prouver aucun des chefs dont ils m'accusent maintenant. 14. Il est vrai, & je le reconnois devant vous, que selon cette * secte, qu'ils appellent herefie, je sers le Dieu de nos peres, croiant toutes les choses qui sont écrites dans la Loi & dans les Prophétes: 15. esperant en Dieu, comme ils l'efperent eux mêmes, que tous les hommes juftes ou injustes ressusciteront un jour. 16. C'est pourquoi je travaille incessamment à conferver ma conscience exempte de reproche devant Dieu & devant les hom mes. 17. Mais étant venu aprés plusieurs années pour faire des aumônes à ma nation, & rendre à Dieu mes offrandes [v. & mes vœux; 21. 26. 6 18. lorsque j'étois encore dans ces exer-bsup. cices de religion, ils m'ont trouvé purifié dans le temple sans amas du peuple, ni tumulte. 19. Et ce sont certains Juifs d'Afie, qui devoient comparoître devant vous, & fe rendre accusateurs, s'ils avoient quelque chose à dire contre moi. 20. Mais que ceux-ci même déclarent s'ils m'ont trouvé coupable de quoi que ce soit, lorsque j'ai comparu dans leur affemblée : 21. si ce n'est qu'on me veuille faire un erime de cette parole que j'ai dite haute Verf. 14. g. voye. ment en leur prefence : c C'est à cause de la refurrection des morts que vous me voulez condamner aujourd'hui. 22. Felix ayant oüi tous ces discours, les remit à une autre fois, * en difant : Lorfque je me ferai plus exactement informé de cette fecte, & que le Tribun Lyfias sera venu de Jerufalem, je jugerai de vôtre affaire. 23. Il commanda ensuite à un Centenier de garder Paul,mais en le tenant moins refferré, & fans empêcher qu'aucun des siens le servît [g. ou le vifitât.] 24. Quelques jours aprés, Felix étant revenu à Cefarée avec Drufille sa femme, qui étoit Juïve, fit venir Paul, & il écouta ce qu'il lui dit de la foi en JESUS-CHRIST, 25. Mais comme Paul lui parloit dela justice, de la chafteté, & du jugement à venir, Felix en fut effraié, & lui dit : C'est affez pour cette heure, retirez-vous, quand j'aurai le tems je vous manderai. 26. Et parce qu'il esperoit que Paul lui donneroit de l'argent [g. afin qu'il le mît en liberté ] il l'envoyoit querir souvent, & il s'entretenoit avec lui. 27. Deux ans s'étant passez, * Felix eut pour successeur Porcius Festus ; & voulant obliger les Juifs, il laissa Paul en prifon. Verf. 22. 1. v. stachant tres-bien ce que c'étoit que cette voye ou fette. Paak CHAPITRE XXV. Festus refuse de renvoyer S. Paul à Jerusalem. Il entend à Cefarée ses accusateurs & Ja défense. Il lui donne l'option d'être juge à Jerufalem. Saint Paul appelle à Cefar. Le Roi Agrippa defire l'entendre. Festus le fait amener devant lui. F I.. Estus donc, étant arrivé dans la Province vint trois jours aprés de Cefarée à Jerufalem. 2. Et les Princes des Prêtres avec les premiers d'entre les Juifs le vinrent trouver, pour accufer Paul devant lui; 3. & ils lui demandoient comme une grace qu'il le fit venir à Jerufalem, leur dessein étant de le faire aslassiner par des gens qu'ils avoient disposés dans le chemin. 4. Mais Festus leur répondit que Paul étoit en prison à Cefarée; où il iroit dans peu de jours. 5. * Que les principaux donc d'entre vous, leur dit-il, y viennent avec moi ; & fi cet homme a commis quelque crime, qu'ils l'en accusent. 6. Ayant demeuré à Jerufalem huit ou dix jours au plus, il vint à Cefarée : & le lendemain, s'étant assis sur le tribunal, il commanda qu'on amenât Paul. 7. Et comme on l'eut amené, les Juifs, Verf. 2. Gr. le Grand-Prêtre. Verf. 5. Autr: Que ceux donc, leur dit il, qui pourront venir avec moi, y viennent: ou. Que ceux qui pourront l'acinjer, qui étoient venus de Jerufalem, se prefentérent tous autour du Tribunal, accusant Paul de plusieurs grands crimes, dont ils ne pouvoient apporter aucune preuve. 8. Et Paul se defendoit en disant: Je n'ai rien fait, ni contre la Loi des Juifs; ni contre le temple ni contre Cefar. 9. Mais Festus, étant bien aise de favoriser les Juifs; dit à Paul: Voulez-vous venir à Jerufalem, & y être jugé devant moi fur les choses dont on vous accuse? 10. Paul lui répondit; Me voici devant le Tribunal de Cefar: c'est-là où il faut que je fois jugé, je n'ai fait aucun tort aux Juifs, comme vous-même le sçavez fort bien. 11. Que s'il se trouve que je leur aye fait quelque tort, ou que j'aye commis quelque crime digne de mort, je ne refuse pas de mourir: mais, s'il n'y a riende veritable dans toutes les accusations qu'ils font contre moi, personne ne me peut livrer entre leurs mains: J'en appelle à Cefar. 12. Alors Festus, aprés en avoir conferé avec son Confeil, répondit: Vous avez appellé à Cefar, vous irez devant Cefar, 13. Quelques jours aprés, le Roi Agrippa & Berenice vinrent à Cefarée pour faluer Festus. 14. Et comme ils y demeurérent affez long-tems, Festus parla au Roi de l'affaire de Paul, en lui disant: Il y a icy un homme que Felix a laissé prisonnier; 15. que les Princes des Prêtres, & les Se nateurs des Juifs, vinrent accuser devant moi, lors que j'étois à Jerufalem, me demandant que je le condamnasse à la mort. 16. Mais je leur répondis que ce n'étoit point la coûtume des Romains * de condamner un homme, avant que l'accusé ait ses accusateurs prefens devant lui, & qu'on lui ait donné la liberté de se juftifier du crime dont on l'accuse. 17. Aprés qu'ils furent venus ici, je m'afsis dés le lendemain sur le Tribunal, ne voulant point differer cette affaire, & je commandai que cet homme fût amené. 18. Ses accusateurs, étant devant lui, ne lui reprochérent aucun des crimes, dont je m'étois attendu qu'ils l'accuseroient : 19. mais ils avoient seulement je ne sçai quelle dispute avec lui touchant leur fuperftition, & un certain Jesus mort, que Paul affeuroit être vivant. 20. Ne sçachant donc quelle resolution je devois prendre sur cette affaire, je lui demandai s'il vouloit bien aller à Jerusalem, pour y être jugé sur les points dont on l'accusoit: 21. Mais Paul en ayant appellé, & voulant que sa cause fût refervée à la connoifsance d'Auguste, j'ai ordonné qu'on le gardât jusqu'à ce que je l'envoyasse à Cefar. 22. Agrippa dit à Feftus: Il y a déja du tems que j'ai envie d'entendre parler cet Verf.16.Gr d'abandonner un homme à ses ennemis pour le faire mounr. |