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cyprès, plus encore le pistachier, le jujubier, le caroubier et le sycomore, dont le bois était très recherché des Égyptiens pour confectionner des cercueils. L'olivier est partout cultivé avec soin. Le figuier produit aussi une des récoltes importantes du pays. On en recueille les premiers fruits, qui sont regardés comme les meilleurs, vers le mois de juin, les seconds en août, les troisièmes quand les feuilles sont tombées, ce qui peut n'arriver qu'en janvier. La vigne réussit dans toutes les parties de la Palestine et spécialement dans le sud, dans les environs d'Hébron, où elle porte des raisins énormes (1). Presque tous les arbres fruitiers prospèrent dans ce pays; le pommier, le poirier, le cognassier, l'amandier, le noyer, le pêcher, l'abricotier, le grenadier et l'oranger ne sont guère cultivés que dans les jardins; le bananier ne se trouve que près de la Méditerranée; le palmier, autrefois si commun, a presque totalement disparu aujourd'hui ; il n'en reste plus un seul à Jéricho, l'antique ville des palmes; il abonde cependant encore à Jaffa et à Caïpha. Le câprier, l'acacia existent en grand nombre dans la vallée du Jourdain, de même que la Balanites ægyptiaca, des fruits de laquelle les Arabes extraient l'huile qu'ils appellent zuk on lui attribue des propriétés médicinales, et peut-être est-ce le baume de Galaad si célèbre dans l'antiquité.

La flore palestinienne n'est pas encore complètement étudiée elle renferme de 2,000 à 2,500 plantes (2).

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La faune de la Palestine comprend aujourd'hui 1° plusieurs animaux féroces : l'ours, la panthère, l'hyène, le loup. Le lion, qui n'était pas très rare avant l'ère chrétienne, a complètement disparu. Le sanglier habite encore le Thabor et le petit Hermon. Les rats abondent; les chacals de même. On y rencontre deux espèces de lièvres, connus sous le nom de lièvres de Syrie et d'Égypte, quelques cerfs

(1) Num., XIII, 24-25; Deut., I, 24-25; vi, 11; vII, 13; vIII, 8; x1, 14; XXXIII, 24; II Par., II, 10; Os., XII, 1; Ez., XXVII, 17, etc.

(2) Cf. Fillion, Atlas d'histoire naturelle de la Bible, in-4°, 1884.

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3.

TRIBUTS OFFERTS AU ROI D'ASSYRIE (Bas-relief de Ninive): Dattes, lièvres, milans, brochettes de sauterelles, grenades.

rares.

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et beaucoup de gazelles. Les animaux domestiques sont le chameau à une bosse, le cheval, l'âne, le mulet, le buffle, le bœuf de petite taille, le mouton à large queue, la chèvre. 2o Parmi les oiseaux, on compte l'aigle, le vautour, le faucon, dont les Arabes se servent encore pour chasser la gazelle; le milan, le hibou, le coucou, le rossignol de Palestine, le geai, le corbeau, le pigeon, la perdrix, la caille, l'outarde, la cigogne noire et blanche, on en voit souvent des troupes par centaines, le héron, le pélican, l'hirondelle, la mouette, etc. Les oiseaux chanteurs sont extrêmement 3o Les reptiles sont assez nombreux. Le lézard pullule dans les murs en ruine; la tortue grecque (testudo græca) habite les sources du Jourdain; celle d'eau douce se multiplie abondamment dans les ruisseaux de la plaine de Jezraël, dans le haut Jourdain et dans les lacs; le caméléon est commun; les serpents sont partout; le céraste, seulement dans le sud; les grenouilles foisonnent dans les étangs marécageux; elles sont de grandes dimensions, mais les habitants ne les mangent point; le crapaud est dans tout le pays. 4° Quant aux poissons, ils abondent dans le lac de Tibériade. Les espèces qu'on y pêche le plus sont le cyprinus lepidotus, sorte de barbeau, et le poisson qu'on appelle mesht, qui est plat comme une sole. -5° Insectes. Les lépidoptères sont très variés, comme les fleurs; on y voit toutes les espèces de papillons de l'Europe occidentale. Les abeilles sont nombreuses. On compte au moins trois espèces. de scorpions. Les araignées, les fourmis sont dans toute la Palestine. Les sauterelles ravagent parfois le pays.

442.

II. Le pays à l'est du Jourdain.

Régions diverses, à l'est du Jourdain, conquises
par les Israélites.

L'Écriture nous apprend que les enfants d'Israël occupèrent à l'est du Jourdain six districts appelés Mischôr, Galaad, Basan, Argob, Gessur et Machati. Ils sont encore peu connus aujourd'hui, parce qu'on ne peut les visiter qu'avec de grandes difficultés et en s'exposant à toutes sortes de dangers.

1° Au moment de la conquête, le pays immédiatement au nord de l'Arnon était occupé par Séhon, roi des Amorrhéens. Il portait le nom de Mischôr, « la Plaine,» planities ou campestria, comme traduit la Vulgate (1). C'est le Belka actuel, regardé par les Arabes comme fournissant les meilleurs pâturages de la contrée. Il est bien arrosé et couvert d'un gazon fin et court. Il va se perdre insensiblement dans les déserts sans limites de l'est, qui ont toujours été le séjour de prédilection des tribus nomades de pasteurs.

2o Au delà du Mischôr, au nord d'Hésébon, était Galaad, borné à l'est par le désert d'Arabie, à l'ouest par le Jourdain et au nord par Basan, dont le séparait l'Hiéromax, aujourd'hui Scheriat-el-Mandhour. Il est quelquefois appelé la montagne de Galaad, Gen., xxxI, 25, parce que c'est en effet un pays de montagnes. Il avait environ 96 kilomètres de longueur, et en moyenne 32 kilomètres de largeur. On doit observer cependant que ses limites n'étaient pas rigoureusement déterminées et que, dans plusieurs passages de l'Écriture, son nom désigne la plus grande partie du pays à l'est du Jourdain, parce qu'il en formait la partie la plus considérable, Deut., XXXIV, 1. Le territoire compris entre le Jabbok et l'Hiéromax s'appelle aujourd'hui Djebel-Adjilâm; l'un des pics les plus élevés de la chaîne de ses montagnes a conservé son antique dénomination et se nomme Djebel-Djilad : il est à 11 kilomètres environ au sud du Jabbok; de son sommet, on voit toute la vallée du Jourdain et les montagnes de Juda et d'Éphraïm. Ce lieu, admirablement disposé pour servir de point de ralliement à une armée, soit pour une guerre offensive, soit pour une guerre défensive, est probablement le site du Ramoth-Masphé de Jos., XIII, 26, et du Maspha de Galaad,. d'où partit Jephté pour aller combattre les Ammonites, Jud., XI, 29. Le village voisin d'Es-Salt occupe l'emplacement de l'ancienne cité de refuge de Gad, Ramoth-Galaad.

Les montagnes de Galaad ont une hauteur réelle de 600 à 900 mètres, mais la dépression profonde du Jourdain les fait

(1) Deut., III, 10; IV, 43; Jos., XIII, 9, 16, 17, 21; xx, 8; Jer., LVIII, 21,

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