Questions de métrique: Le rythme poétique

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Perrin et Cie, 1892 - 304 pages
 

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Popular passages

Page 156 - ... bras douloureux sous le poids De tes péchés, et mes mains ! Et tu vois la croix, Tu vois les clous, le fiel, l'éponge, et tout t'enseigne A n'aimer, en ce monde amer où la chair règne, Que ma Chair et mon Sang, ma parole et ma voix. Ne t'ai-je pas aimé jusqu'à la mort moi-même, O mon frère en mon Père, ô mon fils en l'Esprit, Et n'ai-je pas souffert, comme c'était écrit ? N'ai-je pas sangloté ton angoisse suprême Et n'ai-je pas sué la sueur de tes nuits, Lamentable ami qui me...
Page 212 - JE naquis au bord d'une mer dont la couleur passe En douceur le saphir oriental. Des lys Y poussent dans le sable, ah, n'est-ce ta face Triste, les pâles lys de la mer natale; N'est-ce ton corps délié, la tige allongée Des lys de la mer natale!
Page 29 - L'ombre de Juvénal en eût frémi de joie, Et sur ce noir torrent qui mène tout à rien Quelques mots flotteraient, dits pour les gens de bien. Franchise du vieux temps, muse de la patrie, Où sont ta verte allure et ta sauvagerie ? Comme ils tressailleraient, les paternels tombeaux Si ta voix douce et rude en frappait les échos ! Comme elles tomberaient, nos gloires mendiées De patois étrangers nos muses barbouillées, Devant toi qui puisas ton immortalité Dans ta beauté féconde et dans...
Page 71 - Quand un roi fainéant, la vergogne des princes, Laissant à ses flatteurs le soin de ses provinces, Entre les voluptés indignement s'endort, Quoique l'on dissimule, on n'en fait point d'estime; Et si la vérité se peut dire sans crime, C'est avecque plaisir qu'on survit à sa mort.
Page 192 - Qu'est-ce qu'un vers? — C'est un arrêt simultané de la pensée et de la forme de la pensée. — Qu'est-ce qu'une strophe? C'est le développement par une phrase en vers d'un point complet de l'idée. — Qu'est-ce qu'un poème? C'est la mise en situation par ses facettes prismatiques, qui sont les strophes, de l'idée tout entière qu'on a voulu évoquer.
Page 215 - Nous allons vers la Ville où l'on chante aux terrasses Sous les arbres en fleurs chercher les Fiancées, O cloches d'allégresse au silence des places. Les clochers tremblent comme des fleurs balancées ! Nos espoirs entreront par les portes ouvertes En vols de papillons légers aux vastes ailes, Avec les hirondelles Qui s'en viennent inertes, Lasses d'avoir passé et repassé...
Page 190 - Le vers est libre; - ce qui ne veut nullement dire que le ""vieil"" alexandrin à ""césure"" unique ou multiple, avec ou sans ""rejet"" ou ""enjambement"", soit aboli ou instauré; mais -plus largement- que nulle forme fixe n'est plus considérée comme le moule nécessaire à l'expression de toute pensée poétique, que, désormais comme toujours, mais consciemment libre cette fois, le Poète obéira au rythme personnel auquel il doit d'être, sans que M. de Banville ou tout autre ""législateur...
Page 29 - ... tes collines? •Quand on a mesuré tes arcs, et tes ruines, Et fouillé quelques noms dans lurne de la mort, On se retourne en vain vers les vivants : tout dort. Tout, jusqu'aux souvenirs de ton antique histoire, Qui te feraient du moins rougir devant ta gloire! Tout dort, et cependant l'univers est debout ! Par le siècle emporté tout marche, ailleurs, partout ! Le Scythe et le Breton, de leurs climats sauvages Par le bruit de ton nom guidés vers tes rivages, Jetant sur tes cités un regard...
Page 202 - L'amour supplée aux longs souvenirs, par une sorte de magie. Toutes les autres affections ont besoin du passé : l'amour crée, comme par enchantement, un passé dont il nous entoure.
Page 192 - Le vers libre, au lieu d'être comme l'ancien vers des lignes de prose coupées par des rimes régulières, doit exister en lui-même par des allitérations de voyelles et de consonnes parentes.

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