considérons :

1) Sa tranquillité sur le passé. Rien ne peut troubler sa paix ni sa confiance: a) ni ses péchés passés; il les a humblement, sincèrement fréquemment confessés; il les a expiés par la pénitence, les bonnes œuvres..., sa patience à supporter les maux de cette vie : « Beatus servus ille: » b) ni les devoirs de son état : il les a remplis avec exactitude et fidélité..., il a eu la prudence de réparer ses manquements à mesure qu'il s'en est aperçu: « Quem invenerit sic facientem; c) ni le regret de la vie : il en connaît le néant et la vanité, et son cœur n'aspire qu'aux biens éternels. 2) Sa joie dans le présent. a) S'il souffre, il sait que ce n'est pas pour longtemps..., que c'est sa dernière épreuve. b). Il trouve dans les sacrements de l'Eglise, etc., les plus douces consolations. c) Il goûte toutes les joies de l'espérance, et voit en quelque sorte, le ciel prêt à s'ouvrir pour le recevoir. 3) Son bonheur a) certainement assuré : « Amen dico vobis; » - b) ineffable, infini: « Super omnia bona sua constituet eum; » — c) qui ne doit jamais finir.

II. La mort du pécheur. Mort affreuse, s'il considère ·

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1) Le passé. Il y trouve le souvenir, a) de ses péchés qui le troublent, qui vont le suivre et l'accuser devant Dieu : « Et cœperit percutere...; » b) de ses plaisirs, évanouis à jamais, ne laissant après eux qu'un regret inutile: «« Manducet autem et bibat; » c) d'un Dieu outragé, irrité, à la vengeance duquel il ne peut se dérober: « Veniet Dominus. » — 2) » Le présent. La surprise de la mort le désespère : « Veniet Dominus in die quâ non sperat. » Il voit qu'il s'est trompé: a) sur la durée de la vie...; il ne croyait pas mourir si tôt : « Moram facit Dominus meus venire; » b) par ses rapports avec Dieu. Il se croyait indépendant; il s'imaginait pouvoir se livrer à ses penchants coupables, sans avoir de compte à rendre : « Manducet autem et bibat cum ebriosis. » c) Il s'aperçoit maintenant avec effroi qu'il s'est trompé, et qu'il est trop tard pour réparer son erreur. 3) L'avenir. La pensée de l'avenir qui l'attend le consterne; il comprend, a) que Dieu va le séparer à jamais de ce monde, où il avait placé toutes ses affections..., de tout ce qu'il aimait « Et dividet eum. » b) Il voit avec épouvante le gouffre béant de l'éternel abîme, qui va le recevoir : « Partem ejus ponet cum hypocritis: illic erit fletus et stridor dentium. »

C. NOUS DEVONS NOUS PRÉPAREB A LA VENUE DE JÉSUS-CHRIST (Mt. xxv, 4-13.)

I. Tous ne seront pas suffisamment préparés lorsqu'il viendra. 4) Nous serons suffisamment préparés si nous avons conservé la grâce sanctifiante, si l'amour de Dieu règne dans notre cœur : Pru

dentes acceperunt oleum cum lampadibus. » a)Notre Sauveur mérite cet amour c'est l'Epoux de l'Eglise qui nous invite à ses noces....., ou plutôt, c'est l'Epoux de nos âmes : « Exierunt obviam sponso. » b) Celui qui possède cet amour a la vraie sagesse : « Quinque erant prudentes. » 2) Si notre foi n'est pas vivifiée par l'amour de Dieu, nous ressemblóns aux vierges folles, et nous serons exclus de la salle du festin: «<»> Quinque fatuæ, acceptis lampadibus, non sumpserunt oleum secum. »

Tous n'auront pas sujet de se réjouir de l'arrivée de l'époux.

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1) Il viendra à l'heure et au moment où on ne l'attendra point : « Mediá autem nocte, clamor factus est, ecce sponsus venit. » 2) Ainsi surpris par la mort, a) les prières et les mérites des autres ne pourront suppléer à ce qui nous manque : « Date nobis de oleo vestro.. Ite potius ad vendentes;; » — b) Il sera trop tard pour réparer notre négligence: « Dum irent emere, venit sponsus, et clausa est janua. »3) Alors, a) ceux-là seulement auront sujet de se réjouir, qui seront trouvés préparés à recevoir l'Epoux céleste: « Quæ paratæ erant, intraverunt cum eo ad nuptias; »`b) les autres, au contraire, seront repoussés et mis au nombre des réprouvés : « Amen dico vobis, nescio

vos. »

C. METTEZ ORDRE A VOTRE MAISON, CAR BIENTOT VOUS MOURREZ.

I. Quand faut-il commencer?

4) Aujourd'hui même, car, a) bien que Dieu puisse prolonger pour vous le temps de grâce « Moram faciente sponso; b) toutefois, la mort peut venir à chaque instant, car elle aime à surprendre ses victimes : « Mediá nocte clamor factus est, ecce sponsus venit. » 2) Toute notre vie, du reste doit être une préparation continuelle à la venue de Jésus-Christ : « Exite obviam eí. »

II. Comment ?

1) En persévérant jusqu'à la fin dans l'état de grâce, dans la charité qui nous unit à Dieu: «Acceperunt oleum cum lampadibus. » 2) En ornant notre âme des fruits de la charité, et l'embellissant de l'éclat des vertus : « Ornaverunt lampades suas. »

III. Pourquoi?

1) Parce que c'est une folie de remettre sa conversion à la mort. a) Comment rallumer le feu éteint de l'amour de Dieu, au milieu des terreurs et des angoisses du dernier moment? « Lampades nostræ extinguntur. » b) Les ministres du Dieu de miséricorde, que nous appellerons à notre secours, pourront arriver trop tard : « Ite potiùs ad vendentes, etc.; » 2) Parce que le moment de la mort décide irrévocablement de notre sort éternel: a) Tandis que les fidèles serviteurs de Dieu, récompensés de leur vigilance, entreront dans les joies éternelles : « Intraverunt cum eo ad nuptias; » b) tous ceux qui seront

trouvés dépourvus de la charité et de la grâce sanctifiante seront à jamais réprouvés · « Clausa est janua..... nescio vos. »

E. FIDÈLE CORRESPONDANCE AUX GRACES DIVINES

(Mt xxv, 14-30).

C'est à quoi nous engagent :

I. Les grâces que nous recevons de Dieu.

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4) Dieu est notre Créateur et notre Maître; nous lui appartenons comme l'ouvrage appartient à l'ouvrier qui l'a fait. Nous ne devons donc vivre et travailler que pour lui, que pour sa gloire : « Sicut homo..., vocavit servos suos. » 2) Nous n'avons rien qui ne vienne de Dieu, qui ne soit un don de sa main : « Et tradidit illis bona sua. » - 3) Dieu, dans sa sagesse infinie, distribue à chacun ses grâces suivant la vocation à laquelle il le destine, suivant ses besoins : « Uni dedit quinque talenta, alii duo..., unicuique secundum propriam virtutem. »

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II. La conduite des divers serviteurs.

A savoir: 4) l'exemple digne d'imitation que nous offre le serviteur fidèle : « Abiit qui quinque talenta acceperat, et operatus est in eis. » 2) Les suites heureuses de cette fidélité: « Lucratus est alia quinque; similiter et qui duo acceperat, lucratus est alia duo. » coupable inaction du serviteur infidèle : « Qui autem acceperat, abiens fodit in terram, et abscondit pecuniam Domini sui. »

III. Le juste jugement du Seigneur.

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3) La

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1) Jugement certain et universel: « Post multum vero temporis, venit Dominus servorum illorum, et posuit rationem cum eis; » 2) plein de joie et de confiance, pour les serviteurs fidèles : « Accedens qui quinque talenta acceperat, obtulit alia quinque, dicens, etc.; » 3) leur réservant les plus magnifiques récompenses: a) Dieu les loue publiquement: «< Euge, serve bone et fidelis; » b) il les élève au rang des princes du ciel : « Super multa te constituam; » c) il les rend participants de son propre bonheur : « Intra in gaudium Domini tui; » 4) confondant le serviteur infidèle, dont il dévoile : a) les mauvaises dispositions : « Serve maie et piger, sciebas quia, etc.; » b) l'inanité de ses vaines excuses : « Oportuit ergo te committere pecuniam meam numulariis, etc.; >> 5) le punissant: a) par la soustraction de toutes les grâces, le dépouillement de tous les biens naturels et surnaturels : Tollite ab eo talentum; » b) par la condamnation à la peine éternelle de l'enfer « Servum inutilem ejicite in tenebras exteriores; illic erit fletus et stridor dentium. »

F. MÊME SUJET.

Les considérations qui doivent nous exciter à la fidélité envers Dieu,

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4) Nous sommes responsables des dons que nous avons reçus de Dieu Vocavit servos, et tradidit dona sua; »

- 2) ces dons sont

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