Les Germains avant le Christianisme. 3 éd. 1861

Front Cover
J. Lecoffre, 1861
 

Selected pages

Common terms and phrases

Popular passages

Page 146 - ... assez pour reconnaître cette grande tentative de toutes les législations : il s'agit de maîtriser la personne humaine, ce qu'il ya au monde de plus passionné et de plus indomptable, et de la faire entrer dans la société, c'est-à-dire dans une institution inflexible et exigeante. L'œuvre était difficile, mais les moyens ne manquaient pas. Il existait chez les Germains une autorité religieuse dépositaire de la tradition, et qui y trouvait l'idéal et le principe de tout l'ordre civil....
Page 320 - Ils trouvaient dans l'Iliade et l'Enéide toute la physique et toute la morale. Une telle façon de commenter avait ses abus; elle avait aussi le mérite de rattacher à des textes impérissables un nombre infini de connaissances qui pouvaient périr, qui pénétraient ainsi dans la foule et arrivaient à la postérité. Les fonctions des rhéteurs n'étaient pas moins considérables. Ils conservaient la tradition de cette longue suite d'hommes éloquents qui avaient fait non-seulement l'ornement...
Page 392 - Thëodoric et un grand nombre de ses héros. Il laissa seuls, dans son pays, sa jeune épouse, son fils encore petit, ses armes qui n'avaient plus de maître ; il s'en alla du côté de l'est.
Page 1 - Toute la société française repose sur trois fondements : le christianisme, la civilisation romaine, et l'établissement des barbares. Ce sont les trois sujets d'étude auxquels il ne faut pas se lasser de revenir dès qu'on veut s'expliquer le droit public du pays, ses mœurs, sa littérature.
Page 145 - ... mission du magistrat, ose enlever la tête, qu'il soit » puni d'une amende de 600 deniers. » Celui donc qui s'était vengé exposait publiquement devant sa porte la dépouille sanglante , comme ce fut longtemps la coutume d'exposer les têtes des suppliciés dans des cages de fer, aux portes des villes. Il publiait de la sorte qu'il s'était rendu justice ; il faisait acte de souveraineté; il montrait, qu'en définitive, il se suffisait à lui-même ' » et ne relevait que de son épée.
Page 255 - ... par l'allitération, qui est le retour des mêmes initiales. La versification est riche quand l'initiale revient trois fois, quand la même lettre commence deux mots dans le premier vers, un dans le second. Au fond, ces règles dérivent des lois musicales auxquelles obéissent toutes les poésies. L'oreille y trouve deux plaisirs : le plaisir de la cadence et celui de la consonnance. Elle aime cette variété d'inflexions, cette succession de notes qui montent et qui descendent, et d'où résulte...
Page 195 - Le gothique artazna, flèche, ne se reconnaît plus dans le Scandinave or; et fairguni, montagne, devient en allemand berg. Dans ces mots brusques et précipités, on croit sentir la prononciation d'une foule grossière qui ne donne rien aux plaisirs de l'esprit, qui se soucie peu de l'euphonie, pressée de se faire entendre, et satisfaite d'être comprise. Un historien l'a dit : « Les langues commencent par être une musique, et finissent par être une algèbre (1).
Page 126 - Quand il commença à croître et à se fortifier, il apprit à dompter les taureaux, à construire des maisons, à conduire la charrue. La fiancée qu'on lui présenta portait un vêtement de peau de chèvre et un trousseau de clefs : elle s'appelait la Diligente. On la plaça sous le voile de lin; les époux échangèrent leurs anneaux, et ils donnèrent le jour à des enfants qu'on nomma l'Homme, le Laboureur, l'Artisan.
Page 209 - Ces caractères paraissent au sixième siècle chez les Francs, ensuite chez les Anglo-Saxons, les Saxons, les Scandinaves. Ils y sont liés aux opérations magiques, aux rites des sépultures, à tout ce qu'il ya de plus ancien dans les coutumes et dans les souvenirs (2). Odin (1) Tacite, Germania, 19 : « Litterarum secreta viri pariter acfœmlna
Page 237 - Troie, on ne voit plus de dragon ni de magicienne; mais il ya une femme fatale et un trésor. Achille aussi est issu d'un sang divin. Les destins lui ont promis comme à Sigurd une courte vie, mais un nom immortel. Il porte aussi une armure merveilleuse, et ses chevaux prophétisent. Trempé dans un bain sacré, il en est sorti invulnérable, excepté au seul endroit où la flèche de Paris doit l'atteindre. Il meurt frappé en trahison par celui dont il va épouser la sœur. Mais la croyance populaire...

Bibliographic information