XIX, 11), ou en opposant à nos coupables efforts des forces supérieures, comme cela parait sur Absalon (II Rois, xvIII); lorsqu'Il châtie les pécheurs, d'une manière naturelle, pour les instruire et les corriger (I Cor., x1, 32), ou pour que leur châtiment serve à l'instruction et à la correction des autres (II Pierre, п, 6); lorsqu'Il arrange les circonstances de telle façon que les mauvaises actions aient pour les hommes des conséquences salutaires, comme cela se voit dans l'histoire de Joseph. (Gen., L, 20.) La voie surnaturelle de la divine Providence, par rapport aux hommes, consiste en ce que le Seigneur, dans sa sollicitude, emploie pour notre bien des moyens extraordinaires, miraculeux. Ainsi Il nourrit miraculeusement une pauvre veuve de Sarepta, durant deux années de disette; Il guérit miraculeusement de la lèpre un général syrien nommé Naaman; II sauva miraculeusement à Babylone trois jeunes gens du milieu d'une fournaise; Il délivra miraculeusement l'Apôtre Pierre de sa prison; Il convertit miraculeusement Saul aų christianisme, etc., etc. Mais, indépendamment de ces cas particuliers de la Providence miraculeuse de Dieu en faveur de l'homme, cas infiniment nombreux et divers, il faut rapporter ici spécialement toute la série des actes surnaturels de l'économie divine que le Seigneur opéra et opère proprement comme Rédempteur du genre humain en général, et qui feront le sujet de la partie suivante de notre science. § 121. Application morale du dogme. I. La destinée des royaumes de la terre est dans la droite du Tout-Puissant. Il bénit les peuples en leur donnant « la paix (Ps. XXVIII, 11); Il leur dispense avec largesse les biens de la terre; Il les élève et les rend célèbres s'ils sont fidèles à sa loi; mais Il envoie sur eux des calamités, Il les humilie et mème « les extermine » (Ps. XLIII, 3), lorsqu'ils l'abandonnent et se livrent à l'impiété. (Jér., xviii, 6-10.) De là trois graves leçons pour les peuples. Ils doivent, avant tout et par-dessus tout, avoir à cœur de plaire à Dieu par une foi II, pure et par de bonnes actions; car « le Seigneur juge les peuples dans l'équité » (Ps. LXVI, 4; XCV, 10), « et rend à chacun selon ses œuvres. » (Rom., 11, 6.) C'est pour cela aussi que le sage disait « La justice élève les nations, et le péché rend les peuples misérables. » (Prov., xiv, 34.) Ils doivent rapporter tous leurs véritables progrès dans les différentes branches de la vie politique, leur prospérité, leur élévation, leur gloire, toutes les circonstances dans lesquelles ils se trouvent, à Dieu seul, et non point à eux-mêmes (Ps. cxxvi, 11), et lui en rendre gràces, en s'écriant avec le Psalmiste: « Ne nous en donnez point, Seigneur, ne nous en donnez point la gloire; donnez-la à votre nom, pour faire éclater votre miséricorde et votre vérité. » (Ps. CXIII, 9, 10.) Ils doivent enfin, dans les temps de calamités ou de dangers publics, recourir avant tout à Lui par de ferventes prières, pour implorer sa grâce et son secours, et chercher à le fléchir par un repentir sincère de leurs péchés et la réforme de leurs mœurs. II. En gouvernant les États le Tout-Puissant institue Lui-même les souverains chargés de les régir; Il communique à ses élus, par une onction mystérieuse, la force et le pouvoir; Il les couronne de gloire et d'honneur pour le bien de leurs peuples. De là, pour chaque enfant de la patrie, l'obligation de révérer son souverain comme l'oint du Seigneur (Ps. civ, 15; comp. Ex., XXII, 28); l'obligation de l'aimer comme un commun père donné par le Très-Haut à la grande famille que forme la nation, et chargé de soucis pour procurer le bonheur général et particulier; l'obligation de lui obéir comme à un homme tenant de Dieu son pouvoir régnant, et dirigé par l'Esprit de Dieu dans ses dispositions comme souverain (Prov., VIII, 15; XXI, 1); enfin l'obligation de prier Dieu qu'Il lui donne, pour le bonheur de ses sujets, santé et salut, succès dans toutes ses entreprises, victoire sur tous ses ennemis, et qu'Il lui accorde de longues années, (I Tim., II, 1.) III. C'est par les souverains, comme ses oints, que Dieu envoie également aux peuples toutes les autorités subalternes. De là pour chaque citoyen l'obligation d'obéir, « pour l'amour de Dieu, aux gouverneurs, comme à ceux qui sont envoyés de 9 sa part (I Pierre, II, 13); car « celui qui s'oppose aux puissances résiste à l'ordre de Dieu » (Rom., XIII, 2); de rendre à chacun ce qui lui est dû : le tribut à qui est dû le tribut, les impôts à qui les impôts, la crainte à qui la crainte, l'honneur à qui l'honneur » (Ibid., 7); de « prier pour tous ceux qui sont élevés en dignité, afin que nous menions une vie paisible et tranquille, dans toute sorte de piété et d'honnêteté. » (I Tim., II, 2.) IV. La destinée de chacun de nous est pareillement dans la droite du Tout-Puissant : « C'est Lui qui ôte et donne la vie, qui conduit aux enfers et en retire; Il fait le pauvre et le riche ; » Il abaisse et il élève. (I Rois, II, 6-8.) En conséquence, sommes-nous dans la prospérité : ne nous enorgueillissons point, parce que tout ce que nous pouvons posséder n'est point à nous, mais dépend de la divine Providence, qui, nous ayant donné les biens, peut également nous les reprendre (I Cor., IV, 7; Jacq., 1, 17); sommes-nous atteints par l'adversité: ne nous abandonnons point au désespoir, parce que l'adversité nous est dispensée aussi par la divine Providence, souverainement sage et bonne, qui la proportionne à nos forces (I Cor., x, 13) et la fait tourner à notre bien moral. (I Pierre, 1, 6, 7; Rom., v, 3, 5.) En toute chose reposons-nous sur Dieu : dans la prospérité, rendons-lui grâce pour toutes ses faveurs et ses largesses, et, dans l'infortune, demandons-lui secours et protection. V.- En prenant soin de tous les hommes le Seigneur « aime » particulièrement « ceux qui sont justes » (Ps. CXLV, 7), et c'est sur ceux-là principalement que s'étend sa miséricorde; ce sont eux qu'Il préserve, comme la prunelle de son œil. » Que tout cela soit, à chacun de nous, un puissant motif pour se garder du péché et « s'exercer à la piété » (I Tim., Iv, 7), en sorte que, nous aussi, nous puissions être mis au nombre des élus de Dieu, <«< au bien desquels tout contribue.» (Rom., vIII, 28.) FIN DE LA DEUXIÈME PARTIE ET DU PREMIER VOLUME. TABLE DES MATIÈRES. INTRODUCTION. Pages. $ 1. Obligation de la Théologie dogmatique orthodoxe. § 2. Idée des dogmes chrétiens comme objet de la Théologie dogmatique orthodoxe. ... ib. § 3. Origine et développement des dogmes dans l'Église sources et modèles de la Théologie dogmatique orthodoxe. 10 $ 4. Différentes divisions des dogmes, et sens de ces divisions dans la Théologie dogmatique orthodoxe....... § 5. Caractère, plan et méthode de la Théologie dogmatique orthodoxe. $ 6. Aperçu historique de la Théologie dogmatique orthodoxe. Première période. .... $ 7. Deuxième période.. $ 8. Troisième période.... PARTIE I. DE DIEU EN LUI-MÊME ET DE SON RAPPORT GÉNÉRAL AVEC LE MONDE ET AVEC L'HOMME. SECTION I. DE DIEU EN LUI-MÊME. § 9. Ce que nous savons de Dieu, suivant la doctrine de l'Église orthodoxe... § 10. Essence et division de la doctrine orthodoxe sur Dieu en Lui même.. CHAPITRE I. Unité de Dieu au point de vue de l'essence. § 11. Nature et disposition de l'examen. I. - De Dieu unique par essence.. $ 12. Doctrine de l'Église et précis de l'histoire du dogme........ § 13. Preuves de l'unité de Dieu tirées de l'Écriture sainte.... § 14. Preuves de raisonnement employées par les saints Pères de $ 15. Application morale du dogme...... § 16. Abrégé de l'histoire du dogme; enseignement de l'Eglise à cet Pages. 97 103 111 114 ib. $ 17. Idée de l'essence de Dieu : Dieu est esprit....... 118 $ 18. Idée des attributs essentiels de Dieu; nombre et division de ces 126 § 22. Rapports des attributs essentiels de Dieu, soit avec son essence, 178 $23. Application morale du dogne...... 185 CHAPITRE II. La sainte Trinité ou Dieu en trois personnes ou hypostases: $ 24. Importance particulière et incompréhensibilité du dogme de la 1. --- De la Trinité des personnes en Dieu dans l'unité d'essence. I. De l'Ancien Testament.. S26. Preuves de la Trinité des personnes en Dieu dans l'unité d'essence $27. Preuves de la Trinité tirées du Nouveau Testament.... § 29. Rapport du dogme de la sainte Trintté avec la saine raison..... 193 197 ib. 204 ib. 215 235 251 239 - De l'égalité et de la consubstantialité des personnes divines. 260 ib. $ 32. Divinité du Père...... 267 § 33. Divinité du Fils et sa consubstantialité avec le Père prouvée par 268 § 34. La divinité de Jésus-Christ et sa consubstantialité avec le Père 281 § 35. Divinité du Saint-Esprit et sa consubstantialité avec le Père et 293 § 36. Divinité du Saint-Esprit et sa consubstantialité avec le Père et le 304 |