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montrant que Dieu ne l'avait pas abandonné. -1° Le premier chapitre forme l'introduction à tout le livre, en nous apprenant comment Daniel fut élevé à la cour même du roi.

2o Le second chapitre contient le récit d'un songe de Nabuchodonosor, en 602 ou 603, et l'explication qu'en donna Daniel. Le roi avait vu une statue dont la tête était d'or, la poitrine et les bras d'argent, le ventre et les cuisses de bronze, les jambes de fer, une partie des pieds de fer ct l'autre d'argile. Le prophète expliqua au roi, comme Joseph l'avait fait autrefois au pharaon, la signification du songe. Les diverses parties de la statue marquaient les empires qui devaient se succéder dans le monde : la tête d'or, c'est l'empire de Nabuchodonosor; la poitrine d'argent, c'est l'empire médo-perse; le ventre de bronze, c'est l'empire d'Alexandre et les royaumes des Séleucides et des Ptolémées, la Syrie et l'Égypte, qui en sont issus; les jambes de fer, c'est l'empire romain qui brise et écrase tout; les pieds, moitié argile, moitié fer, c'est ce même empire divisé en empire d'Orient et empire d'Occident. Une petite pierre, détachée de la montagne, c'està-dire Jésus-Christ, renverse le colosse, et Dieu fonde le royaume éternel de son Église. - 3o Dans le ch. III, 1-97, nous voyons comment Dieu sauva miraculeusement des flammes de la fournaise les compagnons de Daniel qui avaient refusé d'adorer la statue érigée par Nabuchodonosor; nous y lisons aussi le cantique par lequel ils remercièrent Dieu de sa protection. 4o Les ch. 1, 98-1v, renferment une lettre de Nabuchodonosor, dans laquelle ce roi raconte comment Daniel lui expliqua un songe destiné à lui annoncer qu'il vivrait sept ans comme une bête, atteint de cette espèce de folie qu'on appelle lycanthropie et qui consiste à croire que l'on a été changé en bête. Tout ce qu'avait dit le prophète s'était réalisé. La forme épistolaire est abandonnée, IV, 25-30, et reprise 31-34.5o Le ch. v décrit le festin de Balthasar, l'interprétation du mané, thécel, pharés, par Daniel, et l'accomplissement de ce qu'il avait prédit. — 6o Le ch. vi nous apprend comment Dieu sauva miraculeusement Daniel, dans la fosse aux lions, où l'avaient fait jeter la malice et l'envie

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SERVITEURS PUISANT LE VIN ET L'APPORTANT AUX CONVIVES
DANS UN GRAND FESTIN.

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de ses ennemis, jaloux de sa faveur auprès de Darius le Mède.

II. Partie : Prophéties, vII-XII.

1059. 1o Prophétie des quatre empires représentés par quatre animaux, VII.

Le ch. vII contient le récit d'un songe prophétique de Daniel. La première année du règne de Balthasar, il vit les mêmes empires dont il a été déjà question au ch. 11, mais sous un nouveau symbole; au lieu de la statue, ce sont maintenant des animaux : l'empire chaldéen est représenté par un lion ailé, tel qu'on en voit sur les monuments indigènes; le médo-perse, par un ours avec trois rangs de dents dans la gueule (les royaumes de Lydie, d'Égypte et de Babylone, cf. vi, 2); le gréco-macédonien, par un léopard qui avait quatre ailes (Antigone, Ptolémée, Lysimaque et Cassandre, successeurs d'Alexandre); le romain, par une bête terrible, aux dents de fer, et à dix cornes, entre lesquelles en pousse une onzième qui arrache trois des précédentes. L'interprétation de la quatrième bête donne lieu à des contestations. Plusieurs croient qu'elle représente l'empire grec, non le romain, parce qu'ils font du mède et du perse deux empires successifs; à leurs yeux les dix cornes sont dix rois de Syrie, et la onzième corne est Antiochus Épiphane. Cette explication est invraisemblable: elle a le tort de partager en deux l'empire médo-perse. Les dix cornes sont dix empereurs romains; quant à la onzième, les commentateurs catholiques la considèrent généralement comme l'emblème de l'Antechrist, persécuteur de l'Église, II Thess., II.

1060.

2o Prophétie de la persécution d'Antiochus Épiphane, vIII. La seconde vision développe une partie de la première. La troisième année du règne de Balthasar, Daniel vit l'empire médo-perse sous la figure d'un bélier, et l'empire grec sous celle d'un bouc à une corne. Le bouc triomphe du bélier et grandit; alors sa corne unique se brise et il lui en pousse quatre autres à la place; de l'une d'elles en sort une cinquième qui s'élève jusqu'au ciel et opprime le peuple des

saints pendant 2300 jours. La première corne du bouc est Alexandre le Grand qui ruine l'empire perse; les quatre cornes sont les quatre royaumes qui se forment des débris de son empire, celui de Macédoine, à l'ouest; de Syrie, à l'est; d'Égypte, au sud, et de Thrace, au nord. La cinquième corne, qui fait cesser le sacrifice perpétuel, est Antiochus Épiphane. Les 2300 jours font six ans et demi, en années lunaires. On peut les compter depuis l'an 143 de l'ère des Séleucides, auquel Antiochus se rendit maître de Jérusalem, I Mac., 1, 24, jusqu'à l'an 140, qui est celui de sa mort, I Mac., vi, 16.

1061. 3o Prophétie des 70 semaines d'années, IX.

La troisième vision développe la prophétie messianique contenue dans les chapitres II et VII. La première année de Darius le Mède, Daniel pensait aux soixante-dix ans que devait durer la captivité, d'après la prophétie de Jérémie, et priait Dieu de pardonner ses péchés à son peuple. L'ange Gabriel lui apparaît alors, et lui annonce à quelle époque viendra le Messie. Daniel désirait connaître à quel moment finiraient les soixante-dix ans de la captivité; Dieu lui révèle une délivrance bien plus importante, dont celle que Jérémie avait prédite n'était que la figure : « Soixante et dix semaines, dit-il, ont été fixées (1) pour ton peuple et pour ta ville sainte, afin que la prévarication soit abolie, que le péché finisse et que l'iniquité soit effacée [par la mort de J.-C.]; afin que la justice éternelle [le Messie, Jer., XXIII, 6; XXXIII, 16; Is., xLv, 8; 1 Cor., 1, 30], vienne [sur la terre], que les visions et les prophéties soient accomplies [en J.-C. qu'elles ont annoncé], et que le Saint des saints [le Verbe de Dieu fait chair] soit oint [ou rempli de la vertu du Saint Esprit, Act., x, 38; cf. Is., LXI, 1; Luc, IV, 18] (2).

(1) La Vulgate porte: abbreviatæ sunt; mais abbreviare signifie ici, de même que le mot hébreu 7, nekhtak, dont il est la traduction, trancher, arrêter, déterminer, fixer, comme Is., x, 22, où consummatio abbreviata signifie un malheur total et déterminé. Ce n'est pas une prophétie conditionnelle et incertaine, mais sûre, qui s'accomplira au temps marqué. (2) Voir S. Athanase, Orat. de Incarn. Verbi, no 39, t. xxv, col. 163.

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