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critiques entre les cinq livres. teurs des Psaumes. - Date. sianiques.

-

Division en cinq livres.

Différences

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Psaumes mes

De l'authenticité des titres des Psaumes.
Sujet ordinaire. Classification.
- Enseignements contenus dans les Psaumes en général.

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1° On ignore par quel nom les anciens Hébreux désignaient la collection des Psaumes. Aujourd'hui on lui donne, dans la Bible hébraïque, le titre de Thehillim, laudes, louanges. Cette dénomination, qui a la même racine qu'alleluia, convient, en effet, à un grand nombre de psaumes, quoique elle ne s'applique pas exactement à tous; elle n'est attribuée expressément qu'au Ps. CXLIV, hébreu CXLV, Exaltabo te, Deus meus, lequel est en effet une hymne de louange.

2o Les Septante intitulèrent leur traduction des thehillim, pc, d'où notre mot de Psaumes. Ils se servirent également du mot aλués pour traduire l'hébreu mizmôr, qui signifie proprement une composition rythmique, destinée à être chantée avec accompagnement d'instruments de musique et en particulier de la harpe. Yakkety, dans les auteurs grecs, signifie toucher un instrument à cordes, et xìpés le poème ou l'air qui est ainsi joué avec ou sans accompagnement de .a voix; il répond bien par conséquent à l'hébreu mizmôr. Plusieurs Psaumes portent le nom de mizmôr, mais non pas tous, car ils n'étaient pas tous destinés à être chantés en musique. L'usage a néanmoins prévalu d'appeler Psaumes tous les poèmes de la collection, quelle que soit leur nature.

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L'Église reçut certainement le Psautier des mains des Juifs, non seulement comme une partie de la Bible, mais aussi comme un livre liturgique dont la synagogue se servait régulièrement dans les assemblées religieuses. Tout le monde en admet l'authenticité, entendue dans ce sens.

619 bis. Du nombre des Psaumes.

Le nombre des Psaumes, selon le témoignage constant de tous les anciens auteurs, est de cent cinquante. Le Ps. cLr, qu'on lit à la fin du Psautier grec et syriaque, est surnuméraire et apocryphe. Le chiffre de 150 se recommande de luimême, comme émanant du dernier collectionneur des Psaumes. Il existe d'ailleurs, dans le classement, quelques différences qui proviennent de ce que les divisions n'étaient pas primitivement marquées dans les manuscrits. La version grecque, reproduite par notre Vulgate, joint ensemble les Ps. Ix et X, CXIV et cxv de l'hébreu; elle partage le Ps. cxvi dont elle fait les Ps. CXIV et cxv. La version syriaque s'écarte de l'hébreu et du grec : elle réunit, comme le grec, Ies Ps. cxiv et cxv, et divise, comme lui, le Ps. CXLVII; pour le reste, elle est d'accord avec l'hébreu, sauf quelques particu larités. Ces variations qui ne portent que sur la coupure, pour ainsi dire, des poèmes, sont du reste sans importance sérieuse; elles n'atteignent pas le fond des choses.

650.

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De la division du Psautier en cinq livres.

La tradition juive, constatée par le texte même de l'Ecriture et par la tradition des Pères (1), partageait les Psaumes, comme le Pentateuque, en cinq livres. La fin des quatre premiers est indiquée, dans le texte, par une doxologie placée

(1) S. Epiphane, en particulier, a très nettement indiqué la division du Psautier en cinq livres : « Nec illud latere te debet, honestarum rerum studiose, Psalterium ab Hebræis quinque in libros esse partitum, nova ut indidem Pentateuchus oriatur. » Et il indique ensuite exactement les cinq livres. Libri de mensuris et ponderibus, c. v, t. XLIII, col., 243,

Ps. XL, 14; LXXI, 19; LXXXVIII, 53 et cv, 48. Les versets que nous venons d'indiquer n'ont, la plupart, aucune liaison avec les Psaumes auxquels ils sont attachés; ils marquent simplement la fin d'un recueil. Nous lisons même Ps. LXXI, 20 Defecerunt laudes (thephilloth) David, fili Jesse. Il résulte de là que la collection des Psaumes a été faite à diverses époques et à cinq reprises différentes.

* 651. - Différences critiques entre les cinq livres des Psaumes.

1o Les cinq livres des Psaumes se distinguent les uns des autres par l'emploi différent du nom de Dieu. Dans le premier livre, on lit 272 fois le nom de Jéhovah, 15 fois seulement celui d'Elohim (1). Dans le second, au contraire, Élohim est cinq fois plus fréquent que Jéhovah (164 fois Élohim, 34 fois Jéhovah). Le Ps. XIII, dans le premier livre, appelle Dieu Jéhovah ; le PS. LII, qui est identique, dans le second livre, l'appelle Élohim (2). Quant au troisième livre, le nom d'Élohim (33 fois) est prépondérant dans les premiers Psaumes et celui de Jéhovah (44 fois) dans les derniers. Jéhovah est employé exclusivement dans le quatrième livre, et l'on peut dire la même chose du cinquième, car Elohim ne s'y lit que dans deux passages empruntés à des Psaumes du livre précédent (3).

2o Ceux qui soutiennent que les cinq livres ont été réunis en même temps, et que la collection entière date de la même époque, pensent que les Psaumes ont été classés d'après le nom de Dieu dont ils font usage; mais le livre III, dans lequel le nom d'Élohim cède graduellement la place à celui de

(1) Dans ce total ne sont pas compris les cas où Élohim est employé avec des suffixes ou des pronoms; on ne tient pas compte non plus des titres ou des doxologies.

(2) On peut juger par là combien est peu sûr le critérium d'après le quel un certain nombre de critiques prétendent que les passages de la Bible où est employé le nom de Jéhovah ne sont pas du même auteur que ceux dans lesquels est employé le nom d'Élohim : le psaume jéhoviste XIII est indubitablement du même auteur que le psaume élohiste LII.

(3) Ps. CVIII, six fois; CXLIV, une fois. Le nom de Jéhovah se lit 339 fois dans les livres IV et v.

Jéhovah, détruit cette explication. On a supposé avec plus de vraisemblance que l'emploi d'Elohim, dans les livres II et III, provient de ce que les collections datent de l'époque qui s'écoule de Salomon à Ézéchias, pendant laquelle le nom de Jéhovah fu peut usité. Cette hypothèse chronologique est confirmée par les titres d'un certain nombre de psaumes. — Elle semble en contradiction avec contenu du livre II, qui renferme beaucoup de Psaumes de David, dans lesquels on lit Jéhovah au lieu d'Elohim. Pour se rendre compte de ce fait, on peut admettre que David lui-même rassembla les Psaumes du premier livre dans un but liturgique; il en exclut les psaumes L-LXIII, parce qu'il les jugea trop personnels : comme ils renferment des allusions directes à sa vie privée, il les crut sans doute impropres au chant public. Il ne mit dans la première collection que ceux qui avaient un caractère général ou qu'il put aisément généraliser, et il y substitua le nom plus théocratique de Jéhovah à celui d'Élohim; plus tard on recueillit dans les livres suivants les psaumes davidiques que le prophète royal n'avait point rassemblés lui-même.

* 652.

De l'authenticité des titres des Psaumes.

1° Tous les Psaumes, à l'exception de 34 en hébreu (20 dans la Vulgate) (1), ont un titre qui nous fait connaître soit leur

(I) Le Talmud appelle orphelins les Psaumes qui n'ont pas de titre, Babyl., Aboda Zara, 24 b. Ce sont les Ps. I; II; x hébreu; XXXIII (hébreu, Vulgate XXXII, il a dans la Vulgate le titre de Psaume de David); XLIII (hébreu, Vulgate XLII, avec le titre Psaume de David); LXXI (hé. breu, Vulgate LXX, avec le titre Psaume de David, des fils de Jonadab et des premiers captifs); XCI (hébreu, Vulgate XC, avec le titre Laus Cantici David); XCIII-XCVII (hébreu, Vulgate XCII-XCVI; elle les attribue tous à David); XCIX (hébreu, Vulgate xcvIII, avec le titre Psaume de David); CIV-CVII (hébreu, Vulgate CIII-CVI; le psaume CIII porte en tête Ipsi David); CXI-CXIX (hébreu, Vulgate cx-cxvIII; elle paraît attribuer le Ps. CXI à Aggée et à Zacharie); cxXXV-CXXXVII (hébreu, Vulgate CXXXIV-CXXXVI; elle donne pour titre au Ps. CXXXVI: Psalmus David, Jeremiæ); CXLVI-CL (hébreu, Vulgate CXLV-CL: le Ps. CXLV a pour titre Alleluia, Aggæi et Zachariæ). - Quelques auteurs regardent le mot alleluia placé en tête d'un certain nombre de Psaumes, comme un titre; mais c'est sans motif.

243 auteur, soit leur nature et la manière dont ils devaient être chantés, soit la circonstance historique dans laquelle ils ont été composés (1), soit toutes ces choses à la fois. Ce titre n'est pas toujours absolument semblable dans le texte hébreu et dans les Septante ou la Vulgate.

2o L'autorité des inscriptions placées en tête des Psaumes n'est pas acceptée par tous les critiques. On allègue contre leur authenticité : 1° leur ressemblance avec les suscriptions finales ou indication de la date des Épîtres du Nouveau Testament grec, qui ne méritent point confiance. Il est aisé de répondre que le caractère suspect de ces additions, qui ne se lisent que dans le texte grec des Épîtres et non dans la Vulgate, ne prouve rien contre les titres des Psaumes, qui sont d'une autre époque. 2o On prétend que les titres ajoutés à quelques Psaumes par les Septante sont arbitraires, et l'on en conclut que tous ou la plupart doivent être rejetés. - Il n'est nullement prouvé que les traducteurs grecs n'ont eu aucune raison de faire ce qu'ils ont fait. De plus, le fait serait-il prouvé, il ne démontrerait rien contre les titres hébreux. 3° On s'appuie surtout sur le sentiment des critiques d'après lesquels, dans les livres III, IV et V, plusieurs psaumes attribués à David, Asaph, etc., ne sont point de ces auteurs. La question est de savoir si ces critiques ont raison. Or, ils n'établissent nullement, à part quelques exceptions, que les titres qu'ils attaquent sont faux; seulement, quelquefois ils les expliquent mal, afin de les rejeter.

3o Les raisons en faveur de l'authenticité des titres sont les suivantes: 1° Ils forment une partie intégrante de la collection et, jusqu'aux temps modernes, ils ont été, dans leur ensemble, admis sans contestation (2). Théodore de Mopsueste est, dans l'antiquité, le seul qui ait soulevé des doutes à ce sujet. -2° Ils sont analogues à ce que nous voyons dans d'autres parties de l'Ancien Testament et quel

(1) Ps. VII; XVII; XXIX, XXXV; L; LI; LV; LVI; LVIII; LIX; LXI; CXLI, (2) Vogel est le premier qui ait attaqué les titres des Psaumes dans sa dissertation publiée à Halle, en 1767, Inscriptiones Psalmorum serius demum additas videri,

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