Œuvres complètes de Victor Hugo: Odes et balladesEugène Renduel, 1834 |
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Popular passages
Page xxxi - Quelques âmes choisies recueillent cette parole et s'en fortifient. Quand elle a cessé de tonner dans les événements, elles la font éclater dans leurs inspirations, et c'est ainsi que les enseignements célestes se continuent par des chants. Telle est la mission du génie; ses élus sont ces sentinelles laissées par le Seigneur sur les tours de Jérusalem, et qui ne se tairont ni jour, ni nuit.
Page 58 - Non, le poète sur la terre Console, exilé volontaire *, Les tristes humains dans leurs fers ; Parmi les peuples en délire, II s'élance, armé de sa lyre, Comme Orphée * au sein des enfers.
Page xlvii - Qu'il lui soit permis de déclarer, avant de terminer, que l'esprit d'imitation, recommandé par d'autres comme le salut des écoles, lui a toujours paru le fléau de l'art, et il ne condamnerait pas moins l'imitation qui s'attache aux écrivains dits romantiques que celle dont on poursuit les auteurs dits classiques. Celui qui imite un poète romantique devient nécessairement un classique, puisqu'il imite (1).
Page 272 - Qui mouraient sur ses cheveux blancs. «Virgile n'a jamais laissé fuir de sa lyre Des vers qu'à Lycoris son Gallus ne pût lire. Toujours l'hymne d'Horace au sein des ris est né; Jamais il n'a versé de larmes immortelles : La poussière des cascatelles Seule a mouillé son luth, de myrtes couronné!
Page xlii - Comparez un moment au jardin royal de Versailles, bien nivelé, bien taillé, bien nettoyé, bien ratissé , bien sablé ; tout plein de petites cascades , de petits bassins , de petits bosquets , de tritons de bronze folâtrant en cérémonie sur des océans pompés à grands frais dans la Seine, de faunes de marbre courtisant les dryades...
Page 131 - O toi, de ma pitié profonde Reçois l'hommage solennel, Humble objet des regards du monde, Privé du regard paternel ! Puisses-tu, né dans la souffrance, Et de ta mère et de la France Consoler la longue douleur ! Que le bras divin t'environne, Et puisse, ô Bourbon, la couronne Pour toi ne pas être un malheur ! Oui, souris, Orphelin, aux larmes de ta mère!
Page xxxvi - Grand eût invoqué le christianisme au lieu d'adorer les dieux païens, si ses poètes eussent été ce qu'étaient ceux des temps primitifs, des prêtres chantant les grandes choses de leur religion et de leur patrie, le triomphe des doctrines « sophistiques » du dernier siècle eût été beaucoup plus difficile, peut-être même impossible. Aux premières attaques des novateurs, la religion et la morale se fussent réfugiées dans le sanctuaire des lettres, sous la garde de \ant de grands hommes.
Page 343 - C'est moi qui me tairais! Moi qu'enivrait naguère Mon nom saxon , mêlé parmi des cris de guerre ! Moi, qui suivais le vol d'un drapeau triomphant! Qui, joignant aux clairons ma voix entrecoupée, Eus pour premier hochet le nœud d'or d'une épée ! Moi , qui fus un soldat quand j'étais un enfant ! Non , Frères ! non , Francais de cet âge d'attente ! Nous avons tous grandi sur le seuil de la tente.
Page 98 - On entendit des voix qui disaient dans la nue : « Jeune ange, Dieu sourit à ta gloire ingénue; Viens, rentre dans ses bras pour ne plus en sortir; Et vous qui du Très-Haut racontez les louanges, Séraphins, prophètes, archanges, Courbez-vous, c'est un roi! chantez, c'est un martyr!
Page 101 - Ils m'ont jeté vivant sous des murs funéraires ; Mes yeux voués aux pleurs n'ont plus vu le soleil; Mais, vous que je retrouve, anges du ciel, mes frères, Vous m'avez visité souvent dans mon sommeil. Mes jours se sont flétris dans leurs mains meurtrières, Seigneur! mais les méchants sont toujours malheureux ; Oh! ne soyez pas sourd comme eux à mes prières, Car je viens vous prier pour eux.