Page images
PDF
EPUB
[graphic][merged small][merged small][merged small]

Sennacherib, roi de Ninive, a raconté lui-même, dans ses inscriptions, sa campagne contre Ézéchias, roi de Juda. Il en avait fait représenter plusieurs épisodes dans de magnifiques bas-reliefs de son palais, conservés aujourd'hui au Musée Britannique, à Londres. Sur l'un de ces bas-reliefs, on le voit lui-même, vêtu de ses ornements royaux et assis sur son trône, tel que nous le reproduisons ici. Il est devant Lachis, ville de Juda, qu'il avait assiégée et dont il s'était emparé (Cf. Is., XXXVI, 2; XXXVII, 8; IV Reg., XVIII, 13-17; XIX, 8; II Par., XXXII, 9). C'est là qu'il reçut le tribut d'Ézéchias (IV Reg., XVIII, 14). Une inscription cunéiforme, en quatre lignes, gravée sur le bas-relief, porte ce qui suit :

1. Sennachérib, roi des nations, roi d'Assyrie,

2. sur un trône élevé est assis et

3. les dépouilles de Lachis

4. devant lui viennent.

ANAL. ET EXPL. DES PROPHÉTIES D'ISAIE. 523 vin; la condamnation des moyens humains auxquels on retourt pour vaincre l'ennemi; la promesse du triomphe dans le présent et surtout dans l'avenir par le règne messianique. -2o Cette dernière pensée est principalement développée dans les ch. XXXIV-Xxxv, qui forment comme la conclusion, dans laquelle le prophète nous montre le Seigneur jugeant tous les peuples et en particulier l'Idumée, symbole des ennemis de l'Église Sion, par le Christ, règne sur toutes les nations. Les ch. XXXIV-Xxxv sont, par rapport aux ch. xxvIII-xxxIII, ce que sont dans le groupe précédent les ch. XXIV-XXVII relativement aux ch. XIII-XXIII.

[blocks in formation]

Pendant la maladie d'Ézéchias, Isaïe, pour lui donner un signe de la guérison miraculeuse qu'il lui annonçait, fit rétrograder, sur la demande du roi, un cadran solaire de dix lignes, Is., XXVIII, 8. Ce miracle a donné lieu à des difficultés sur lesquelles il est nécessaire de dire quelques mots. « On doit recourir, pour expliquer ce miracle, aux mêmes hypothèses que nous avons proposées à l'occasion du miracle de Josué, no 428, car les deux faits présentent une grande analogie. Il y a cependant entre eux une différence qu'il convient de bien remarquer. Dans le cas de Josué, c'est le soleil même que la lettre du texte nous présente comme arrêté dans sa marche, ce qui suggère l'idée d'une perturbation importante dont les conséquences s'étendraient à toute la terre. Dans le cas présent, les textes nous parlent surtout de la rétrogradation de l'ombre sur le cadran, et si le soleil est une fois nommé, Is., XXXVIII, 8, il paraît considéré moins en luimême que dans l'effet produit par sa lumière sur le cadran. C'est là un phénomène très particulier, étroitement localisé et qui n'intéresse pas les lois générales de l'astronomie. De là résulte que la dérogation aux lois de la nature est moindre et plus facile à expliquer. Il n'est donc pas nécessaire d'admettre qu'il y ait eu réellement une rétrogradation du soleil dans sa marche diurne. Sans doute cela n'est pas impossible; mais rien ne le donne à croire, et toutes choses s'ex

pliquent plus facilement et plus naturellement d'une autre manière. Il suffit d'admettre un phénomèue local se réduisant au déplacement momentané d'une ombre portée. Cela suppose une déviation miraculeuse des rayons lumineux qui éclairent le cadran, et cette déviation se peut expliquer, comme pour le miracle de Josué, no 428, soit par une action directe de la puissance divine sur la propagation des rayons, soit par l'interposition de corps réfracteurs ou réflecteurs dont la nature demeure indéterminée. Quoi de difficile en tout cela, quand Dieu daigne mettre la main à l'œuvre? Lui est-il plus difficile de dévier un rayon de lumière que de retenir le cours d'un fleuve ou de guérir subitement une maladie? Et est-il nécessaire que le mécanisme de l'effet produit nous soit entièrement connu pour que nous croyions, sur bonnes preuves, à la possibilité et à la vérité de l'intervention divine?» (M. Boisbourdin.)

[merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small]

La seconde partie date de la fin de la vie d'Isaïe. Elle ne forme qu'un tout, régulièrement divisé, dans lequel le prophète prédit aux Juifs leur délivrance de la captivité de Babylone et le règne futur du Messie (1). C'est le livre des consolations, comme l'annoncent les mots par lesquels il s'ouvre et qui en sont comme le titre et le résumé: Consolamini, consolamini, popule meus, dicit Deus vester, XL, 1. Il se partage en trois séries de discours, symétriquement divisés par groupes de neuf (2), 3 × 3. Première section: XL-XLVIII

(1) « Le ch. xxxix, qui termine la première partie, nous annonce déjà l'exil des Juifs à Babylone. Cette catastrophe, une fois prédite, est supposée présente à l'époque où s'accomplissent les événements mentionnés dans la seconde partie. » E. Schmutz, Le serviteur de Jéhovah, in-8°, Strasbourg, 1858, p. 3.

(2) Rückert est le premier qui ait observé la disposition symétrique de la seconde partie d'Isaïe en trois groupes, dans son Uebersetzung

Discours: 1° XL; 2° XLI; 3° XLII-XLIII, 13; 4° XLIII, 14-XLIV, 5; 5o XLIV, 6-23; 6o XLIV, 24-XLV ; 7° xLvI; 8° XLVII; 9° XLVIII. Seconde section: XLIX-LVII. Discours : 1° XLIX; 2° L; 3° LI; 4° LII, 1-12; 5° LII, 13-LIII; 6° LIV; 7° LV; 8° LVI, 1-8; 9-LVII. Troisème section: LVIII-LXVI. Discours :

[ocr errors]

go LVI,

1° LVIII; 2o LIX; 3° LX; 4° LXI; 5° LXII; 6° LXIII, 1-6; 7° LXIII, 7-LXIV; 8° Lxv; 9o LxvI. On peut regarder comme certaines les subdivisions de la seconde et de la troisième section; au milieu de la première, il n'est pas aussi aisé de voir où commencent et où finissent les discours particuliers (1). La fin de la première et de la seconde section est marquée par le même verset final: Non est pax impiis, dixit Dominus, XLVIII, 22; LVII, 21; celle de la troisième reproduit la même pensée, en termes plus énergiques : vermis eorum non morietur et ignis eorum non extinguetur: et erunt usque ad satietatem visionis omni carni (2).

[blocks in formation]

« Les prophéties contenues dans ses trois sections ne sont que des variations d'un même thème, mais elles ont cependant chacune une pensée fondamentale particulière et une modalité propre, annoncée du reste dès les premiers mots. Elles ont pour sujet principal de consoler le peuple et de l'exhorter à la pénitence, en lui annonçant le salut qui est proche. De plus, dans chaque section, le prophète établit un und Erlaüterung hebräischer Propheten, 1831. Elle est aujourd'hui universellement admise. La division de chaque groupe en neuf discours est aussi assez communément acceptée, ce qui fait en tout vingt-sept discours. Il est digne de remarque que, dans les divisions de nos Bibles, cette seconde partie renferme précisément vingt-sept chapitres; seulement le commencement des chapitres ne correspond pas toujours exactement à celui des discours.

(1) M. Robling divise ainsi le 3 et le 4 discours : 3o XLII-XLIII, 7; 4. XLIII, 8-XLIV, 5. Il n'est pas certain non plus que LVI, 9-LVII forme un discours particulier; cet endroit pourrait n'être que la seconde partie du discours LVI, 1-8.

(2) Is., LXVI, 24. C'est ainsi que, dans les Psaumes, la courte formule doxologique qui termine les quatre premiers livres, Ps. XL, 14; LXXI, 19; LXXXVIII, 53 et cv, 48, est remplacée à la fin du cinquième et dernier par un Psaume entier, Ps. CL.

« PreviousContinue »