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dans toute son étendue comme la France. Qu'il demandait qu'on inserât dans les actes fa

An.1563 protestation & celle des évêques François, afin qu'on pût en rendre témoignage , & qu'il parôt qu'il s'étoit oppofe à ces deux décrets, pour ne porter aucun préjudice aux droits de fempire. & de la nation Allemande. Enfin il rejetta l'exception mise dans le fixiéme chapitre touchant la faculté accordée aux évêques d'absoudre de théresie oceulte dans les provinces où il y avoit inquisition.

Le cardinal Madrucce qui parla ensuite., fut du sentiment du cardinal de Lorraine, pour ce qui concernoit les cinquiéme & vingtième chapitres. Les autres donnerent après lui leurs avis fort differemment. En general on peut dire qu'il y en eut peu qui trouvaient quelque chose à y corriger, & qui ne consentiffent à la teneur des propositions qu'on avoit établies. Il y en eut qui voulurent qu'on conservât la maniere de pourvoir aux besoins des pauvres clercs; d'autres qu'on donnât plus d'étendue au décret qui regardoit les premieres instances :: & d'autres qu'on y mît quelques reltrictions. I y en eut un, qui rejetta absolument le terme de pension, & qui ne voulut pas qu'on en fût aucune mention. Un autre prétendit qu'il falloit restraindre la faculté d'absoudre accordée aux évêques seulement pour les cas occultes :: & quelques-uns jugerent que la défense de posfeder deux cures en même tems, ne devoit pas s'etendre à ce qui étoit fait jusqu'alors, mais ne regardât que l'avenir. Enfin d'autres n'approuverent pas qu'on parlât des cardinaux dans les décrets.

Après qu'on les eut tous écoutez, comme il XXXVII. étoit deja deux heures de nuit , & qu'il étoit le premier trop tard pour conferer ces avis les uns avec les

prouve cet autres, le cardinal Moron premier des légats, déardte. dit à voix haute, que tous les décrets avoient

légac, apo

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AX.1563

presque l'approbation generale, qu'il y avoit néanmoins plusieurs peres qui y avoient ajouté quelques remarques, & qui vouloient qu'on y fît des déclarations ; mais que ces changemens n'étoient pas essentiels, & ne touchoient point le fonds : qu'on avoit fait quelques observations sur les fecond, troisiéme, cinquiéme & fixiéme chapitre, qui seroient reglés selon le plus grand nombre de fuffrages & pourroient être regardez comme s'ils avoient été établis

& déterminez dans la presente session. XXXVIII.

Décret de Ensuite le prélat officiant lut l'indiction de la l'indiction fellion suivante, qui fut fixée au neuviéme de de la session Decembre , & qui fut la derniere. L'on se suivante.

reserva néanmoins le pouvoir d'abreger ce Pallavicing itid.cap.12. tems, & d'avancer la seilion , fi les matieres

étoient plâtôt prêtes & qu'on le jugeât à propos. Ce décret étoit conçu en ces termes. Ordonne & declare de plus le même saint concile, que la prochaine fesion se tiendra le jeudi d'après la Conception de la bienheureuse Vierge-Marie, qui sera le neuvième du mois de Decembre prochain, se reservant toutefois la faculté d'abreger ledit terme. Il sera traité dans ladite sellion du fixiéme chapitre qui est maintenant remis jusques-là, & des chapitres reftans de la réformation déja presenteż, & autres concernant le même sujet. S'il est jugé à propos, & que le tems le permette, on y pourra auffi traiter de quelques dogmes , suivant qu'ils seront proposez en leur tems dans

les congrégations. XXXIX. Le pape Pie IV. qui souhaitoit la fin du con

Remon- cile avec beaucoup d'ardeur., travailloit de son Frances du côté à y faire consentir les princes, sur-tout.

à roi d'Espa. gne au pape Philippe II. qui y paroissoit le plus opposé; la pour con principale raison de ce prince étoit que le con. zinuer le cile ažant été convoqué pour définir le dogme, concile.

réformer l'église, & ramener les héretiques, auTakovicino cunes de ces trois choses n'étoit encore achevée,

d'or

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Trid. lib.

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d'où il concluoit qu'il falloit continuer le concile jusqu'à ce que le tout fût conduit à la

AN.1563

hift..conca perfection.

L'extrême longueur de cette assemblée, l'en- cap. 1.6.b. nụi de ceux qui la composoient & dont plusieurs s'étoient déja retirez sans permission, les dépenses qu'il falloit faire chaque jour , & qui avoient déja épuisés les biens de plusieurs, enfin la crainte d'une guerre prochaine, depuis que. les Proteftans s'étoient rendus maîtres de Wirtzbourg, toutes ces raisons firent plus d'impresa fion au pape, que celles de Philippe II. Aulli tâcha-t-il de les faire goûter à ce prince, vers lequel il envoya dans ce dessein Viscomté évêque de Vintimille , qui partit pour l'Espagne le trentiéme d'Octobre. Pendant son voyage les légats députerent au pape le douziéme de Novembre Jean-Baptiste Victorius pour lui faire sçavoir l'heureux succès de la derniere fellion. Il le trouva à Civita-Vecchia, & Pie IV. lui témoigna beaucoup de joie de la maniere dont. les choses s'étoient passées. Il n'approuva pas cependant la proposition que les legats avoient faite de se retirer si le comte de Lune conti. nuoit à mettre des obstacles à la fin du conci. le; parce qu'il ne convenoit pas qu'un concile fût abandonné pour les chicanes d'un particulier. Mais il les exhorta par les réponses dont il chargea Vidorius, à continuer leurs travaux, jusqu'à ce qu'on pût mettre fin au concile. Presque tous la fouhaitoient avec ardeur. Les Imperiaux la demandoient au nom de l'empereur, les évêques Espagnols non-seulement ne s'y opposoient plus , mais ils marquoient même par leurs empresíeméns, qu'ils la defiroient

XL: comme les autres. Dans une assemblée qui fut tenue sur ce sujet le douziéme de Novembre, nal de Lora

Le cardi le cardinal de Lorraine dit qu'au commence- raine pero ment l'empereur & le roi Catholique s'étoient fuade la fin opposez à la fin du concile; mais que touchez da concile, Hift. Eccl. Tom. XXXIV.

que

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des remontrances qu'on leur avoit faites làm AN.1563 dellus , & du danger auquel on exposoit de

Pallati. ibid lib.24. voir assembler un concile national en France, Fap 2. n. 4. ils s'étoient soumis, comme des fils obéïllaps, Éra-Paolo

aux volontez du pape. Que depuis le colloque de Poissi on avoit eu beaucoup de peine à retenir le clergé de France , & tous les ordres de ce roïaume, qui vouloient prendre des mesures contraires au concile; & qu'ils les prendroient infailliblement , fi on ne le terminoit au plâtôt. Que de plus les prélats François feroient obligez de se retirer avant la fin, soit parce qu'ils ne pouvoient foutenir plus longtems la dépense, soit pour d'autres besoins publics & particuliers ; qu'on sçavoit qu'il y en avoit déja un grand nombre qui étoient partis, & que les autres ne manqueroient pas de les suivre incessamment , fi on differoit plus long-tems ; que lui-même étoit obligé de s'en retourner avant Noël ; & qu'il ne tenoit

u'aux peres de lui procurer la consolation de porter en France l'heureuse, nouvelle de la fin du concile , & les remedes Lalutaires pour

extirper l'erreur. XLI. Toute l'assemblée fe rendit aux raisons du Les legato cardinal, & conclut à terminer entierement le prennent concile, excepté les évêques de Lerida & de des melufes pour

Leon, qui demanderent qu'on en obtînt aupadisposer les ravant le consentement du roi Catholique, & matieres. quelques autres qui vouloient qu'on agitât enPakavic.

core quelques questions, mais sur lefquelles ils ibid. lib. 24. n'infifterent que foiblement, Le premier légat cop. 2ņs. B. ayant communiqué aux ambassadeurs ecclefialti

qués les avis de cette assemblée; celui du cardinal de Lorraine prévalut : & l'on ne palla plus qu'à traiter de la maniere dont on devoit se conduire pour terminer heureusement l'assemblée. On convint qu'il falloit s'attacher à établir les decrets de discipline, qui avoient déja été conclus, & ceux qui étoient encore à

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faire mais d'être moderez dans ce qui seroit décidé sur la réformation des princes. C'eft An.1563 pourquoi l'on approuva fort le modele du decret envoïé par le pape, dans lequel on renou velloit les statuts des anciens canons , & l'on fe fervoit à l'égard des princes de monitions paternelles au lieu d'anathêmes. Touchant les dogmes du purgatoire, des indulgences, de l'invocation des saints, & du culte des images, on remarqua: que, quoiqu'il y eût déja beaucoup de choses décidées de ces matieres dans les conciles précedens; il étoit toutefois à propos d'en parler dans celui de Trente, pour corriger les anciens abus, Le cardinal de Lorraine à l'occafion des images, produisit un decret de la faculté de théologie de Paris , qui fut fort approu. vé des peres. Les legats s'assemblerent donc le quatorzième de Novembre avec le cardinal, & résolurent qu'on ne traiteroit que des dogmes qu'on avoit produits, & dans la forme dont on a parlé. Pour cela ils appellerent quelques prélats à qui ils découvrirent leur dessein, & après en avoir choisi cinq pour chaque queftion ils les chargerent d'en drelser les decrets avec cinq théologiens qu'on leur joignit , & d'expedier le tout en peu de jours. Tout étant ainsi disposé, on commença le

XLH. quatorziéme de Novembre à tenir des congré- Congregar gations generales deux fois chaque jour, pour tions gener

rales opiper sur les quatorze articles qui restoient de

pour 1

la réformation ; & comme l'envie qu'on avoit le doğme de finir au plûtôt, faisoit qu'on rejettoit ce qui & la discia paroissoit inutile & qu'on ne s'attachoit qu'à pline

Pallavis. ce qu'on jugeoit absolument necessaire : chacun

ut foxprala, fut en état de donner son avis le dix-huitiéme 24. sep 3. ait du même mois. Le legat Moron charmé d'une m.i.

grande promptitude, exposa en peu de mots,
que le concile avoit jusquà present travaillé en

vain pour ramener les heretiques; qu'il y avoit i beaucoup d'avantages à tirer de les decisions

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examiner

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