Le livre de Job, tr. par E. Renan. Étude sur l'age et la caractère du poëme

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Popular passages

Page 166 - Pour que la plaine vaste et vide soit arrosée, Et que les gazons des prairies reverdissent? La pluie at-elle un père ? Qui engendre les gouttes de la rosée ? Du sein de qui sort la glace? Et le frimas du ciel, qui l'enfante ? Les eaux se condensent comme la pierre, Et la surface de l'abîme se durcit. Est-ce toi qui serres les liens des Pléiades*, Ou...
Page 115 - La sagesse, d'où vient-elle? Où est le lieu de l'intelligence? Elle est cachée aux yeux de tous les vivants, Elle est un mystère pour les oiseaux du ciel. Le gouffre et la mort disent : « Nous avons seulement ouï parler d'elle. » C'est Dieu qui connaît ses sentiers ; C'est lui qui sait où elle réside; Car il voit jusqu'aux confins de la terre, II aperçoit tout ce qui est sous le ciel.
Page lxv - S'il s'agissait d'un problème accessible à l'esprit humain, il serait choquant de voir les règles de l'investigation scientifique si grossièrement violées. Mais la question que l'auteur se propose est précisément celle que tout penseur agite, sans pouvoir la résoudre ; ses embarras, ses inquiétudes, cette façon de retourner dans tous les sens le nœud fatal sans en trouver l'issue, renferment bien plus de philosophie que la scolastique tranchante qui prétend imposer silence aux doutes...
Page 96 - S'enfonce-t-il dans les profondeurs du sud? je ne l'aperçois pas. Ah ! c'est qu'il connaît ma conscience ' ; Qu'il m'éprouve, je sortirai pur comme l'or. Mon pied a toujours marché sur ses traces; Je me suis tenu dans sa voie sans dévier. Je ne me suis point écarté des préceptes de ses lèvres, J'ai gardé dans mon sein les paroles de sa bouche.
Page 9 - ... ce qu'elle retombât sur leur tête. Et ils restèrent assis près de lui à terre sept jours et sept nuits, et aucun d'eux n'osait lui adresser la parole, parce qu'ils voyaient que sa douleur était grande. Alors Job ouvrit la bouche, et maudit le jour de sa naissance. Job prit la parole et dit : Périsse le jour où je suis né, Et la nuit qui a dit : Un homme est conçu.
Page 7 - Mais étends ta main, touche ses os et sa chair, et on verra s'il ne te renie pas en face. » Et Jéhovah dit à Satan : « Je le mets dans ta main; seulement respecte sa vie. » Et Satan se retira de devant la face de Jéhovah. Et il frappa. Job d'une lèpre maligne depuis la plante des pieds jusqu'à la tête, et Job^ assis sur la cendre, fut réduit à se gratter avec un tesson. Et sa femme lui dit : « Quoi ! tu persévères encore dans ta piété? Laisse là Dieu, et meurs! » Et il lui dit...
Page 124 - Les terreurs m'assiègent de toutes parts; Ma prospérité est enlevée comme par un coup de vent, Mon bonheur a passé comme un nuage. Et maintenant mon âme se répand en plaintes, Les jours de l'infortune m'ont saisi. La nuit perce mes os, me les arrache; Les maux qui me rongent ne dorment pas. La douleur m'a rendu méconnaissable; Elle me serre comme ma tunique. Le Très-Haut m'a renversé dans la boue, Je suis confondu avec la poussière et la cendre. Je crie vers toi, ô Dieu, et tu ne m'exauces...
Page lxix - Mais tout cela reste infécond. Chez les Ariens, ces attributions de l'Aurore fussent devenues un acte ou une aventure d'une déesse; puis, avec le temps, cessant d'être comprises, elles eussent produit des contes bizarres où le caprice des poetes se fût donné carrière.
Page 57 - Alors Eliphaz de Théman prit la parole, et dit Le sage répond-il par une science pleine de vent; Remplit-il d'aquilons sa poitrine? Se défend-il par de vaines paroles, Par des mots qui ne servent de rien? Toi aussi tu détruis la piété, Tu diminues le respect envers Dieu. Ta bouche même révèle ton iniquité, Quel que soit l'artifice de tes paroles. Es-tu donc né le premier des hommes? As-tu été enfanté avant les collines ' ? As-tu assisté au conseil de Dieu ? As-tu attiré à toi toute...
Page 31 - Et que tes commencements auront été peu de chose, Comparés aux grandeurs de ta fin. Interroge les générations antiques, Applique ton esprit à la sagesse des pères. (Car nous sommes d'hier, et nous ne savons rien, Nos jours sur la terre sont comme une ombre.) Ils t'enseigneront, ils te parleront, Et de leur cœur ils tireront ces discours ' : « Le papyrus croit-il en dehors des marais?

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