Œuvres de Victor Cousin: De l'instruction publique en Allemagne, en Prusse et en Hollande. Nouvelles considérations sur les rapports du physique et du moral de l'homme

Front Cover
Société belge de librairie, Hauman et cie, 1841
 

Other editions - View all

Common terms and phrases

Popular passages

Page 415 - L'institution du langage par Dieu recule donc et déplace la difficulté et ne la résout pas. Des signes inventés par Dieu, seraient pour nous non des signes, mais des choses qu'il s'agirait ensuite pour nous d'élever à l'état de signes, en y attachant telle ou telle signification.
Page 455 - ... contemplés successivement par le moi sous des modifications sensitives diverses , ou avec un sentiment variable de l'existence , triste ou pénible, agréable ou facile, etc., se proportionnent jusqu'à un certain point à ces variations quant aux degrés de clarté ou d'obscurité, de mobilité ou de persistance, de confiance ou de doute, qui impriment à ces idées un caractère particulier et comme une physionomie propre.
Page 420 - Au dessus ou à côté de la simple idée de cause volontaire et personnelle qui ne lui suffit pas, et à la place du principe de causalité dont il ne peut pas se passer , il imagine un procédé dont nul philosophe ne s'était encore avisé , qui n'est pas le principe de causalité, mais qui en a toute la vertu, procédé magique que son ingénieux inventeur décrit à peine, et auquel il attribue sans discussion la propriété merveilleuse de transporter et de répandre en quelque sorte la force...
Page 52 - ... des savants sans lumières générales , des procureurs et des avocats au lieu de jurisconsultes, je ne pourrais indiquer un meilleur moyen , pour arriver à ce beau résultat , que la dissémination et l'isolement des facultés... Hélas ! nous avons une vingtaine de misérables facultés éparpillées sur la surface de la France sans aucun vrai foyer de lumières...
Page 415 - ... en face celle de Bacon. Le précepte fondamental de Bacon est de faire abstraction des causes et de s'en tenir à la recherche des faits et à l'induction des lois; et cela suffit ou peut suffire jusqu'à un certain point dans les sciences physiques; mais, en philosophie, négliger les causes , c'est négliger les êtres ; c'est , par exemple, dans l'étude de l'homme, faire abstraction du fond même de la nature humaine , de la racine de toute réalité , du moi , sujet propre de toutes les...
Page 60 - Ces deux mots sont la Prusse tout entière : ils contiennent le secret de son originalité comme nation , de sa puissance comme État, et le germe de son avenir ; ils expriment, à mon gré , les deux bases de la vraie civilisation , qui se compose à la fois de lumières et de force.
Page 419 - ... et indéfectible. Supposons que nous ayons la conscience de notre force causatrice, mais que nous puissions éprouver et apercevoir une sensation sans la rapporter à une cause , le monde extérieur ne serait jamais pour nous. Sans doute le principe de causalité ne se développerait point, si préalablement une notion positive de cause individuelle ne nous était donnée dans la volonté; mais une notion individuelle et contingente qui précède un principe nécessaire , ne l'explique pas et...
Page 515 - ... productive , vous aurez beau remonter le plus haut possible dans la série des phénomènes, vous n'y trouverez pas Dieu, la personne, la force intelligente suprême qui opère ou crée par le vouloir ; mais vous aurez à la place un terme général , indéterminé , un inconnu .<., dont la valeur résolue en phénomènes de.
Page 278 - Et il arrivoit à ceux qui lisoient ses Principes de philosophie quelque chose de semblable qu'à ceux qui lisent des romans qui plaisent et font la mesme impression que des histoires véritables. La nouveauté des figures de ses petites particules et des tourbillons y font un grand agrément. Il me sembloit, lorsque je lus ce livre des Principes la première fois, que tout alloit le mieux du monde, et je croyois , quand j'y trouvois quelque difficulté, que c'étoit ma faute de ne pas bien comprendre...
Page 433 - En effet , si la causalité n'appartient à aucune substance créée, y compris l'âme humaine ou le moi, toutes recherches ou considérations sur les causes ou forces productives des phénomènes se trouvent nécessairement exclues du domaine de la philosophie comme de la physique , et n'appartiennent qu'à la théologie ; on pourra donc dire de toute cause efficiente ce que dit Bacon en parlai) l des causes finales : Causarum finanalium investigatio tanquam virgo Deo consecrata nihil paru.

Bibliographic information