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Debir ou Qodesch haqqodaschim. Le Saint des saints, ayant dix mètres dans ses trois dimensions, était séparé du Saint par un mur et par une porte devant laquelle était suspendu un voile ou tapis, II Par., m, 14; Matth., XXVII, 51; Marc, xv, 38; Luc, xxiii, 45. Il contenait l'arche d'alliance que deux chérubins, de forme colossale, couvraient de leurs ailes étendues, et les tables de la loi, III Reg., vin, 9; II Par., v, 10; Heb., IX, 4. Le Saint, élevé de quinze mètres et long de vingt, renfermait l'autel des parfums, no 383, dix chandeliers d'or à sept branches et dix tables d'or sur lesquelles on plaçait les pains de proposition. En avant du Saint s'élevait le vestibule ou portique, de cinq mètres de longueur, de dix de largeur, et probablement de trente de hauteur. Il était séparé du Saint par une porte à deux battants, en bois de cyprès doré. Aux côtés latéraux de l'édifice étaient adossées de petites cellules. 3o La maison de Dieu n'était pas destinée à servir, comme nos églises, de lieu de réunion aux fidèles : c'était exclusivement la demeure du Seigneur, inaccessible aux mortels. Aucun Israélite ne pouvait y entrer. Seuls, les prêtres avaient le droit de penétrer dans le Saint. Quant au Saint des saints, il était fermé à tous, au grand-prêtre lui-même, qui n'y avait accès qu'une fois par an.

4o Les cérémonies du culte et les assemblées des adorateurs de Jéhovah avaient lieu dans les parvis ou cours fermées qui entouraient le sanctuaire. 1° Une première cour était réservée aux prêtres et aux lévites. Là était l'autel d'airain ou autel des holocaustes, sur lequel brûlait un feu perpétuel et sur lequel on offrait les sacrifices sanglants. A côté, étaient la mer d'airain et les divers ustensiles nécessaires pour l'immolation des victimes. 2o Une autre cour, appelée Parvis extérieur, d'un niveau plus bas que la précédente, nommée Parvis intérieur, était réservée, à l'exclusion des incirconcis, aux Israélites, qui assistaient de là à la célébration des sacrifices. Salomon n'eut pas le temps de l'achever; elle ne fut terminée que par ses successeurs (1).

(1) Voir la planche représentant le temple.

§ V.

498.

HISTOIRE DES ROYAUMES SÉPARÉS DE JUDA ET D'ISRAEL

(975-721), III Reg.. xu-IV Reg., xvii.

Division et analyse sommaire de l'histoire de cette époque. 1°Après la mort de Salomon et en punition de son infidélité, dix tribus cessèrent d'obéir à Roboam, son fils et son successeur, parce qu'il refusa imprudemment d'alléger les charges publiques. Jéroboam devint leur roi, et le nouveau royaume prit le nom d'Israël, tandis que la maison de David règna, au sud, sur Juda, avec Jérusalem pour capitale. Afin de détourner ses sujets d'aller au temple, ce qui aurait pu les amener à revenir sous le sceptre de son rival, Jéroboam fit un schisme religieux en même temps qu'un schisme politique il établit deux veaux d'or, destinés vraisemblablement, comme étant les symboles de la force, à représenter Jéhovah sous une forme sensible, l'un à Béthel et l'autre à Dan. La division entre les enfants de Jacob dura jusqu'à la ruine du royaume des dix tribus, en 721.

:

2o L'histoire de cette époque est partagée en trois parties; dans chacune d'elles, l'auteur des Rois présente sous une forme synchronique le tableau des événements qui s'accomplissent en Israël et en Juda. 1° Période de luttes entre Israël et Juda à la suite de la division des deux royaumes, ils sont en guerre l'un contre l'autre, jusqu'à l'avènement d'Achab, Ill Reg., XII-XVI, 28.2° Période de paix entre Israël et Juda. La maison d'Achab s'allie avec la famille de David; elle introduit en Israël le culte de Baal, malgré les prophètes Élie et Élisée; elle combat contre la Syrie et entraîne Juda dans des démêlés qui deviennent funestes à l'un et à l'autre, et se terminent par la mort violente de Joram d'Israël et d'Ochozias de Juda, III Reg., xvi, 29-IV Reg., x. -3° Nouvelle période de luttes entre la Palestine du Nord et la Palestine du Sud, depuis l'avènement de Jéhu au trône de Samarie et l'usurpation d'Athalie à Jérusalem jusqu'à la ruine du royaume des dix tribus, la 6° année d'Ézéchias de Juda, IV Reg., XI-XVII.

3o Pendant ces trois périodes, c'est-à-dire pendant toute la

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La mer d'airain, p. 103, 4o, était indispensable au service du Temple, parce que l'immolation des victimes sanglantes et les purifications que cette immolation rendait nécessaires exigeaient beaucoup d'eau. Le vase d'Amathonte était destiné à un usage analogue et nous prouve que ces récipients immenses étaient un ustensile essentiel dans le service liturgique. Le vase d'Amathonte a été apporté de l'île de Chypre au Louvre en 1866. Il a 1 mètre 85 de hauteur et 2 mètres 20 de diamètre. Sur la colline d'Amathonte, où il a été trouvé, il y en avait un second, plus haut de 40 centim., mais brisé en morceaux. L'un et l'autre paraissent avoir été taillés sur place dans quelque gros quartier de roche. La pierre est du calcaire poreux. Le plus petit, celui qui a été transporté à Paris, pèse environ 14,000 kilogrammes. Il est à panse sphéroïdale déprimée, avec une petite base et un col très bas. L'ouverture est circulaire. Quatre fausses anses, prises dans la masse, et régulièrement espacées, reposent sur deux palmettes et forment arcade au-dessus d'un taureau tourné à droite. Deux de ses anses seulement sont visibles pour le spectateur. On allait probablement puiser l'eau dans ce vaste récipient au moyen de degrés formant une sorte d'escalier placé à côté du vase, comme on le voit dans un petit modèle en pierre qui provient aussi de l'île de Chypre. Les taureaux qui figurent ici dans les anses servaient de support à la mer d'airain de Salomon.

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