Page images
PDF
EPUB
[ocr errors]

(Jean, x1, 25.) « Je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel; si quelqu'un mange de ce pain, il vivra éternellement, et le pain que Je donnerai, c'est ma chair que Je dois donner pour la vie du monde.» (Ibid., vI, 51.) « Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle, et Je le ressusciterai au dernier jour.» (Ibid., 55.) « Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en Moi et Je demeure en lui. » (Ibid., 57.) L'apôtre Paul enseignait de même par rapport au baptême : « Vous tous qui avez été baptisés en Jésus-Christ, vous avez été revêtus de Jésus-Christ (Gal., III, 27); et ailleurs : « Ne savez-vous pas que nous tous, qui avons été baptisés en JésusChrist, nous avons été baptisés en sa mort? Car nous avons été ensevelis avec Lui par le baptême, pour mourir au péché... Si donc nous sommes morts avec Jésus-Christ, nous croyons que nous vivrons aussi avec Jésus-Christ, parce que nous savons que Jésus-Christ, étant ressuscité d'entre les morts, ne mourra plus et que la mort n'aura plus d'empire sur Lui.» (Rom., vi, 3, 4, 8, 9.) A raison d'une telle union avec Christ, en un certain sens, nous sommes déjà ressuscités avec Lui (Col., III, 1), de même qu'autrefois en Adam, notre premier père, nous avons tous péché, nous avons tous été soumis à la mort. (Rom., v, 12-19.)

Quant à la réalité de la résurrection de Christ, elle est hors de doute. Prédit déjà par le Psalmiste (Ps. xv, 10; Act., II, 29-31), figuré par le séjour de Jonas dans le ventre d'une baleine (Matth., XII, 39, 40), annoncé maintes fois par notre Sauveur lui-même (ibid., XVI, 4, 21; XVII, 9, 23; xx, 17-19; XXVI, 31; Jean, II, 19; x, 17), ce fait fut attesté par tous les Apôtres, témoins oculaires. Le Dispensateur de la vie, ressuscité, leur apparut durant quarante jours, eut avec eux de longs entretiens, leur expliquant les Écritures et leur dévoilant les mystères de son royaume. Il mangea et but en leur présence; Il leur permit de toucher ses mains, ses pieds et son côté. Sous leurs yeux également Il s'éleva dans le ciel. (Matth., xxvIII; Marc, xvi; Luc, XXIV; Jean, xx, xxI; I Cor., xv, 1-8.) Et quelle force ne communique pas, à ce témoignage des Apôtres, d'abord ce merveilleux changement moral qui s'opéra soudain

en eux après la résurrection du Sauveur; ce courage inouï avec lequel ils se mirent à prêcher en tout lieu leur divin Maître et se montrèrent devant des foules de Juifs et de païens; cette abnégation extraordinaire avec laquelle ils soutinrent pour le nom de Christ toute sorte de travaux, des persécutions de tout genre, et même la mort; ensuite ce succès étonnant qu'eut leur prédication tant chez les Juifs que chez les Gentils, qui se convertirent par milliers, et bravèrent aussi pour le même nom toute espèce de tourments et de supplices; enfin ces nombreux miracles que les Apôtres opérèrent partout au nom du Christ, et par lesquels ils confirmaient si clairement par-devant tous la vérité de leur prédication!!! (Act., III, IV, v, etc.)

L'Église professe le dogme de la résurrection de Jésus-Christ dans son Symbole même (comp. Prof. orth., p. 1, rép. 52), et ses Docteurs l'ont aussi professé dans tous les temps (1).

$161. Ascension de Jésus-Christ au ciel et ouverture du royaume du ciel à tous ceux qui croient en lui.

Avant la venue du Fils de Dieu sur la terre le ciel était comme fermé pour ses habitants, et, bien qu'il y ait «< plusieurs demeures dans la maison du Père céleste >> (Jean, XIV, 2), néanmoins il ne s'y trouvait pas de place pour la coupable postérité d'Adam; même les justes de l'Ancien Testament, après leur mort, descendirent par leurs âmes dans l'enfer. (Gen., XXXVII, 35.) Mais, après que Notre-Seigneur eut été manifesté en chair et eut réconcilié Dieu avec les hommes, le ciel avec la terre; après que, par sa descente aux enfers, Il en eut retiré les justes de l'Ancien Testament, et que par sa résurrection d'entre les morts « Il fut devenu les prémices de ceux qui dorment, » Il s'éleva publiquement dans les cieux avec la nature humaine, qu'Il avait prise, et ouvrit ainsi pour tous les hommes une libre entrée dans le royaume du ciel.

(1) Clem. Rom., Ep. ad Corinth., 1, n. 24; Ignat., ad Smyrn., n. 1, 2, 3; Polycarp., ad Philipp., Ix; Iren., adv. Hær., I, 10; Cyrille de Jér., Catéch., iv, n. 12; Chrys., sur Matth., hom. xc.

Le Sauveur lui-même exprima cette vérité lorsque, parlant à ses disciples de son retour vers le Père, il leur dit : « Je m'en vais vous préparer le lieu, et, après que je m'en serai allé et que je vous aurai préparé le lieu, je reviendrai et vous retirerai à moi, afin que là où je serai vous y soyez aussi.» (Jean, xiv, 2, 3.) Et plus loin : « Il vous est utile que je m'en aille; car, si je ne m'en vais point, le Consolateur ne viendra pas à vous.» (Ibid., xvI, 7.) Ensuite saint Paul, en plusieurs endroits de ses Épitres, la développa avec toute la clarté désirable. Dans un endroit il dit : « Jésus-Christ n'est point entré dans ce sanctuaire fait de mains d'homme, qui n'était que la figure du véritable; mais il est entré dans le ciel même, afin de se présenter maintenant pour nous devant la face de Dieu. » (Hébr., Ix, 24.) Dans un autre il le nomme clairement « notre Précurseur. (vi, 20.) Dans une troisième il exprime que, comme Dieu « nous a ressuscités avec Lui, » de même il « nous a fait asseoir dans le ciel en Jésus-Christ» (Éph., II, 6), après son ascension au ciel. Dans un quatrième il affirme que nous sommes « héritiers de Dieu et cohéritiers de Jésus-Christ. » (Rom., VIII, 17.) Dans un cinquième il donne cette instruction : « Si donc vous êtes ressuscités avec Jésus-Christ, recherchez ce qui est dans le ciel, où Jésus-Christ est assis à la droite de Dieu. N'ayez de goût que pour les choses du ciel, et non pour celles de la terre; car vous êtes morts, et votre vie est cachée en Dieu avec Jésus-Christ. »

[ocr errors]

La réalité de l'Ascension de Jésus-Christ au ciel: 1° était prédite déjà sous l'Ancien Testament dans ces paroles de David : « Vous êtes monté en haut; vous avez emmené un grand nombre de captifs; vous avez distribué des présents aux hommes.»> (Ps. LXVII, 18; comp. Éph., Iv, 8-10.) 2o Elle fut annoncée par le Sauveur même : « Vous verrez le Fils de l'homme monter où il était auparavant. » (Jean, vi, 62.) « Je suis sorti de mon Père et je suis venu dans le monde; maintenant je laisse le monde et je m'en retourne à mon Père. » (Ibid., XVI, 28.) 3o Elle a été attestée par les Apôtres : « Le Seigneur Jésus, dit saint Marc, « après leur avoir parlé (aux disciples), fut élevé dans le ciel, où il s'est assis à la droite de Dieu.» (Marc, xvI,

[ocr errors]

19; comp. Luc, XXIV, 50, 51; Act., 1, 9.) Enfin 4° elle fut constamment maintenue et professée par l'Église orthodoxe dans ces paroles du Symbole : « (Je crois en Jésus-Christ) monté au ciel et assis à la droite du Père. »

§ 162. La royauté de Jésus-Christ finira-t-elle?

Comme Fils unique de Dieu, ayant pris la nature humaine dans l'unité de son hypostase divine, Notre-Seigneur JésusChrist, après être entré dans la gloire qu'il avait « avant que le monde fût » (Jean, xvII, 5), restera à tout jamais dans cette gloire éternelle; il restera Roi du ciel et de la terre, conjointement avec le Père et le Saint-Esprit, adoré et glorifié par toute créature, et en ce sens son règne n'aura point de fin. » (Luc, 1, 33.) Mais son ministère royal, comme ministère de notre Rédempteur pour le salut du genre humain, commencé par Lui sur la terre et continué dans le ciel, prendra fin quand il sera définitivement accompli, c'est-à-dire lorsque tous les croyants auront été amenés au salut, et sous ce rapport il doit régner jusqu'à ce que son Père lui ait mis tous ses ennemis sous les pieds. (I Cor., xv, 25.) Et ceci aura lieu lorsque « sera détruit le dernier ennemi, la mort (ibid., 26), que tous les morts ressusciteront (Jean, v, 25), que le ciel et la terre se renouvelleront (II Pierre, III, 6, 7, 13), et que Lui-même, paraissant dans toute sa gloire, fera le jugement universel, et dira comme Roi : « A ceux qui seront à sa droite : Venez, vous qui avez été bénis par mon Père; possédez le royaume qui vous a été préparé dès le commencement du monde » (Matth., xxv, 34), et remettra « son royaume à Dieu son Père » (I Cor., xv, 24) afin que Dieu soit tout en tous.» (Ibid., 28.)

«

[ocr errors]
[ocr errors]

«

C'est proprement ainsi que les saints Pères et Docteurs de l'Église envisageaient la dignité et le ministère de Jésus-Christ comme roi. Nous lisons, par exemple, dans saint Grégoire le Théologien : « Le Fils est appelé régnant, en un sens, comme › souverain et roi de ceux qui veulent et de ceux qui ne veulent pas; et, dans un autre sens, comme nous ayant amenés à l'obéissance et ayant soumis à sa domination ceux qui le re

[ocr errors]

[

connaissent librement comme roi. Et son règne, à le prendre dans le premier sens, ne finira point; mais, à le prendre dans le second, aura-t-il une fin? Oui, et voici comment : Il nous prendra sous sa main, nous qui sommes sauvés (car une fois soumis, est-il encore nécessaire d'être ramené à l'obéissance); ensuite il jugera la terre (Ps. LXIII, 2), et il séparera ce qui est sauvé de ce qui est perdu. Dieu se lèvera au milieu des dieux sauvés, pour discerner et déterminer le degré de gloire et la demeure revenant à chacun (1). » Saint Jean Chrysostome : Que signifient ces paroles : « Lorsqu'Il aura remis son royaume? » (I Cor., xv, 24.) L'Écriture distingue deux royaumes de Dieu : l'un, par appropriation; l'autre, par création. Jésus-Christ règne sur tous, sur les païens et les Juifs, sur les démons et les adversaires, par droit de création; il règne sur les fidèles, et sur ceux qui se sont soumis à lui volontairement, par droit d'appropriation. C'est de ce règne qu'il est dit qu'il a un commencement... C'est ce même règne qu'il remettra à son Père (2). Saint Zénon de Vérone : « L'Apôtre Paul (I Cor., xv, 24) parle du règne temporaire de Dieu incarné, à la fin duquel il viendra juger les morts et les vivants, ce qui confirme le contexte même où il est dit que Jésus-Christ doit régner, avec ses saints, jusqu'à ce qu'il ait détruit tout empire, toute domination et toute puissance, jusqu'à ce qu'il ait mis tous ses ennemis sous ses pieds, jusqu'à ce que le dernier de ces ennemis, la mort, ait été détruit. (I Cor., xv, 24-26.) Mais le saint évangéliste Luc (ibid., 1, 34) et Salomon (Sag., III, 4-8) parlaient de cette puissance primitive que le Fils partage depuis l'éternité et pour l'éternité, et selon laquelle il n'a jamais reçu le règne du Père et ne le remettra jamais au Père (3). »

I.

$ 163. Application morale du dogme de la Rédemption.

Notre-Seigneur Jésus-Christ, comme Prophète : 1o nous a donné la loi de la foi et de la piété; nous devons accepter

(1) Serm. sur la Théol., IV; Œuvr. des saints Pères, II, 81-84.
(2) In Epist. I ad Corinth., ad verba : xv, v, n. 24; Homil. xxxix.
(3) Sur les paroles: I Cor. xv, 24; Lect. chr., 1838, 11, p. 18.

[ocr errors]

نے بہت کر

!?༦༨ངན་འ

« PreviousContinue »