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durée du royaume d'Israël, pas un seul de ses rois n'est fidèle à Dieu; ils sont punis de leur idolâtrie par les maux qui accablent leur famille et eux-mêmes; les dynasties se succèdent avec rapidité. Le nombre des rois d'Israël fut de dix-neuf ils appartiennent à neuf familles différentes. En Juda, la dynastie de David résiste à tous les coups; la plupart des descendants du saint roi succombent aux séductions du polythéisme; quatre cependant sont fidèles (Josaphat, Joatham, Ézéchias et Josias), et Dieu tient les promesses qu'il a faites à la race d'où doit sortir le Messie.

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Les deux plus grandes figures de cette époque sont Élie et Élisée. Les Bollandistes appellent Élie le Thesbite: prodigiosus Thesbites (1). Abarbanel dit de lui: Omnium sux ætatis prophetarum facile princeps, et si a Mose discesseris, nulli secundus (2). C'est, en effet, de tous les personnages de l'Ancien Testament, celui qui a été peint avec les plus vives couleurs. Ses apparitions rares, soudaines et courtes, son courage indomptable et son zèle de feu, l'éclat de ses triomphes, son Voyage au Sinaï, ses miracles, son enlèvement au ciel, la calme beauté de sa présence sur la montagne de la Transfiguration, tout cela jette autour de sa personne une auréole incomparable. Son portrait est du reste si bien tracé, ainsi que celui de son disciple Élisée, par l'auteur des Rois, qu'il suffit de lire le texte sacré pour en garder à jamais le souvenir. L'un et l'autre furent les intrépides champions de Dieu contre l'impiété, ils furent comme le type des prophètes d'action et remplirent parfaitement le rôle pour lequel Dieu suscitait ces hommes, qu'il remplissait de son esprit, à qui il révélait l'avenir et confiait le pouvoir d'opérer des miracles. - Le souvenir d'Élie vit toujours sur le Carmel et dans l'ordre qui porte ce dernier nom (3).

(1) Acta Sanctorum, t. v julii, p. 4.

(2) Smith's Dictionary of the Bible, t. 1, p. 524. Cf. Eccli., XLVIII, 13-18. (3) Voir dans les Acta Sanctorum, loc. cit., De S. Elia propheta in Palastina commentarius historicus, de cultu, gestis, raptu et reditu, p. 4-22.

§ VI.

HISTOIRE DU ROYAUME DE Juda depuis LA CHUTE DU ROYAUME D'ISRAEL JUSQU'A LA CAPTIVITÉ DE BABYLONE (721-588), IV Reg.,

XVIII-XXV.

500.- Division et analyse sommaire de l'histoire de cette époque.

Le royaume d'Israël avait servi, de fait, de boulevard au royaume de Juda contre les invasions assyriennes, qui menaçaient à cette époque toute l'Asie occidentale. Quand Samarie eut succombé sous les coups des rois de Ninive, Jérusalem n'eut plus rien pour la protéger contre ces redoutables conquérants. Toute la période qu'embrasse la dernière section des livres des Rois est remplie par la lutte de l'Assyrie d'abord, de la Chaldée ensuite, contre l'Égypte. La Palestine, placée entre les deux rivaux asiatique et africain, s'alliait volontiers avec ce dernier, qui était plus proche et ne nourrissait pas de projets d'agrandissement; elle oubliait trop souvent qu'elle ne devait compter que sur le secours de son Dieu.

1o Ezéchias, fidèle au Seigneur, triomphe, par la protection du ciel, de Sennachérib. La délivrance miraculeuse de son royaume, sa maladie, et l'ambassade qu'il reçoit de Mérodach Baladan sont racontées, xvIII-xx. Cf. no 939. - 2° Son fils Manassé et son petit-fils Amon ne marchent pas sur ses traces, et attirent de grands malheurs sur le peuple, XXI. -3° Le saint roi Josias cherche à rétablir la piété dans Juda et se sert du Deutéronome, retrouvé dans le temple, pour l'exciter au culte du vrai Dieu. Il périt à la bataille de Mageddo, en essayant de barrer le passage au roi d'Égypte, Néchao, qui allait porter la guerre en Asie, xx-xxIII. 4° Sur ces entrefaites, Ninive avait disparu de la face du monde et sa puissance était passée à Babylone et à Nabuchodonosor, roi de cette ville. La dernière section du livre des Rois, XXIVXXV, nous montre ce redoutable monarque punissant Juda. de ses crimes, faisant et défaisant ses rois, prenant plusieurs fois Jérusalem, détruisant enfin le temple de Salomon et emmenant les Juifs captifs sur les bords de l'Euphrate. Les circonstances de ces derniers événements sont plus longue

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ment racontées dans les prophéties de Jérémie que dans les Rois; il voyait de ses yeux les malheurs de la cité sainte, et ils lui ont arraché, dans ses Lamentations, des cris de douleur qu'on ne peut entendre aujourd'hui encore sans être ému jusqu'au fond de l'âme. Il y avait eu vingt rois de Juda, tous descendants de David, à l'exception d'Athalie.

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CHAPITRE IV.

LES PARALIPOMÈNES.

501.

-

Du nom des Paralipomènes; leur importance; division
du chapitre.

Les deux livres des Paralipomènes forment en réalité un seul ouvrage, qui était compté comme un livre unique, par les anciens, dans le canon de l'Ancien Testament (1). Il a été partagé en deux par les Septante, et leur division a été conservée par la Vulgate. Le premier livre se termine à la fin du règne de David, xxIx. Cf. Il Reg., xxiv. Cette histoire porte en hébreu le nom de Dibrê hayyâmîm, Verba ou plutôt Res gesta dierum, que l'on traduit par Chroniques (2). Nous l'appelons Paralipomènes, du titre grec que lui donnèrent les Septante, Пapaλeñóμeva, prætermissa ou supplementa (3), pour indiquer qu'elle suppléait aux omissions des livres des Rois. C'était surtout comme complétant ces derniers qu'elle avait excité l'attention des anciens; ils avaient très justement remarqué que c'était de là qu'elle tirait son importance. Paralipomenon liber, id est Instrumenti Veteris epitome, écrivait S. Jérôme à Paulin, tantus ac talis est, ut absque illo, si

(1) Josèphe, Cont. Apion., 1, 8; Origène, apud Eusèbe, H. E., vi, 25, t. xx, col. 582. S. Jérôme, Prolog. Galeat., en tête de la Vulgate. (2) S. Jérôme : « Verba dierum, quod significantius Chronicon totius divinæ historiæ possumus appellare. » Prolog. Galeat.

(3) Synopsis Scripturæ Sacræ, l. xi, no 19, dans les œuvres de S. Athanase, t. XXVIII, col. 327.

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