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paraître, du côté de l'ouest, beaucoup plus élevées qu'elles ne le sont en effet, tandis que, du côté de l'est, l'altitude du plateau d'Arabie les rend basses en apparence. Elles forment une sorte de large plateau onduleux, couvert d'excellents pâturages, Num., XXXII, 1. La verdure qui les tapisse forme un contraste frappant avec l'aridité de la Palestine à l'ouest du Jourdain, laquelle n'a rien qui lui soit, sous ce rapport, comparable, excepté les hauteurs du Carmel et les montagnes de la Galilée. Au nord et au sud, on ne rencontre point d'arbres, mais au centre et des deux côtés du Jabbok, il y a de belles forêts de chênes et de térébinthes. Galaad produisait autrefois en abondance le baume et d'autres aromates qu'on exportait en Égypte (1).

3o Basan s'étendait au nord de Galaad et avait pour limites: à l'est Salécha, Gessur et Machati, au nord le mont Hermon, et à l'ouest l'Arabah ou vallée du Jourdain (2). Il était célèbre par ses forêts de chênes et par ses taureaux (3), ainsi que par ses riches vallées et ses plantureux pâturages (4).

4° Une partie du territoire de Basan portait le nom d'Argob, a pierreux ». On y comptait 60 villes fortifiées, Deut., III, 4-5. Cette région, au temps de Notre-Seigneur, s'appelait Trachonitide. Elle a environ 35 kilomètres du sud au nord et 22 kilomètres de l'est à l'ouest; sa forme est celle d'un ovale presque régulier. Les éruptions volcaniques y ont produit de grands bouleversements; on ne voit partout que roches de basalte noir entassées dans la plus grande confusion, des fissures et des crevasses. Les voyageurs modernes y ont découvert des cités nombreuses qui remontent à la plus haute antiquité et avaient été très solidement bâties (5).

(1) Gen., XXXVII, 25; Jer., VIII, 22; XLVI, 11.

(2) Deut., III, 3, 10, 14; Jos., XII, 3-5; I Par., v, 23. (3) Ps. XXII, 13, texte hébreu; Ez., XXVII, 6.

(4) Ps. LXVIII, 16, texte hébreu; Jer., L, 19; Amos, Iv, 1, texte hébreu; Mich., VII, 14.

(5) « [Argob] est littéralement couvert de villes et de gros bourgs, et quoique la plupart soient déserts, ils ne sont pas en ruines. Plus d'une fois, je suis entré le soir dans une cité déserte, j'ai pris possession d'une maison confortable, et j'y ai passé une très bonne nuit. Beau、

5° Au nord-est du territoire de Basan, dans le voisinage d'Argob, Deut., III, 14, et de la Syrie, II Reg., xv, 8; cf. I Par., 11, 23, était situé le district de Gessur. C'était probablement une partie de la région sauvage et escarpée appelée de nos jours el-Ledjah. Ses rochers lui font une situation très forte.

6° Machati était un territoire voisin d'Argob comme Gessur, mais il nous est encore moins connu que ce dernier. Il s'étendait du Jourdain à Salécha et comprenait vraisemblablement une partie du Ledjah et du Djaulan actuel, Deut., II, 14; Jos., XII, 5.

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Le pays que nous avons décrit, n° 434, fut partagé de la manière suivante entre les tribus d'Israël, en remontant du sud au nord.

1o Juda occupa les montagnes du sud, Jos., xviii, 5, et une petite partie de la plaine de la Séphéla, dont la plus grande part demeura toujours entre les mains des Philistins, Jos., xv, 1-12. La ville la plus importante de la tribu de Juda était Hébron. Nous devons aussi mentionner Bethléem, patrie de David et de Notre-Seigneur Jésus-Christ.

2o Juda céda plus tard une partie de son domaine, avec dix-sept villes, à Siméon, qui forma la tribu la plus méridionale, sur les confins du désert de l'Idumée, Jos., XIX, 1-9; cf. xv, 26, 32, 42; I Par., Iv, 24-39, 42-43.

3o Dan fut enclavé en partie dans Juda; au moment du partage, il reçut sa portion le dernier, et elle fut la plus pecoup de maisons, dans les antiques villes de Basan, sont en aussi parfait état que si elles étaient achevées de la veille. Les murs sont excellents, les toits intacts, les portes et les fermetures mêmes des fenêtres à leur place... Ce récit semble incroyable, et cependant quelque étonnant, quelque incroyable qu'il paraisse, j'ai été sur les lieux, mes yeux ont vu, et ce que je raconte est rigoureusement vrai. » Porter, Whitney, Handbook of Bible Geography, 1872, p. 21.

tite, Jos., xix, 40-48, ce qui l'obligea plus tard à aller fonder quelques établissements dans le nord, Jud., XVIII, 1; Jos., ΧΙΧ, 47.

4° A l'est de Dan et au nord de Juda était Benjamin, qui s'étendait depuis l'embouchure du Jourdain jusque près de la plaine des Philistins, Jos., XVIII, 11-20. Son territoire formait une sorte de parallelogramme irrégulier, deux fois plus long que large; Jéricho en faisait partie ainsi que Jérusalem. La citadelle de cette dernière ville ne fut enlevée à ses anciens possesseurs, les Jébuséens, que par David, qui en fit la capitale de son royaume, II Reg., iv, 6-7.

5° Au nord de Benjamin, Ephraïm occupa la montagne à laquelle il donna son nom, Jos., XVI, 1-10, c'est-à-dire le centre de la Palestine. Il s'étendait depuis le Jourdain, à l'est, jusqu'à la mer Méditerranée à l'ouest. Sichem, non loin de laquelle fut bâtie plus tard Samarie, était comme le cœur de son territoire; Béthel et Silo lui appartenaient. Ses montagnes de calcaire, profondément déchiquetées par de nombreux torrents, en rendaient l'accès difficile; Éphraïm ressemblait à une forteresse inexpugnable.

6o Les limites de la demi-tribu de Manassé cisjordanique sont indécises, Jos., XVI, 9; XVII, 9-12. Manassé ne parait pas avoir déterminé rigoureusement la frontière qui le séparait des possessions de son frère Éphraïm au sud. Au nord, il confinait à Aser par le Carmel, Jos., xvII, 10; xix, 26; au nord-est à Issachar. La demi-tribu cisjordanique de Manassé n'était séparée que par le fleuve de la transjordanique, d'après ce que nous apprend Josèphe. Cf. Jos., XVII, 9, 11.

7° Issachar eut en partage une des parties les plus riches de la Palestine, c'est-à-dire la plaine d'Esdrelon, arrosée par le Cison, Jos., XIX, 17-23. Il s'étendait du mont Carmel (exclusivement) au Jourdain. Le mont Thabor et le Gelboé étaient dans son domaine. Jezraël, Mageddo, Thanach, Bethsan, surnommée la porte du paradis, Endor, Jéblaam étaient situées sur son territoire, mais les cinq dernières villes furent données à Manassé, Jos., XVII, 10; I Par., VII, 29. Plusieursde ces villes restèrent assez longtemps entre les mains des Chananéens.

8° Le territoire de Zabulon, au nord d'Issachar, avait pour frontière, d'après Josèphe (1), qui est plus précis que les livres bibliques, à l'est le lac de Génésareth, à l'ouest le Carmel et la Méditerranée, au sud Issachar, au nord Nephtali et Aser.

9° Aser, situé à l'ouest sur le rivage de la Méditerranée, s'étendait du Carmel inclusivement, au sud, au territoire de Sidon, au nord; il était borné au sud-est par Zabulon, à l'est par Nephtali, au nord par la Phénicie, Jos., XIX, 24-31. La partie de son territoire située sur la côte était très fertile et abondait en froment et en huile.

10° Nephtali était, avec Aser, la plus septentrionale des tribus d'Israël, Jos., xix, 32-39. Elle avait pour limites: à l'est, le Jourdain, le lac Mérom et le lac de Génésareth; au sud, Zabulon; à l'ouest, Aser; au nord, probablement le fleuve Léontès. Son territoire était le plus varié de toutes les tribus des montagnes au nord; au sud, des plaines qui sont le jardin de la Palestine. Josèphe décrit la plaine située sur la côte de la mer de Galilée comme un paradis terrestre où règue un printemps éternel et où mûrissent les fruits les plus exquis (2).

444. Les tribus à l'est du Jourdain.

Les tribus de Ruben, de Gad et la moitié de celle de Manassé avaient reçu leur part de territoire, avant la mort de Moïse, à l'est du Jourdain, Num., XXXII; xxxiv, 14-15; Deut., II, 12-17. Ruben et Gad possédaient de nombreux troupeaux, et comme la région située de ce côté du fleuve était riche en pâturages, no 442, ils demandèrent et obtinrent de s'y établir.

1° La plus méridionale des tribus transjordaniques était Ruben. Elle était bornée au sud par l'Arnon, à l'est par le dé sert, à l'ouest par la mer Morte, au nord par Gad. Son territoire était composé du Mischôr et de la partie méridionale de Galaad, Deut., III, 16-17; Num., XXXII, 33; Jos., XIII, 15-21. (1) Antiq. jud., V, 1, 22. Cf. Jos., XIX, 10-16.

(2) De Bell. jud., III, III, 2; x,8.-Pour la tribu de Lévi, voir no 385,5o.

2° Gad était placé au nord de Ruben, au centre des possessions israélites à l'est du Jourdain. Les limites de cette tribu ne sont pas connues avec précision, Jos., XII, 1-6. A l'est, elle était bornée par le désert d'Arabie, par « Aroer, visà-vis de Rabbah » (Rabbath-Ammon), dit Josué, XIII, 25; à l'ouest, par le Jourdain, Jos., XIII, 27; au nord, sa frontière est incertaine; elle atteignait le lac de Génésareth, Jos., XIII, 27; Deut, m, 12-13, mais elle ne possédait, jusqu'à cette hauteur sur les bords du fleuve, qu'une bande de terrain; ses possessions, à l'est, dans la montagne, ne dépassaient pas le Jabbok. Son territoire était une partie du pays de Galaad.

3o La partie la plus septentrionale de la région à l'est du Jourdain était occupée par la demi-tribu de Manassé, par la famille vaillante et belliqueuse de Machir, qui l'avait conquise, Num., XXXII, 33, 39-42, Deut., II, 13-15; Jos., xvii, 1. Elle comprenait une partie du pays de Galaad, Basan et Argob, Jos., XIII, 29-31; XXII, 7; mais ses limites ne sont pas déterminées avec précision. Ses principales villes étaient Gaulon, Astaroth et Édraï, Jos., XIII, 31; xx, 8; xxi, 27; I Par., vi, 71.

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Le livre des Juges nous raconte les traits les plus saillants de l'histoire du peuple de Dieu, depuis la mort de Josué jusque vers l'époque de Samuel, qui établit le premier roi d'Israël, exclusivement. Le livre de Ruth nous fait connaître un épisode intéressant de cette période. Ce chapitre sera divisé en trois articles: 1° Introduction au livre des Juges; 2o Histoire des Juges; 3° Ruth.

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