Jeanne d'Arc

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Hachette, 1853 - 147 pages
 

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Popular passages

Page 94 - N'avez-vous pas dit que ces étendards leur porteraient bonheur? — Non, je disais seulement : Entrez hardiment parmi les Anglais, et j'y entrais moi-même.
Page 23 - comme une pauvre petite bergerette," démêla au premier regard le roi, qui s'était mêlé exprès à la foule des seigneurs, et quoiqu'il soutînt d'abord qu'il n'était pas le roi, elle lui embrassa les genoux. Mais, comme il n'était pas sacré, elle ne l'appelait que Dauphin: "Gentil Dauphin, dit-elle, j'ai nom Jehanne la Pucelle. Le Roi des cieux vous mande par moi que vous serez sacré et couronné en la ville de Reims, et vous serez lieutenant du Roi des cieux, qui est roi de France.
Page 127 - Je ne me rappelle pas avoir vu le nom de Dieu dans Shakespeare : s'il y est, c'est bien rarement, par hasard et sans l'ombre d'un sentiment religieux.
Page 9 - Tout le monde connaissait sa charité, sa piété. Ils voyaient bien que c'était la meilleure fille du village. Ce qu'ils ignoraient, c'est qu'en elle la vie d'en haut absorba toujours l'autre et en supprima le développement vulgaire. Elle eut, d'âme et de corps, ce don divin de rester enfant.
Page 12 - Si, comme tout le monde disait, la perte du royaume était l'œuvre d'une femme, d'une mère dénaturée, le salut pouvait bien venir d'une fille. C'est justement ce qu'annonçait une prophétie de Merlin; cette prophétie, enrichie, modifiée selon les provinces, était devenue toute lorraine dans le pays de Jeanne Darc. C'était une pucelle des marches de Lorraine qui devait sauver le royaume.
Page 14 - J'aurais bien voulu, dit-elle, que les anges m'eussent emportée * ». Si elle pleurait dans un si grand bonheur, ce n'était pas sans raison. Quelque belles et glorieuses que fussent ces visions, sa vie dès lors avait changé. Elle qui n'avait entendu jusque-là qu'une voix, celle de sa mère, dont la sienne était l'écho, elle entendait maintenant la puissante voix des anges I...
Page 36 - Bastard, bastard, lui dit-elle, au nom de Dieu, je te commande que dès que tu sauras la venue de ce Falstoff, tu me le fasses savoir; car, s'il passe sans que je le sache, je te ferai couper la tête.
Page iii - J'entrai un jour chez un homme qui a beaucoup vécu, beaucoup fait et beaucoup souffert. Il tenait à la main un livre qu'il venait de fermer, et semblait plongé dans un rêve ; je vis, non sans surprise, que ses yeux étaient pleins de larmes. Enfin, revenant à lui-même : ' Elle est donc morte ! dit-il. — Qui ? — La pauvre Jeanne d'Arc.' " Telle est la force de cette histoire, telle sa tyrannie sur le cœur, sa puissance pour arracher les larmes ! Bien dite ou mal contée, que le lecteur...
Page 18 - Car personne au monde, ni rois, ni ducs, ni fille du roi d'Ecosse, ne peuvent reprendre le royaume de France, et il n'ya pour lui de secours que moi-même, quoique j'aimasse mieux rester à filer près de ma pauvre mère; car ce n'est pas là mon ouvrage : mais il faut que j'aille, et que je le fasse, parce que mon Seigneur le veut. — Et quel est votre seigneur? — C'est Dieu !... > Le gentilhomme fut touché.
Page iv - ... ...L'histoire est telle : Une enfant de douze ans, une toute jeune fille, confondant la voix de son cœur avec la voix du ciel, conçoit l'idée étrange, improbable, absurde, si l'on veut, d'exécuter la chose que les hommes ne peuvent plus faire, de sauver son pays. Elle couve cette idée pendant six ans, sans la confier à personne ; elle n'en dit rien, même à sa mère, rien à nul confesseur. Sans nul appui de prêtre ou de parents, elle marche tout ce temps avec Dieu, dans la solitude...

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