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le ciel, sur la terre et dans les enfers (1). -Saint Hippolyte, disciple de saint Irénée : « Pour nous, le Dieu de toutes choses se fit homme, afin qu'en souffrant par la chair passible Il rachetât toute notre espèce livrée à la mort, et qu'en faisant des miracles, par l'impassible divinité, au moyen de la chair, I! nous menat à la vie immortelle et bienheureuse (2). » — Saint Denys d'Alexandrie : « Il n'y a pas eu de temps où Dieu ne fut pas Père, et je professe que le Christ a une existence éternelle comme Verbe et sagesse et puissance. Dieu le Père est la lumière éternelle, qui n'a jamais commencé et qui ne finit jamais; aussi la Splendeur éternelle est devant Lui et avec Lui, sans commencement et toujours engendrée par Lui, Le manifestant..... Comme le Père est éternel, le Fils est également éternel, comme Lumière de lumière (3). Saint Méthode de Patare, dans son sermon sur Siméon et Anne : « La Vierge engendra, sans le concours d'un mari, le Premier-Né, le Fils unique du Père; elle engendra, dis-je, Celui qui, dans le ciel, sans avoir de mère, resplendit de l'essence unique du Père » (4); et, dans un sermon pour la semaine des Rameaux : « Béni soit Celui qui vient au nom du Seigneur, vrai Dieu au nom du vrai Dieu, Tout-Puissant du Tout-Puissant, Fils au nom du Père, vrai Roi du vrai Roi, ayant, comme Celui qui l'a engendré, un règne éternel et avant tous les siècles.... Craignez donc, hérétique, d'anéantir le règne de Christ, pour ne pas outrager même Celui qui L'a engendré. Et vous, croyant, approchezvous avec foi de Christ, notre vrai Dieu (5).

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Rappelons-nous enfin qu'au troisième siècle il y eut à Antioche un concile qui défendit le dogme de Jésus-Christ, comme vrai Fils de Dieu, vrai Dieu, contre la fausse doctrine de Paul de Samosate (en 289), et, au quatrième siècle, le concile de Nicée, premier œcuménique, qui défendit et confirma contre Arius le

(1) Adv. Hæres., I, 10, n. 1.

(2) Contra Beron. et Helic., apud Fabric., t. I, p. 227.

(3) Ces paroles sont citées par saint Athanase le Grand, In Epist. de Sententia Dionysii, n. 15.

(4) De Symeone et Anna, § 11, p. 403, in Opp. Methodii, éd. Combefis, Paris, 1644.

(5) In Ramos Palmar., §§ 10 et 11, p. 439, 440, ed. cit.

dogme de la véritable divinité et de la consubstantialité du Seigneur Jésus-Christ, Fils de Dieu, avec Dieu le Père (en 325).

$134. Le Seigneur Jésus a la nature humaine, et Il est proprement le Fils de la Vierge Marie.

En étant Dieu parfait Notre-Seigneur Jésus-Christ est en même temps homme parfait, et, consubstantiel au Père selon la divinité, Il nous est consubstantiel selon l'humanité, comme Fils de la très-sainte Vierge Marie.» (Prof. orth., p. 1, rép. à la quest. 38.)

A. Cette vérité est exposée fort en détail dans la sainte Écriture, et elle résulte évidemment :

I. Des promesses et des prédictions sur le Messie faites dans l'Ancien Testament. Là le Messie est appelé : « Race de la femme » (Gen., III, 15), « Race d'Abraham (XII, 2, 3; xxii, 18), d'Isaac (xxvi, 4) et de Jacob (xxvi, 14), « Rejeton de la tige et fleur de la racine de Jessé » (Is., XI, 1-3), descendant de David (Jér., XXIII, 5, 6); là sont désignés d'avance sa naissance d'une Vierge (Is., vII, 14), le lieu de sa naissance (Mich., v, 2), les circonstances de sa vie (Ps. LXXI, 10, 11; LXXVII, 2; Is., xxxv, 3-6; Zach., Ix, 9) et de sa mort. (Is., LIII, 3-10; Ps. xx1, 8, 9, et autr.)

II. Des généalogies de Jésus-Christ notre Sauveur, présentées, dans les livres du Nouveau Testament, par les Évangėlistes Matthieu et Luc. Le premier expose cette généalogie dans la ligne descendante à partir d'Abraham; il commence par ces mots : « Livre de la généalogie de Jésus-Christ, fils de David, fils d'Abraham. . . . Abraham engendra Isaac.... » et finit par ceux-ci : « Et Jacob engendra Joseph, l'époux de Marie, de laquelle est né Jésus qui est appelé Christ. » (Matth., I, 1, 2, 16.) Le dernier expose cette mème généalogie dans la ligne ascendante jusqu'à Adam en commençant par : « Jésus avait environ trente ans lorsqu'll commença à exercer son ministère, étant, comme l'on croyait, fils de Joseph, qui fut fils d'Héli, qui fut fils de Mat hat..... » et finissant ainsi : « Qui

fut fils d'Énos, qui fut fils de Seth, qui fut fils d'Adam, qui fut créé de Dieu. (Luc, 11, 23-38.)

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III. Des récits des Évangélistes sur les circonstances et la naissance de Jésus-Christ. Ils racontent: 1° comment l'Ange annonça cette naissance à la très-sainte Vierge : « Ne craignez point, Marie; car vous avez trouvé grâce devant Dieu. Vous concevrez dans votre sein et vous enfanterez un fils à qui vous donnerez le nom de Jésus» (Luc, 1, 30, 31); 2° comment l'Ange fit comprendre le miracle à Joseph, fiancé de la Vierge Marie Joseph, fils de David, ne craignez point de prendre avec vous Marie, votre femme; car ce qui est né dans elle a été formé par le Saint-Esprit, et elle enfantera un fils à qui vous donnerez le nom de Jésus» (Matth., 1, 20, 21); 3° comment ensuite accoucha la très-sainte Vierge, au terme ordinaire de la grossesse « Pendant qu'ils étaient là (à Bethleem), il arriva que le temps auquel elle devait accoucher s'accomplit, et elle enfanta son fils premier-né, et, l'ayant emmaillotté, elle le coucha dans une crèche, parce qu'il n'y avait point de place pour elle dans l'hôtellerie (1) » (Luc, 11, 7); 4° comment les

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(1) Quant à ces paroles de l'Apôtre : «< premier homme est le terrestre, formé de la terre, et le second homme est le céleste, qui est venu du ciel. Comme le premier homme a été terrestre, ses enfants aussi sont terrestres, et comme le second homme est céleste, ses enfants aussi sont célestes >> (I Cor., xv, 47, 48); paroles dont les hérétiques concluaient que Jésus-Christ n'emprunta pas sa chair de la sainte Vierge, mais qu'll ne fit que passer par elle comme par un conduit, avec un corps plus subtil, céleste, voici ce qu'observe saint Cyrille d'Alexandrie: « Christ est nommé homme céleste, non qu'll ait apporté son corps d'en haut et du ciel, mais parce que le Verbe, étant Dieu, est descendu du ciel et s'est fait semblable à nous, c'est-à-dire a été engendré en chair par une femme, sans cesser d'ètre, mème après l'Incarnation, ce qu'il était avant la naissance en chair, nommément céleste ou du ciel, vrai Dieu au-dessus de tous. » (Dial. IX, in Opp. Cyrill. Alex., p. 723, éd. Paris, 1638.) Sur ce même passage, voici ce que remarquait Théophylacte de Bulgarie : « Ce n'est point que Christ ait emprunté du ciel l'homme ou la nature humaine, comme le prétend Apollinaire; c'est parce qu'll est un en personne, que, comme homme, il est appelé céleste, et, conime Dieu, cloué à la croix ; - l'un et l'autre à cause de l'union des deux natures dans la même personne. » (Comment. in Pauli Epist., p. 310, éd. Londin., 1636.) Le passage en question fut expliqué de la même manière aussi par saint Athanass (Orat. contra Arian., II, in Opp., t. I, p. 351, éd. Paris, #1627), et par Chrysostome (In 1 Epist. ad Cor. hom. XLII, in ·Opp., t. X, p. 394, éd. Montfaucon).

bergers de Bethléem, suivant la direction de l'Ange, « s'étant hâtés d'y aller, trouvèrent Marie et Joseph, et l'enfant couché dans une crèche » (Luc, 11, 16), et les mages de l'Orient, guidés par l'étoile extraordinaire, « en entrant dans la maison, trouvèrent l'enfant avec Marie sa mère, et, se prosternant à terre, l'adorèrent» (Matth., 11, 11); 5o comment, au bout de huit jours, il fut circoncis et « nommé Jésus, qui était le nom que l'Ange avait annoncé avant qu'll fût conçu dans le sein de sa mère» (Luc, 11, 21); 6° comment, « le temps de la purification de Marie étant accompli, ils Le portèrent à Jérusalem pour Le présenter au Seigneur, » et comment là le vieillard Siméon prit entre ses bras l'Enfant divin et bénit Dieu. » (Ibid., 22, 28.)

IV. De toute l'histoire évangélique postérieure de la vie terrestre de Jésus-Christ. Là nous lisons que le Seigneur Jésus, comme homme, dut, encore enfant, suivant les décrets de la Providence, se rendre de Bethleem en Égypte avec sa mère et Joseph, pour éviter la mort qui le menaçait (Matth., II, 13, 14); comme homme, croissait et se fortifiait « graduellement » (Luc, II, 40); comme fils de Marie, lui « était soumis» ainsi qu'à Joseph (Ibid., 51); comme homme, « fut baptisé dans le Jourdain par Jean » (Marc, 1, 9), qui ne Le reconnut entre tous ceux qui venaient se faire baptiser qu'en voyant « l'EspritSaint descendre et se reposer sur Lui. » (Jean, 1, 32, 33.) Nous voyons ensuite Notre-Seigneur Jésus, une fois entré dans les fonctions de son ministère, parcourir les villes et les villages avec la prédication de salut, être partout reconnu pour un véritable homme, sans avoir jamais l'occasion de fournir des preuves de son humanité; nous Le voyons prendre part à des festins (Luc, v, 29), à une noce à Cana de Galilée (Jean, II, 1-11), à un souper dans la maison de Lazare (xII, 2), dans la maison de Zachée (Luc, xvI, 5-8); nous Le voyons aller tous les ans à Jérusalem pour la fête de Pâque, et célébrer la Pàque avec ses disciples selon la loi. (Matth., xxvi, 17, et autres.) Enfin les Évangélistes dépeignent avec les plus grands détails les souffrances de Notre-Seigneur; ils parlent de sa mort, de sa sépulture, de sa résurrection et de son ascension au ciel,-évé

nements qui tous eussent été impossibles s'il n'avait pas eu la nature humaine.

V.

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Des dénominations de Jésus-Christ dans la sainte Écriture. Il se donnait lui-même le nom d'homme : « Vous cherchez, dit-il un jour aux Juifs, « à me faire mourir, moi qui suis un homme qui vous ai dit la vérité, que j'ai apprise de Dieu » (Jean, VIII, 40), et fort souvent celui de « Fils de l'Homme;"> par exemple : « Les renards ont des tanières et les oiseaux du ciel ont des nids, mais le Fils de l'Homme n'a pas où reposer sa tête.» (Matth., VIII, 20; comp. x1, 19; XVIII, 11, 20, 28: Marc, vIII, 31; IX, 12; Luc, xxII, 48; Jean, III, 13; v, 27, et autres.) Les saints Apôtres aussi l'appellent « l'Homme » (I Tim., II, 5; I Cor., xv, 21, 47; Act., xvII, 31) et le « second Adam. (I Cor., xv, 45, 47, 49.)

VI.

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En particulier, de ce que la Parole de Dieu attribue à Jésus-Christ un corps humain non apparent, mais véritable, avec toutes ses propriétés et toutes ses fonctions. Elle Lui attribue un corps. Ainsi il est dit qu'une pieuse femme « a embaumé son corps par avance, pour prévenir sa sépulture » (Marc, XIV, 8); que « c'est Lui-même qui a porté nos péchés dans son corps sur la croix » (I Pierre, 1, 24); qu'après sa mort Joseph d'Arimathie vint trouver Pilate, et » que,« lui ayant demandé le corps de Jésus, Pilate commanda qu'on le lui donnât; » qu'enfin « Joseph, ayant pris le corps, l'enveloppa d'un linceul blanc, le mit dans son sépulcre, qui n'avait point encore servi, et qu'il avait fait tailler dans un roc » (Matth., XXVII, 58, 60); que, même après sa résurrection, quand son corps était déjà glorieux, le Seigneur, ayant apparu à ses disciples, leur dit : a Regardez mes mains et mes pieds, et reconnaissez que c'est moi-même; touchez-moi, et considérez qu'un esprit n'a ni chair ni os comme vous voyez que j'en ai » (Luc, xxiv, 39), et Il dit ensuite à Thomas : « Portez ici votre doigt et considérez mes mains; apportez aussi votre main et mettez-la dans mon côté, et ne soyez point incrédule, mais fidèle (1). » (Jean, xx, 27).—

(1) A des témoignages si clairs sur la réalité du corps de Christ, les docètes opposaient surtout le passage de saint Paul : « Dieu a envoyé son pro

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