Oeuvres complètes de H. de Balzac ...

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Michel Lévy frères, 1879
 

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Popular passages

Page 81 - Une chambre qui avait vue sur les cours des maisons voisines, par les fenêtres desquelles passaient de longues perches chargées de linge; rien n'était plus horrible que cette mansarde aux murs jaunes et sales, qui sentait la misère et appelait son savant.
Page 308 - ... là une statue, plus loin un cadavre. Ta création est incomplète. Tu n'as pu souffler qu'une portion de ton âme à ton œuvre chérie. Le flambeau de Prométhée s'est éteint plus d'une fois dans tes mains, et beaucoup d'endroits de ton tableau n'ont pas été touchés par la flamme céleste.
Page 369 - L'esprit, répondit Gambara ; quand il apparaît , tout me semble en feu. Je vois les mélodies face à face, belles et fraîches^ colorées comme des fleurs; elles rayonnent, elles retentissent, et j'écoute, mais il faut un temps infini pour les reproduire.
Page 435 - Nous sommes obligés d'accepter les idées du poëte, le tableau du peintre, la statue du sculpteur; mais chacun de nous interprète la musique au gré de sa douleur ou de sa joie, de ses espérances ou de son désespoir. Là où les autres arts cerclent nos pensées en les fixant sur une chose déterminée, la musique les déchaîne sur la nature entière, qu'elle a le pouvoir de nous exprimer.
Page 30 - ... existence. Deux verbes expriment toutes les formes que prennent ces deux causes de mort : VOULOIR et POUVOIR. Entre ces deux termes de l'action humaine, il est une autre formule dont s'emparent les sages, et je lui dois le bonheur et ma longévité. Vouloir nous brûle, et pouvoir nous détruit; mais SAVOIR laisse notre faible organisation dans un perpétuel état de calme.
Page 20 - Il est poëte avec des chiffres, il est sublime en posant un zéro près d'un sept. Il réveille le néant sans prononcer des paroles artificiellement magiques; il fouille une parcelle de gypse, y aperçoit une empreinte, et vous crie :
Page 83 - ... à soie, inconnu au monde, et dont la seule récompense est peut-être dans le travail même; depuis l'âge de raison jusqu'au jour où j'eus terminé ma Théorie, j'ai observé, appris, écrit, lu sans relâche, et ma vie fut comme un long pensum; amant efféminé de la paresse orientale, amoureux de mes rêves, sensuel, j'ai toujours travaillé, me refusant à goûter les jouissances de la vie parisienne; gourmand, j'ai été sobre ; aimant...
Page 436 - ... arrêtés dans leur avidité. Cher Rossini, tu as bien fait de jeter cet os à ronger aux tedeschi, qui nous refusaient le don de l'harmonie et la science ! Vous allez entendre la sinistre mélodie que le maître a fait rendre à cette profonde composition harmonique, comparable à ce que les Allemands ont de plus compliqué, mais d'où il ne résulte ni fatigue ni ennui pour nos âmes.
Page 63 - La vie simple et mécanique conduit à quelque sagesse insensée en étouffant notre intelligence par le travail ; tandis que la vie passée dans le vide des abstractions ou dans les abîmes du monde moral mène à quelque folle sagesse. En un mot, tuer les sentiments pour vivre vieux, ou mourir jeune en acceptant le martyre des passions, voilà noire arrêt.
Page 317 - Porbus, reprit Frenhofer, il m'a manqué jusqu'à présent de rencontrer une femme irréprochable, un corps dont les contours soient d'une beauté parfaite, et dont la carnation... Mais où est-elle vivante, dit-il en s'interrompant, cette introuvable Vénus des anciens, si souvent cherchée, et de qui nous rencontrons à peine quelques beautés éparses?

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