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2o Le texte original de ce livre se trouve dans le Codex Alexandrinus, il manque dans le Codex Vaticanus et dans le Codex Sinaiticus. On ignore de quel manuscrit a été tiré le texte imprimé dans les éditions ordinaires des Septante. La traduction latine de l'ancienne Italique, conservée dans notre Vulgate, reproduit exactement le grec. Quant à la version syriaque du second livre des Machabées, qui est imprimée dans le tome iv de la Polyglotte de Walton, elle ne rend pas toujours parfaitement le sens de l'original et dégénère quelquefois en paraphrase.

574. But de l'auteur.

Les réflexions dont l'auteur parsème son récit, il résulte qu'il n'écrit pas seulement pour raconter, mais aussi pour instruire et édifier. Les deux lettres qu'il rapporte en commençant, dans sa première partie, n'ont pas uniquement pour but de donner une première vue d'ensemble sur les événements qu'il rapportera ensuite plus au long, mais aussi d'exciter les Juifs à la célébration des fêtes religieuses et à l'assistance aux sacrifices offerts en l'honneur de Dieu dans le temple. Faire ressortir la sainteté de la maison du Seigneur est une des choses qu'il a le plus à cœur et comme le but principal de son ceuvre; il exalte le temple par toute sorte d'épithètes, II, 20, 23; v, 15; xv, 18; il montre les étrangers lui rendant honneur, III, 2-3; xш, 23; ix, 16; cf. v,17-20; il raconte tous les traits qui peuvent en rehausser la gloire et l'éclat, 1, 24-39; XIII, 6-8; XIV, 33 et xv, 32; les deux fêtes instituées par Judas Machabée, en mémoire de la purification du temple et de la victoire sur Nicanor qui avait insulté la maison de Dieu, sont comme le pivot de son récit, car chacune de ses deux parties se termine par la mention de ces jours commémoratifs, x, 8 et xv, 36; il conclut même son ouvrage, après avoir parlé de la dernière, sans nous faire connaître la fin de Judas. A une époque où les

le premier livre des Machabées a la forme hébraïque 'Iɛpovoadńμ, 1, 20, 29, 38, 44; II, 1, 3, 34, etc.

Juifs étaient dispersés partout, il était d'une extrême importance, pour la conservation de leur religion, qu'ils n'oubliassent point la sainteté du temple, v, 15, qu'ils n'en érigeassent point à l'étranger et qu'ils contractassent l'habitude du pèlerinage à Jérusalem, decreverunt universæ genti Judæorum, x, 8.

575.

De l'auteur du second livre des Machabées.

L'auteur était un Juif helléniste, qui avait vécu ou vivait à Jérusalem, mais il est d'ailleurs complètement inconnu (1). Les documents qu'il reproduit n'en sont pas moins authentiques; sa véracité est à l'abri de tout reproche.

576. · Authenticité des lettres contenues dans le second livre des Machabées.

1° On a allégué contre l'authenticité de la première lettre rapportée 1, 1-10a, qu'il était invraisemblable que les Juifs de Palestine l'eussent écrite en l'an 188 de l'ère des Séleucides, c'est-à-dire 40 ans après l'institution de la fête de la nouvelle Dédicace du temple, pour inviter leurs frères d'Égypte à y prendre part. Cette objection est mal fondée, car les auteurs de la lettre en rappellent une autre, datée du règne de Démétrius, en 169 de l'ère des Séleucides, 143 av. J.-C., 21 ans seulement après l'établissement de la solennité. Que s'ils avaient attendu ce temps avant d'écrire, la raison en est que, vers cette époque, Onias s'étant enfui à Léontopolis, en Égypte, sous Ptolémée Philométor, un temple semblable à celui de Jérusalem y avait été bâti (2), de sorte qu'il était à craindre que les Juifs qui habitaient ce pays portassent moins d'intérêt au temple palestinien. Les habitants de la cité sainte écrivent alors à leurs frères pour prévenir un mal qu'ils

(1) La date à laquelle il a écrit ne saurait être déterminée. Il n'a pas pu écrire avant l'an 124, II Mac., I, 10a, ni après l'extinction de la dynastie asmonéenne, 63 av. J.-C., époque de la prise de Jérusalem par Pompée. On peut rapporter son œuvre au temps de Jean Hyrcan, mort en 107 av. J.-C., ou peu après lui.

(2) Josèphe, Ant. Jud., XIII, IX, 7; XIII.

n'avaient pas à redouter auparavant. 2o On fait des difficultés encore plus grandes contre la seconde lettre, 1, 10-11, 19, mais comme elles sont tirées des choses miraculeuses qu'elles racontent, il est inutile de s'y arrêter, puisque Dieu peut faire des miracles quand il le juge à propos.

577. Véracité du second livre des Machabées.

Quant à la partie proprement historique du livre, on attaque sa véracité en prétendant que le récit de la mort d'Antiochus IV Épiphane, 1x, est inconciliable avec II Mac., 1, 10-17, et I Mac., VI. « On a remarqué, dit Cellerier, que dans les deux premiers livres des Machabées, Antiochus mourait de trois manières différentes (1). » Voici ce qu'on peut répondre à cette difficulté :

1o Le roi dont la lettre reproduite dans II Mac., I, 10-17, nous raconte la mort violente, n'est pas le même que celui dont la fin terrible est décrite dans I Mac., vi, et II Mac., Ix. Le premier personnage, qui est tué en pillant un temple, est Antiochus III, surnommé le Grand; le second, qui meurt de maladie après avoir tenté de piller un temple, est Antiochus IV Épiphane. Il y eut une certaine ressemblance dans les circonstances qui amenèrent la mort de l'un et de l'autre, mais il y eut aussi comme on voit, des différences notables. L'Antiochus dont parle II Mac., 1, 10-17, périt en Perse, frappé par les prêtres du temple de Nanée, dont il avait voulu piller le trésor. Les historiens profanes nous apprennent expressément que ce prince est Antiochus III. Ayant été vaincu par les Romains et obligé de payer la somme énorme de quinze mille talents eubéens, il attaqua, en 187, le temple de Bélus, en Élymaïde, et fut tué par le peuple qui se souleva pour défendre ses dieux (2). Il n'existe entre les deux récits que deux divergences insignifiantes: 1° le livro des Machabées nomme les prêtres comme les auteurs de sa

(1) Cellerier, Introduction à la lecture des Livres Saints, 1832, p. 350, note.

(2) App., Syr., 38; Diod. Sic., Fragm., XXIX; Strabon, XVI, 744 Justin, XXXII, 2.

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Démétrius II), fils d'Alexandre Bala et de Cléopâtre (145-142 av. J.-C.; de l'ère des Séleucides, 167-170). - Tête radiée d'Antiochus VI.

Α). ΒΑΣΙΛΕΩΣ ΑΝΤΙΟΧΟΥ ΕΠΙΦΑΝΟΥΣ ΔΙΟΝΥΣ[ΟΥ]. Les Dioscures à cheval et la lance en arrêt. Datée OEP ou 169 des Séleucides. Frappée à Héraclée (HP réunis). A droite, au-dessus de la marque de fabrique d'Héraclée, TPY, et au-dessous, ETA, probablement abréviations de Tryphon et de Staphilos (protecteur) (I Mac., XI, 54; XII, 39; XIII, 31). 24. K. Tryphon (Diodote), roi de Syrie, usurpateur (142-139 av. J.-C.; de l'ère des Séleucides, 170-174). -- Tête diadémée du roi. - R. BAΣΙΛΕΩΣ ΤΡΥΦΩΝΟΣ ΑΥΤΟΚΡΑΤΟΡΟΣ. Aigle aux ailes ployées, sur un foudre (I Mac., XI-XV).

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25. L. Antiochus VII Sidétes, roi de Syrie, second fils de Démétrius Ier (138-129 av. J.-C.; de l'ère des Séleucides, 174-183). Tête diadémée d'Antiochus VII. - 1. ΒΑΣΙΛΕΩΣ ΑΝΤΙΟΧΟΥ ΕΥΕΡΓΕΤΟΥ. Pallas, teuant la Victoire de la main droite et une lance et un bouclier de la main gauche, dans une couronne de laurier (I Mac., XV-XVI). (D'après quelques commentateurs, c'est aussi d'Antiochus VII qu'il est question, II Mac., I, 10-17, mais aucun historien ne nous dit que ce roi ait tenté de piller le temple de Nanée, comme l'Antiochus dont parle l'auteur sacré. Cf. no 577, 1o).

Démétrius II rétabli (130-125 av. J.-C.; 182-187 de l'ère des Séleucides). Alexandre II Zébina (128-123 av. J.-C.; 184-190 de l'ère des Séleucides). Cléopâtre, reine (125-121 av. J.-C.; 187-192 de l'ère des Séleucides). Antiochus III Grypus (125-96 av. J.-C.; 187-216 de l'ère des Séleucides). Antiochus IX Cyzicène (116-95 av. J.-C.; 196-217 de l'ère des Séleucides). Séleucus VI Épiphane (96-95 av. J.-C.; 216-217 de l'ère des Séleucides). Antiochus X Eusèbe (94-83 av. J.-C.; 218-229 de l'ère des Séleucides). Antiochus XI Philadelphe (92 av. J.-C.; 220 de l'ère des Séleucides). Philippe Philadelphe (92-83 av. J.-C.; 220-229 de l'ère des Séleucides). Démétrius III Philopator (95-88 av. J.-C.; 217-225 de l'ère des Séleucides). Antiochus XII Dionysos (89-84? av. J.-C.; 224-228? de l'ère des Séleucides). Tigrane d'Arménie (83-69 av. J.-C.; 229-243 de l'ère des Séleucides). Les princes qui gouvernèrent le peuple juif depuis les évènements racontés dans les livres des Machabées jusqu'à la venue de J.-C., furent : Jean Hyrcan Ier, fils de Simon Machabée, fils de Mathathias (135-107 av. J.-C.). Aristobule Ier, fils de Jean Hyrcan (107-106); il prend le titre de roi. Alexandre Jannée, frère d'Aristobule (106-79).

Hyrcan II, fils d'Alexandre Jannée (79-66).

Aristobule II, frère d'Hyrcan II (66-63); première intervention des Romains.
Hyrcan II rétabli (63-40).

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Hérode Ier le Grand, Iduméen, fils d'Antipater (40-4 av. J.-C., c.-à-d. an 1 de J.-C.). 26. M. Arsace VI Mithridate Ier, roi des Parthes (vers 165-vers 140 v. J.-C.). Tête diadémée et barbue d'Arsace VI, tournée à gauche.Α. ΒΑΣΙΛΕΩΣ ΜΕΓΑΛΟΥ ΑΡΣΑΚΟΥ ΕΠΙΦΑΝΟΥΣ. Arsace VI assis sur un siège, tourné à droite, la tête ceinte du diadème et un arc dans la main droite (I Mac., XIV, 1-3).

(Pour les Ptolémées, voir Figures 45-51, p. 612, 614. Les médailles des Figures 15 à 26 ainsi que des Figures 45-56, sont reproduites de même grandeur que les originaux et ont été dessinées par M. l'abbé Douillard sur ces originaux, conservés au Cabinet des Médailles à Paris).

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