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Les grandes entreprises d'industrie sont exploitées par un petit nombre de capitalistes ou de sociétés puissantes. La compagnie des Indes opère pour son compte une grande partie du commerce extérieur (1).

convéniens d'une telle répartition de la richesse nationale : on se borne à constater des faits. >>

<< Toute la classe industrielle est intéressée à la réduction des taxes, à l'économie des dépenses de l'état, à la diminution des emplois et des sinécures. »> « La portion prolétaire ne peut vivre que de l'exportation des produits qui suffiraient à un pays vingt fois plus étendu que l'Angleterre ; clle ne peut vivre que par la conservation de la paix. Les unions politiques, formées dans son sein, travaillent à la réforme de l'administration intérieure, et en établiront elles-mêmes les conséquences, si le parlement réformé les leur refuse. Elles ont le sentiment de leur force; le refus d'impôt est le moyen qu'elles se proposent d'employer. Hors de la guerre, ce qui est inévitable, c'est une réforme graduelle dans l'église, et de là dans l'aristocratie. Cette réforme vient, approche, autant par la force des choses que par la force des hommes. >>

(1) D'après la nouvelle charte, à partir du 22 avril 1834, la compagnie des Indes a dû cesser ses opérations commerciales; et à dater de la même époque, tous les sujets anglais pourront faire le commerce dans le pays situé au-delà du Cap de Bonne-Espérance jusqu'au détroit de Magellan. Quoique depuis le renouvellement de la charte de la compagnie, consenti en 1813, par le parlement britannique, tous les sujets anglais pussent faire le commerce avec l'Inde, cependant leurs navires ne pouvaient aborder que dans certains ports désignés, et il était impossible de former des établissemens industriels dans l'intérieur des terres. On sait, en outre, que la compagnie avait conservé le monopole exclusif du commerce de la Chine.

Les revenus coloniaux de la compagnie des Indes proviennent des impôts directs et indirects qu'elle prélève sur les peuples qui lui sont soumis. Les impôts directs s'élèvent annuellement à environ. 350,000,000 f. Les droits indirects à environ

Le budget des dépenses des armées de terre et de mer,

par an à

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175,000,000

525,000,000

267,500,000

au service de la compagnie, s'élève Le Monthly magazine, qui donne ces détails, ajoute les observations

suivantes :

<«< La compagnie a tout à craindre de la Russie et de sa prépondérance en Chine; seule de toutes les puissances de l'Europe, la Russie a un ambassadeur à Pékin. »

« Nous ne nous arrêtons pas à examiner quel serait le résultat de la lutte

Les bénéfices ecclésiastiques, les emplois élevés, dans l'armée et l'administration, sont réservés aux familles privilégiées.

Par l'effet de l'organisation actuelle de la hiérarchie sociale en Angleterre, les ouvriers, soit agricoles, soit manufacturiers, se trouvent placés, dans ce pays de liberté politique, sous la plus étroite dépendance du propriétaire et de l'entrepreneur d'industrie; ils ne vivent et ne respirent en quelque sorte que sous leur bon plaisir.

Jadis les pauvres étaient presque exclusivement secourus par le clergé catholique; aujourd'hui le clergé anglican, héritier des immenses richesses du premier, mais qui a ses familles à entretenir et à pourvoir, ne s'occupe nullement d'exercer cette charité, essence divine du christianisme. Une taxe, dite des pauvres, l'a débarrassé de cette obligation: à la vérité, cette taxe est supportée par les propriétaires fonciers dont le clergé anglican fait partie; mais, pour compensation, il lui reste la dime, le monopole des grains, des laines, etc.

Le revenu du clergé anglican est immense; le total de ses recettes est incalculable : les plus modérés le portent à 250 millions, d'autres à 350 millions. Un seul prélat, l'évêque de Durham, jouit de plus d'un million de re

qui s'engagerait dans l'Inde entre les deux empires les plus puissans de la terre. L'Angleterre s'y trouve, sans doute, dans une belle position. Elle possède une armée bien disciplinée, des troupes fraîches, d'excellens officiers, une artillerie formidable, une administration supérieurement organisée, et peut-être aussi, quoi qu'on puisse croire, une population amie. Mais on sait que depuis Pierre-le-Grand, le cabinet de Saint-Pétersbourg a toujours eu ses regards fixés sur l'Inde. La conquête de ce pays a été toujours l'objet de ses plus chers désirs, et sans doute il ne négligera pas l'occasion favorable pour satisfaire son ambition. »

« Ce sont là des considérations de la plus haute importance, qui intéressent toute l'Europe, et que nous ne tarderons pas à examiner avec plus de profondeur. C'est en Orient que doivent se décider, dans un avenir très prochain, les questions les plus vitales de l'Europe et du monde politique. »

venu. Trois ou quatre seulement n'ont que 80 à 150,000 fr. Tous les autres sont bien plus richement dotés. Des dignitaires de cathédrale, des chanoines ont de 100 à 200,000 fr.; des recteurs de paroisse, de 50 à 100,000 fr.; le plus grand nombre a de 8 à 15,000 fr.; il n'y en a pas au-dessous de 6,000 fr. Dans la moitié des paroisses, le titulaire, non résidant, fait faire le service par un suppléant que le besoin force à accepter 30, 40 ou au plus 60 liv. st. (de 700 à 1,500 fr.).

Dans un grand nombre de paroisses, les dimes ont été aliénées par le clergé et sont perçues par des laïques : là on est sans prêtre, à moins que les habitans ne se cotisent pour en payer un occasionellement; on paie la dime, et l'on est en outre chargé de l'entretien d'un ecclésiastique.

Le revenu de l'église, en Irlande seulement, s'élève à plus de 35 millions de francs que perçoit le clergé protestant, quoique, dans le quart des paroisses, il n'y ait pas un seul protestant, et que, dans toutes les autres, le nombre des protestans soit infiniment moindre que celui des catholiques. Ainsi, dans les trois quarts des paroisses, le recteur protestant n'a aucune fonction à remplir; il âfferme la maison curiale, la terre qui en dépend, et la perception de la dîme, qui pèse également sur les catholiques, et il dépense ce revenu à Dublin, s'il est Irlandais, mais bien plus souvent en Angleterre; car la plupart de ces bénéfices sans charge sont donnés à des cadets de grandes familles ou aux fils des dignitaires de l'église. Dans les autres paroisses, le recteur n'apparaît qu'accidentellement ; souvent même il se fait représenter par un pauvre ecclésiastique qui se contente d'un minime salaire (1).

(1) Le clergé des campagnes a généralement des mœurs sévères et irréprochables; mais ses fonctions, limitées à l'intérieur des églises, ne s'étendent pas jusqu'à l'administration des aumônes. Bien peu de pasteurs

Dans le système existant aujourd'hui en Angleterre, on trouve plus de cinq cents bénéfices d'une valeur de 50,000 fr. et au-dessus de revenu; plus de mille d'un revenu de 25 à 40,000 fr.; plus de 2,000 de 12 à 15,000 fr. Le cumul de ces bénéfices engage un grand nombre de familles aristocratiques à placer un fils dans l'état ecclésiastique. C'est un usage pour les membres de la pairie qui ont trois ou quatre garçons, comme pour les membres non titrés de l'aristocratie, de destiner le troisième ou le quatrième à l'église, parce que cela évite la nécessité de faire une

connaissent le nombre, les noms et les besoins des pauvres de leurs paroisses, et ils ne s'en occupent que comme d'un objet étranger à leurs obligations. On ne les voit pas quitter leurs demeures commodes pour aller s'établir au chevet du lit d'un malade. Qui sait si, en échange de leurs soins charitables, ils ne rapporteraient pas dans leurs familles le germe d'un mal contagieux ! >>

« Les mariages des membres du clergé protestant sont d'une fécondité devenue proverbiale. »

« Qu'est-ce qu'un ecclésiastique anglican, en Angleterre ? C'est un homme d'une grande naissance, entouré d'une nombreuse famille, pourvu d'un riche bénéfice, vivant dans le luxe, participant à tous les plaisirs, à toutes les jouissances du monde : jouant, chassant, dansant, se montrant aux théâtres; ne se piquant pas de gravité, lorsque son caractère personnel ne l'y porte pas; économisant sur ses revenus, pour établir ses enfans; dépensant sa fortune, en paris, en chevaux, en chiens; dans tous les cas, donnant peu aux pauvres, et laissant le soin de s'en occuper, comme de remplir des fonctions qu'il dédaigne, à quelque malheureux de la classe inférieure, lequel, pour une modique rétribution, est obligé d'avoir des vertus et d'accomplir des devoirs dont le titulaire se dispense. »

« Qu'est ce qu'un ecclésiastique, en France? C'est un homme simple, sans famille, sans crédit, de peu d'influence, pauvrement habillé de noir, qui remplace, par une véritable piété, un grand désintéressement et beaucoup de charité, les dehors qui lui manquent ; que l'on recherche peu dans les salons, parce que ses qualités n'y sont pas nécessaires, et qu'il ne s'y présente guère, parce qu'il s'y trouve déplacé ; et à qui, enfin, la médiocrité de son traitement ne laisse, pour faire le bien, d'autre ressource que de se rendre importun auprès de ceux qui possèdent, pour en obtenir les moyens de soulager ceux qui ne possèdent rien. »> (Le baron d'Haussez, De la Grande-Bretagne en 1833.)

pension, et que l'on est sûr de procurer au jeune homme de quoi vivre à peu près dans l'opulence où il a passé sa jeunesse, avec l'espoir de parvenir aux plus hautes dignités ecclésiastiques; les autres entrent dans l'armée et dans la marine.

Il résulte de cet ordre de choses, que le moins doté des évêques anglicans en Irlande jouit d'un revenu de plus de 132,000 fr., et que le taux moyen du revenu d'un prêtre anglican est, en Angleterre, de 10,155 fr., et, en Irlande, de 19,090 fr.

Le prêtre catholique ne reçoit qu'un casuel fixé au taux le plus minime, et qui souvent n'est pas payé.

L'influence morale du clergé anglican est absolument nulle ses richesses, dont rien n'est distrait en faveur de la charité, sont l'objet naturel de l'envie et du ressentiment des classes non privilégiées.

De toutes ces circonstances réunies devait nécessairement s'ensuivre l'excès de l'opulence et du luxe dans une faible partie de la population, et l'excès de la misère et de l'immoralité dans les classes les plus nombreuses.

L'accroissement rapide et progressif des criminels survenus en Angleterre et le pays de Galles, de 1805 à 1825, époque où l'industrie a reçu ses plus grands développemens, a depuis un certain temps excité les alarmes et déjoué tous les efforts des philantropes et des hommes d'état. On a inutilement cherché à arrêter cet accroissement, soit en amendant les lois pénales, soit en établissant une police plus sévère. Tous ces moyens n'ont pu retarder les progrès du mal.

En 1770, la population de l'Angleterre, du pays de Galles et de l'Ecosse, était de 8,570,609 individus : 509 accusés seulement furent traduits aux assises. En 1790, sur 9,525,112 habitans, on compta 1,610 accusés. En 1810, sur 11,978,875 habitans, 5,026 accusés. Enfin,

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