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rapportées à Dieu, qu'elles ne l'ont pas pour An.1565 fin, pour but unique; il ajoûte, que ce sont plûtôt des vices qui imitent les vertus. Que ce se nest point parce qu'elles ne sont pas meritoires du falut, que faint Augustin dit qu'elles ne sont pas de vraies vertus, mais parce que ce sont de vrais vices, qu'on se damne avec ces vertus, & qu'elles mêmes conduisent à la damnation. Loin de regarder cette question, comme une de “7: ces questions inutiles que l'on agite souvent dans les écoles, il prétend qu'il est de l'interêt de la religion qu'elle soit approfondie , que l'on con. noille qu'elle eit la vraie nature des vertus, qu'elle est leur essence, & que l'on ne donne pas ce noin, qui est un nom d'approbation , à des vices qui ne meritent que d'être condamnez. Il veut aussi que l'on fçache que les vertus ne , peuvent s'acquerir par les forces du libre arbitre , mais qu'elles sont un don gratuit de la bonté de Dieu : Que le libre arbitre fans s.$. le secours de Dieu n'a de force que pour pecher. Ce qu'il dit dans les deux derniers chapitres , n'appartient qu'à la direction des meurs. Dans le traité des facremens en general, Barus

Traité de prouve contre Calvin, que les facremens qui maris, des font conferez dans l'église , ne font pas des facremena fymboles vuides & sans effet , ou qui n'en ont engeresnio point d'autre que celui d'être des gages des promesses de Dieu annoncées dans les écritures. Il convient que tout sacrement insticué

par JESUS-CHRIST est un signe de quelque grace spirituelle : mais il ajoûte, ce qui est la foi de l'église, que les sacremens donnent réellement la grace qu'ils signifient, quand on n'y met point d'obstacle par sa faute. Que l'écriture en attribuant la rémission des pechez à la foi, ne l'ôte pas aux facremens. : Que quand JESUS

Ways.TK CHRIST a dit , Celui qui croira & qui fera baptisé, fera sauvé, il n'a pas moins promis le

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36.

13

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LIV.

Av.1565

salut à la réception du baptême qu'à fa foi : 366, XX.

Qu'il faut entendre de même, ce qu'il a dit de

la remiffion des pechez, & que ces paroles, LUI. Ceux à qui vous remettrez les pechez , ils leur Traité de

feront remis , montrent qu'il a attribué cette latorme du baptéino.

rémission au lacrement de la réconciliation. Ce traité est fort court. Celui de la forme du baptême l'eft encore plus. Baïus y refute ceux qui prétendent que les Apôtres ont quelquefois baptifé au seul nom de JESU 8-CHRIST, & il y fait voir en peu de mots que saint Ambroise n'a point foutenu cette opinion , & qu'elle a été condamnée par les papes qui ont eu foin de défendre de donner le baptême par la seule invocation du nom de JESU S-CHRIST: mais qui ont ordonné au contraire de ne le jamais administrer qu'au nom des trois Perfonnes divines.

Il s'étoit élevé des disputes affez vives entre Difierend les freres Mineurs de la province de Flandres Cordeliers

au sujet de contrition, de la neceslité de au sujet de confesier ses pechez & de la conception de la la confet. Vierge. Quelques-uns d'entr'eux étoient dans Foa. Banana 2.

cette opinion, que quand ils ne pouvoient pas poort. oper.

avoir sur le champ un confesseur de leur ordre, Hai p. 194. auquel ils puifent declarer leurs pechez, fuse

ivrognerie, fornication , ou même peché public, ils n'étoient pas obligez de se confeifer avant que de celebrer la sainte messe, & ils rés duisoient cette opinion en pratique, quand le cas arrivoit. Ils avoient encore foutenu dans plusieurs écrits, que la résolution de se confelier jointe à la contrition, fuflifoit pour obtenir la remission de ses pechez, lorsqu'on étoit excusé de le faire par quelque raison probable , telle qu'ils croyoient qu'étoit la disficulté de trouver un confeileur du même ordre.

Ces opinions réduites en pratique étoient chaque jour la source d'une grande corruption, & occafionnoient continuellement une manifefte

caire les

2199.

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profanation des facremens. Bažus en avoit fait voir dans ses écrits la faulleté , & les consequen

AN.1565 ces dangereuses qu'elles entraînoient avec elles. Les advere En revange il fut vivement attaqué sur les fen- foires de timens touchant la conception de la fainte Vier. Baius ca. ge. Ce docteur ne la croyoit pas immaculee : voyant des

propoliparce qu'on ne trouvoit, disoit-il, aucun veili: cions de ses ge, ni aucune preuve de cette opinion dans les livres au reā écrits des Peres. Cette declaration offensa fes ad- d'Efpagne.

Boiavaloir versaires ; ils s'échaufferent, ils le poursuivirent , femp P. CHASE mais il trouva, tant sur ce sentiment que sur

p. 195. le reste, plusieurs défenseurs auffi ardens, parmi même les Cordeliers. Cependant ceux qui meditoient fa condamnation tirerent plufieurs propofitions de ses livres , & les envoyerent à son iniçû au roi catholique, qu'ils prioient de les faire examiner. Le vingtiéme de Novembre de l'année précedente 1564. Joseph Ravestein do

1.71.

Leatre de cteur de Louvain, écrivit à un religieux de l'or

Ravestein dre des Hermites de faint Augustin nommé Lau- Villavicenrent Villavicentio, qui étoit en Efpagne, & qui cio con:re avoit aussi pris fes degrez à Louvain, pendant Bajus. qu'il étoit commissaire general de fon ordre dans riff

. Alles

pefien in les Païs-bas i pour se plaindre de ce que Jean

nofend for Hessels, & Michel Baïus n'avoient point chan

Dansa gé de sentimens & de ce que le dernier ve- informers noit de publier un livre , dans lequel il combattoit l'opinion commune touchant le merite ? 37.0 32. des bonnes cuvres. Depuis que nos docteurs, dit-il, font de retour du concile de Trente , les disputes se renouvellent dans nos écoles avec plus de chaleur qu'auparavant, à l'occasion des nouveaux sentimens qu'ils continuent d'enseigner, au mépris de l'ancienne doctripe. Now nous étions Batez que les lumieres qu'ils puiseroient à Trente, leur ouvriroient les yeux : mais nous avons appris qu'ils n'y avoient point proposez leurs nouveaux dogmes, comme s'ils étoient assurez de leur orthodoxie : il faut done prendre d'autres mesures pour rétablir la paix

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dans notre Université. Baïus vient de publier A2.1565

un écrit sur le merite des bonnes euvres, où les théologiens catholiques voient avec douleur & avcc indignation qu'il fappe par les fondemens la dodrine commune,

selon laquelle les bonnes cuvres des justes ne meritent la vie éternelle d'un merite de condignité , qu'entant qu'elles font les cuvres non-seulement du libre arbitre, mais de JESU 6-CHR IST même, & du SaintEsprit qui habite en eux, les sanctifie, les éleve au-dessus de la nature. Le saint concile de Trente le decide clairement à mon avis, & tous les docteurs l'ont enseigne jusqu'ici.

Il foutient ausli dans le même ouvrage que les bonnes actions de ceux qui ne sont point encore justifiez, & qui precedent la remiffion des pechez , font veritablement meritoires de la vie éternelle, dès la même qu'elles font conformes à la loi de Dieu. On y lit plusieurs au, tres opinions de même nature. Vôtre paternité aura vû sans doute la censure de Sorbonne qui flétrit ces opinions. Il avance dans le même livre que les hommes & les anges n'ont pas merité la vie éternelle par la grace du SaintEsprit , qui habitoit en eux, mais par leurs forces naturelles. Et dans un autre écrit,

où il traite de l'état du premier homme , il en. Seigne que la felicité dans laquelle il avoit été créé, n'étoit pas un don de la grace ; mais sa condition naturelle. Touchant la concupifcence dont vôtre paternité a vû disputer avec tant de feu, il veut qu'elle soit un peché proprement dit dans les regenerez qui font retom. bez, quoiqu'elle n'en soit pas un dans les justes qui perseverent. Vous voyez par-là, que nô. tre Université ébranlée menace ruine , & que l'éclat de son nom fi celebre dans le monde chré. tien est sur le point d'être éclipfe, fi elle n'est puiffamment fecourue. Que ne puis-je m'aboucher avec vous, pour déliberer s'il n'est pas à

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