38. Quand ils furent rassasiez, ils soulagérent le vaisseau en jettant * le bled dans la mer. 9. Le jour étant venu, ils ne reconnurent point quelle terre c'étoit ; mais ils apperçûrent un golphe où il y avoit un rivage, & ils refolurent d'y faire échoüer le vailleau s'ils pouvoient. 40. Ils retirérent les ancres, & lâchérent en même tems les attaches des gouvernaux, & s'abandonnant à la mer, aprés avoir mis la voile de l'Artimon au vent, il tiroient vers le rivage. 41. Mais ayant rencontré une langue de terre, qui avoit la mer des deux, côtez, ils y firent echoüer le vaisseau, & la proüe s'y étant enfoncée demeuroit immobile, mais la poupe se rompit par la violence des vagues. 42. Les foldats étoient d'avis de tuer les prisonniers; de peur que quelqu'un d'eux, s'étant sauvé à la nage, ne s'enfuît. 43. Mais le Centenier les en empêcha, parce qu'il vouloit sauver Paul, & il conmanda que ceux qui pouvoient nager se jettassent les premiers hors du vaisseau, & se sauvaffent en terre; 44. Et que les autres fe missent sur des planches & fur des pièces du vaisseau. Et ainsi ils gagnérent tous la terre, & fe sauvérent. Verf, 38, Grec. les vivres CHAPITRE XXVIII. Saint Paul & les siens sont bien reçûs dans Malte. Il est piqué par une vipere fans qu'il lui en arrive aucun mal. Les barbaresle prennent pour un Dieu. Il guerit le Seigneur • de l'Isle & beaucoup d'autres malades. Aprés trois mois de sejour ils s'embarquent pour Rome. S. Paul affemble les Juifs, & leur dit la cause de sont apel. Il leur assigne un jour pour annoncer JESUS-CHRIST. Quelques-uns croient, d'autres non. Il prêche à tous la foy pendant deux ans. N 1, Ous étant ainsi sauvez, nous reconnûmes que l'Ifle s'appelloit Malte. Et les barbares nous traitérent avec beaucoup de bonté. 2. Car ils nous reçûrent tout chez eux, & ils y allumérent un grand feu à cause de la pluye & du froid qu'il faisoit, a 3. Alors Paul ayant ramaffé quelques Mare. fermens, & les ayant mis au feu, une vipere, 16. 18. que la chaleur en fit fortir, le prit à la main. 4. Quand les Barbares virent cette bête qui pendoit à sa main, ils s'entredifoient; Cet homme est sans doute quelque meurtrier;puisqu'aprés avoir été sauvé de la mer, la vengeance divine le poursuit encore, & ne veut pas le laisser vivre. 5. Mais Paul ayant secoüé la vipere dans ile feu n'en reçut aucun mal. 6. Les Barbares s'attendoient qu'il * enfieroit, ou qu'il tomberoit mort tour d'un coup: mais aprés avoir attendu long tems, lorsqu'ils virent qu'il ne lui en arrivoit aucun mal,ils changérent de sentiment, & dirent que c'étoit un Dieu. 7. Il y avoit en cet endroit-là des terres qui appartenoient à un nommé Publius, le premier de cette Isle, qui nous reçut fort humainement; & qui exerça envers nous l'hospitalité durant trois jours. 8. Or il se rencontra que son pere étoit malade de fievre, & de dyssenterie: Paul donc l'alla voir, & ayant fait sa priere il luy imposa les mains, & le guerit. 9. Aprés ce miracle tous ceux de l'Isle, qui étoient malades vinrent à luy, & ils furent gueris. 10. Ils nous rendirent aussi de grands honneurs, & ils nous pourvûrent de tout ce qui nous étoit nécessaire pour notre voyage. 11. Au bout de trois mois nous nous embarquâmes sur un vaisseau d'Alexandriet, qui avoit paffé l'hyver dans l'Ifle, & qui portoit pour enseigne Castor & Pollux. 12. Nous abordames à Syracuse, où nous demeurames trois jours. 13. De là en côtoyant la Sicile nous vinmes à Rhege, & un jour aprés le vent de midy s'étant levé nous arrivames en deux jours à Pouzzole Pla 14. Où nous trouvames des freres, i : Verf. 6-Gr. Luy allois survenir une z inde inflammationi nous priérent d'y demeurer sept jours; & enfuite nous primes le chemin de Rome. 15. Lorsque les freres de Rome eurent appris des nouvelles de notre arrivée, ils vinrent au devant de nous jusqu'au lieu ap pellé le marché d'Appius & aux Trois * Coges: & Paul les ayant vûs rendit graces à Dieu,& fut rempli d'une nouvelle confiance. 16. Quand nous fumes arrivez à Rome (g. le Centenier remit les prisonniers entre les mains du Capitaine des gardes,) mais il fut permis à Paul de demeurer où il voudroit avec un soldat qui le gardoit. 17. Trois jours apres Paul pria les principaux d'entre les Juifs de le venir trouver; & quand ils furent venus, il leur dit : Mes freres, quoique je n'eusse rien commis contre le peuple, ni contre les coutumes de nos peres, j'ai été fait prisonnier à Jerufalem, & mis entre les mains des Romains.i 18. Qui m'ayant examine, me vouloient mettre en liberté, parce qu'ils ne me trouvoient coupable d'aucun crime qui meritât la mort. 7 3 19. Mais les Juifs s'y opposant, j'ai été contraint d'appeller à Cefar, sans que j'aye dessein néanmions d'accuser en aucune chose ceux de ma nation. 20. C'est pour ce sujet que je vous ay priez de venir ici, afin de vous voir & de vous parlet; car c'est pour l'efperance d'Israël que je suis lié de cette chaine. Verf. 15. Autr. Hôtelleries.. Verf. 20. Expl, ce qu'espere, Israël. Sup. 26. 6. : : b Ifai. 6.9. 13. 21. Ils luy répondirent: Nous n'avong point recû de lettre de Judée sur votre sujet, & il n'est venu aucun de nos freres de ce païs-là qui nous ait dit du mal de vous. 22. Mais nous voudrions bien que vous nous diffiez vous-même vos sentimens; car ce que nous savons de cette * secte, c'est qu'on la combat par tout. 23. Aiant donc pris jour avec lui, ils vinrent en grand nombre le trouver dans son logis, & il leur prêchoit le Royaume de Dieu, leur confirmant ce qu'il leur disoit par plusieurs témoignages; & depuis le matin jusqu'au soir il tâchoit de leur persuader la foi de Jesus par la Loi de Moise & par les Prophétes. 24. Les uns croioient ce qu'il disoit, & les autres ne le croioient pas. 25. Et ne pouvant s'accorder entr'eux, ils se retiroient; ce qui donna sujet à Paul de leur dire cette parole: C'est avec grande raison que le $. Esprit, qui a parlé à nos peres par le Prophete Isaïe, b 26. a dit: Allez vers ce peuple, & lui 4. dites: Vous écouterés, , & en écoutant vous n'entendrés point: vous verrés, vous ne verres point. 4.12. Luc. 8. FC. Jean 12.40. Rom. & en voiant 27. Car le cœur de ce peuple s'est appe, santi, & leurs oreilles font devenues fourdes: & ils ont bouché leurs yeux de peur que leurs yeux ne voient, que leurs oreilles n'entendent, que leur cœur ne comprenne, Verf. 22. Grec, herefie, " |