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tils. Israël doit se confier en Dieu, parce qu'il lui annonce à l'avance ce qu'il se propose de faire, 6-8; tandis que les dieux des gentils trompent leurs adorateurs, parce qu'ils ne sont que de vaines images, œuvres des hommes, 9-17; l'aveuglement des païens peut seul leur fermer les yeux sur le néant de leurs divinités, 18-20. Puisse Israël, lui du moins, comprendre que l'idolâtrie n'est qu'un mensonge, et servir le Seigneur qui l'aime et lui pardonne ses péchés, 21-23! Le tableau de la vanité des idoles est un morceau littéraire achevé.

952.

6 Discours: Cyrus, l'oint de Jéhovah, libérateur d'Israël, XLIV, 24-XLV.

Les promesses deviennent plus précises, le prophète annonce par son nom le futur libérateur d'Israël, Cyrus. Dieu, qui a tout créé et qui sait tout, veut tenir ses promesses, relever Jérusalem, ouvrir Babylone au conquérant, à Cyrus, son oint, qui sera son instrument et le restaurateur de la ville sainte, XLIV, 24-28 (1). A la force irrésistible de ses armes, on verra qui l'envoie: Cyrus ne connaissait point Jéhovah, mais Jéhovah l'a pris à son service, afin que les gentils reconnaissent sa puissance divine et que la bénédiction céleste descende sur la terre, XLV, 1-8. Israël doit donc se soumettre au Seigneur, se confier en lui et ne point redouter Cyrus, car il est l'instrument de son salut, 9-13, celui qui doit exécuter ses vengeances contre les païens et faire

(1) C'est le passage d'Isaïe, XLIV, 28-XLV, 1, que les Juifs montrèrent à Cyrus, à la fin de la captivité, d'après le témoignage de Josèphe, Ant. jud., XI, 1, 2, ce qui le détermina à leur permettre de retourner en Palestine. Le nom de Cyrus signifie, d'après Ctésias et autres, soleil. Il paraît venir de la même racine, mais il ne se confond pas avec le nom du soleil, qui est, en zend, hvaré (karé), d'où l'on a tiré des noms propres comme Charsid, qui signifie éclat du soleil ou soleil. Sur les monuments, le nom de Cyrus est écrit Kuru ou Khuru; ainsi on lit sur son tombeau : Adam K'ur'us Khsâyathiya Hakkâmanisiya. « Je suis Cyrus, le roi, l'Achéménide. » Son nom est identique avec celui du fleuve Kur, Kupos. Cf. Strabon, xv, 3, 6. Le tombeau de ce roi est représenté dans Vaux, Nineveh and Persepolis, p. 345. Sur Cyrus, voir La Bible et les découvertes modernes, t. IV, p. 509-525.

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reconnaître sa divinité, 14. Israël reconnaît son Dieu, 15-17. La promesse s'accomplira, les gentils confesseront Dieu, 18-21, car tous les peuples doivent le servir et être rendus heureux par lui, 22-26.

953. 7 Discours: Chute des dieux de Babylone, XLVI.

Les trois derniers discours du premier cycle ont Babylone pour sujet. Le prophète, après avoir prédit ce qu'Israël doit attendre de Cyrus, nous apprend de quelle manière ce roi traitera Babylone. Le premier discours concernant cette ville annonce la chute de ses dieux. Ils deviendront le butin du vainqueur, 1-2; Israël le verra et reconnaîtra la grandeur de Jéhovah, 3-5, au-dessus de ces dieux-statues, 6-7. Que ceux qui sont enclins à l'idolâtrie le remarquent et qu'ils comprennent que Dieu sait tout et gouverne tout, 8-11; que les endurcis voient par là que le salut annoncé est proche, 12-13.

954.8 Discours: Chute de Babylone, la capitale du
grand empire, XLVII.

Après les dieux de Babylone vient le tour de la ville ellemême. Elle tombe, la grande cité, du haut de son orgueil, 1-4, parce qu'elle a abusé de sa force et opprimé sans pitié le peuple de Dieu, 5-7; elle va expier soudain son arrogance, et ses magiciens ne la sauveront pas, 8-15.

955.90 Discours : Juda affranchi de la captivité de Babylone, XLVIII.

Babylone abattue, Juda sera délivré. Que ceux qui s'appellent Israélites, mais ne le sont pas en réalité, reconnaissent donc que le Seigneur a tenu ce qu'il avait promis et prédit longtemps à l'avance, afin qu'on ne l'attribuât point aux idoles, 1-8. Les malheurs d'Israël n'ont été qu'une épreuve; elle est faite et Dieu affranchit son peuple, afin que les Gentils ne disent point qu'il n'a pas réalisé ses desseins, 9-11. Qu'Israël écoute donc son Dieu, qui promet et qui exécute, 12-16; qu'il lui soit fidèle pour être heureux à jamais, 17-19. Qui se convertira sera délivré du joug des Chaldéens; qui s'endurcira n'aura point de part au salut, 20-22.

956.

II. Seconde section: Le serviteur de Dieu ou le Messie dans ses humiliations et dans sa gloire, XLIX-LVII.

:

1er Discours Le serviteur de Dieu annonce qu'il est constitué maître de tous les peuples, XLIX.

Dans la première moitié de ce discours, 1-13, le serviteur de Dieu se présente à nous comme le restaurateur d'Israël et l'auteur de la conversion des Gentils; dans la seconde, 14-26, il console Sion, qui se croit abandonnée de Dieu, mais qui sera au contraire glorifiée, après avoir été délivrée de ses maux Cf. Act., XIII, 47 et ls., XLIX, 6; II Cor., vi, 2 et Is. XLIX, 8.

957.

20 Discours Répudiation de la synagogue par sa faute, L. Israël s'est fait rejeter volontairement de Dieu, par sa dé、 sobéissance et son incrédulité, 1-3. Le serviteur de Dieu vient comme Sauveur, et apporte le salut à son peuple ; il souffrira dans sa passion, 6, et Matth., xxvi, 27, mais ses souffrances seront sa victoire, 4-9. Que chacun écoute done sa voix, qui veut être sauvé; quiconque ne l'entendra pas périra, 10-11.

:

958.

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3. Discours: Salut final d'Israël, LI.

Le serviteur de Dieu propose à Israël la condition du salut la foi qui sera récompensée par les plus grandes consolations, 1-8. Excité par cette promesse, Israël demande à Dieu de le sauver, comme il l'a fait autrefois en Égypte, 9-11. Le Seigneur lui répond et s'engage de nouveau à le sauver, 12-16. Alors le prophète prend la parole et exhorte son peuple au courage et à la patience, jusqu'à ce que vienne le moment fixé par Dieu pour punir ses ennemis, 17-23.

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959. 40 Discours: Rétablissement de Jérusalem, LII, 1-12. L'asservissement de Jérusalem sera changé en domination, l'esclavage en liberté. L'honneur de Dieu demande que la

ville sainte soit rétablie joie et de gloire, 1-6. parfaite, 7-12.

qu'elle se relève donc pleine de Sa restauration sera complète et

960. 50 Discours: La passion de Notre-Seigneur, LII, 13-LIII. Ce discours a été appelé avec raison: « Passio Domini nostri Jesu Christi secundum Isaïam. » La transition du 4 au 5 discours peut paraître brusque de prime abord : de la gloire de Jérusalem nous tombons tout d'un coup dans les humiliations de Gethsémani et du Calvaire, mais c'est que cette gloire sera le fruit de ces abaissements, Phil., 11, 7-10. De plus, XLIX, 5, 6, 8-9; L, 5-6, nous ont préparés au tableau des douleurs du Messie. A partir de LII, 13, « Dominicam passionem deinceps accuratius vaticinatur, » comme le remarque Théodoret de Cyr (1). Les versets 13-15 forment comme l'exorde : le serviteur de Jéhovah doit être anéanti pour monter au plus haut degré de gloire. Il doit être anéanti, parce qu'il est l'agneau qui porte les péchés du monde, la victime innocente qui expie nos propres fautes, LIII, 1-6. — Il se dévoue volontairement pour nous et, de la sorte, il obtient notre pardon et se couvre lui-même d'honneur et de gloire, 7-12. Ainsi le Messie sera l'innocence même, 9, s'offrant volontairement en sacrifice, 7 (2); se chargeant de nos crimes (3); confondu avec les scélérats (4); opérant notre salut par les plus grandes humiliations et par sa passion (5); priant pour ses bourreaux eux-mêmes (6), et entrant ainsi dans la gloire (7). - « Qui a peint ce portrait de Jésus-Christ? Est-ce un évangéliste ou un Père de l'Église ? Quels traits! quel coloris! quelle expression! quel accord avec les faits! quelle justesse, quel naturel dans les emblèmes! Que dis-je ? Ce n'est point une peinture emblématique d'un avenir fort éloigné; c'est une représentation fidèle du présent, et celui qui n'est point encore est peint comme (1) In Is., LII, 13, t. LXXXI, col. 439.

(2) Matth., xxvi, 63; Joa., x, 18; Luc., XII, 50.

(3) I3., LIII, 5, 6, 8, 11, 12; cf. Matth., vIII, 17; Act., viii, 32-33; I Cor., XV, 3.

(4) I3., LIII, 12; Luc., xx11, 37; Marc., xv, 28.

(5) Is., LIII. 2, 3, 4, 5; Marc., XI, 12; I Pet., II, 24.

(6) Is., LIII, 12; Luc., XXIII, 34.

(7) Is., LIII, 8, 9, 11, 12; Phil., II, 7-10. Cf. S. Jérôme, In Is., LIII, t. XXIV, col. 504-514.

ce qui est. L'accord frappant de cet Ecce homo, montré par Isaïe, avec celui qui fut montré [sept] cents ans plus tard par Pilate, est d'autant plus décisif pour la foi, que l'objet en soi était inimaginable et qu'il faut nécessairement que le prophète l'ait vu pour le représenter ainsi (1). »

961. 6. Discours: Gloire de Jérusalem et de l'Église, LIV.

« Postquam de Salvatoris ortu, de vita, de mortis causa deque co, quod multos esset possess urus, disputavit, dit Procope de Gaza, ad eosdem deinceps sermonem convertit, et ad conflatam ex illis Ecclesiam, quæ sterilis olim et de serta, quales ipsæ fuerant gentium animæ. Nullum virtute et pietate in filiorum Dei numerum referri dignum habebat (2). » Jérusalem stérile pendant la captivité devient maintenant féconde par la grâce de Dieu, 1-10. - Elle se relève de ses ruines et est digne par sa magnificence de ceux qui l'habitent; comme elle est fidèle à la grâce de Dieu, elle est maintenant invincible, par la force du Seigneur qui la défend et la protège, 11-17.

962.

-70 Discours : Abondance des biens spirituels apportés

par le Messie, LV.

L'œuvre de la rédemption est accomplie; le serviteur de Dieu invite maintenant, 1-2, ses convives au festin qu'il leur a préparé et ne leur demande que d'accepter la grâce qu'il leur offre (3). Si le peuple obéit à Dieu, Dieu tiendra toutes les promesses qu'il a faites à la maison de David et glorifiera ainsi Israël, 3-5. Que chacun lève donc les obstacles qui l'éloignent de Dieu; qu'il fasse pénitence de ses péchés; qu'il renonce à ses propres pensées pour suivre celles du Seigneur, et ainsi il recevra toute sorte de biens, 6-13.

(1) Aug. Nicolas, Études philosophiques sur le Christianisme, part. III, ch. IV, 3e éd., 1848, t. IV, p. 237. - Cf. Bourdaloue. Carême, Sermon pour le vendredi saint, 1re partie, Œuvres, éd. Lebel, t. IV, p. 208-211. (2) In Is., LIV, 1, t. LXXXVII, 2a pars, col. 2534. Cf. S. Cyrille d'Alex., In is., 1. V, t. II, t. LXX, c. 1191.

(3) Is., LV, 1 et Joa., VII, 38; cf. Joel, 111, 18; Is., LXVI, 12; Joa., IV, 13-14.

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