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1. Par.

28. S.

E

LICON XVII.

De Salomon & de la fageffe.

Ntre les enfans de David, Salot fut choifi de Dieu, pour regner a lui, & pour être l'image du Meffie fa gloire, car il regna toûjours en p Ce fut lui qui bâtit le temple, dont fon re lui avoit laiflé le deflein & tout les p Reg. paratifs. C'étoit un fuperbe bâtiment, t 6. &c. revétu d'or en dedans, & divifé en de parties dont la plus fecrete étoit le fi ctuaire, où repofoit l'Arche d'alliance, so les Cherubins. Le fouverain Pontife étoit feul à qui l'entrée en fut permife: enco n'y entroit-il qu'une feule fois l'année, portant le fang des victimes. Auffi ce fa tuaire étoit la figure du Ciel, qui éto fermé pour les hommes, jufqu'à ce que! Heb. 9. Chrifty entrât couvert de fon fang. Devar le temple étoit l'autel pour les holocaufte & les autres facrifices: dans une grand court environnée de galleries, avec plu fieurs fales & divers appartemens : pour toutes les fonctions des facrificateurs & des levites. Il n'y avoit que ce feul temple, dans toute la terre d'Ifraël, & il n'étoit permis de facrifier que fur ce feul aute!: pour zendre plus fcutible l'unité de Dicu & de

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fon Eglife. Salomon vécut dans l'état le plus heureux, que l'on puiffe imaginer fur laterre. Il commandoit à plusieurs nations rangeres, outre le peuple de Dieu : il 3. Reg. des richefles immenfes, une prodi- 34. 9 ufe quantité d'or & dargent, & jouït- 10. foit de tous les plaifirs de la vie. Mais ce qui étoit bien plus excellent, que tous les refors & que tous les plafirs fenfibles: c'eft la fagefle, que Dieu luy avoit donnée, & qui le mettoir au-deflus de tous les hommes. Nous la voyons encore dans fes écrits: où il enfeigne la fagefle veritable, qui eft de bien regler nos moeurs. On y voit la defcription de la fagefle de Prov. Dieu, fource de celle des créatures. Elle 22. dit qu'elle etoit en Dieu au commencement: avant qu'il formât ni la terre, ni amer, ni les cieux, ni les abîmes. Quellaftoit à la production de tous fes ouages, & faifoit tout avec luy, en fe joüant. Elle ajoûte que fes délices font d'être avec les hommes: & les invite tous à s'approcher d'elle, à s'enrichir de fes tréfors, & fe raftafier à fon feftin: c'est-à-dire fe remplir de fa doctrine où fe trouve la vie & le falut. C'eft ainfi que la fageffe parle, dans le proverbes ou fentences morales de Sa lomon. Il a compofé un cantique, où il reprefente l'affection de Dieu envers fon Egle: fous l'image de l'amour le plus fort qui foit entre les hommes, qui eft ce

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II.

3. Reg. lui d'un époux & d'une époufe. M profita fi mal des dons de Dieu, qu'i gara dans la vieillefle, pour s'être abandonné aux plaifirs, particuliere. des femmes. Il en aima un nombre es fif, même d'étrangeres, qui l'engage dans l'idolatrie, tant la foiblefle fut gra Dieu le permit ainfi : pour nous mo par la chûte d'un homme fi fage, le ger qu'il y a dans le plaifir & dans la Iperité temporelle, & pour nous conv Eccl. 1. cic de ce que Salomon a dit luy-met que tout n'eft que mifere & vanité fot foleil.

LEÇON XVIII.

Du fchifme des dix tribus, ou de Samar

Our punition des pechez de Salomo fon Royaume fut divifé après la mo Il n'y eut que la tribu de Juda & celle 3. Reg. Benjamin, qui obeirent à fon fils K boam; les dix autres reconnurent po

1.2.

leur Roy Jeroboam, de la tribu d'Ephraïn bid. 26. Ce rebelle craignir que les Ifraëlites ne re tournaffent à l'obeillance de leur Roy le gitime; s'ils continuoient d'aller faire leur prieres & leurs facrifices à Jerufalem. Pou les en détourner, il changea la religion & comme ils aimoient les idoles, il mi

deux veaux d'or en deux endroits de fon Royaume: il éleva plufieurs aurels, fit des Sacrificateurs qui n'étoient point de la tribade Levi, inftitua une fête de fon inven, gardant toutefois au refte la Loi de Tous les Rois qui fuccederent à Jeroboam, entretinrent cette faulle Religion; &ce fchifine dira toûjours depuis. Onappelle fchifme la divifion des Eglifes: quand une partie du peuple de Dieu fe fépare de Eglife univerfelle, qui feule eft la veritable. Or le fiege de la vraie Eglife étoit à Jerufalem: parceque l'on y adoroit Dieu 2. Par. dans le Temple, que David & Salomon 13. 9.. avoient bâti par fon crdre: parceque l'on y obfervoir la Loi, qu'il avoit donnée à Moife, & que le fervice s'y faifoit par les Levites & les Prêtres, enfans d'Aaron, gril avoit choifis. Cette Eglife avoit fubé dépuis le commencement du monde. Car Moïfe avoit recueilli la tradition de creance d'Abraham; Abraham celle de Noë, Noë celle d'Enoch; & des autres Saints, plus anciens que le deluge, jufques Adam. L'Eglife qui fervoit Dieu fous la Loy de Moïfe, eft fouvent nommée Synagogue, d'un nom qui fignifie auffi affembee. Le Royaume des dix tribus fut nommé le Royaume d'Ifraël, ou d'Ephraïm, ou de Samarie, à caufe de la ville qui en fat dépuis la capitale : & le Royaume qui demeura à la race de David, fut nommé

le

le Royaume de Juda: mais il con: deux autres tribus, Benjamin & Levi les facrificateurs & les levites étant p de leurs fonctions par Jeroboam, qu rent fon Royaume, & fe reünirent to Juda; & dans les autres tribus, plufi demeurerent fidéles à Dieu, & conti. rent à le venir adorer à Jerufalem. Roiaume de Juda ne fut pas toutefois ex de vices & d'impieté: plufieurs Rois sendus de David ne fuivirent point exemples: plufieurs furent idolâtres, cieux, injuftes, cruels. Même entre Juifs, qui pratiquoient exterieuremer loy de Dieu la plupart ne lui obeïfloi que par crainte & pour les biens temį rels: il y en avoit peu qui le ferviflent} affection.

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LEÇON XIX,

Des Propbetes.

E fut depuis le fchifme des dix tribus que Dieu envoia le plus de Prophe tes pour confoler les vrais fidéles, & ramener de leur éguement les rebelles & les pecheurs. On appelloit Prophetes ceux que Dieu infpiroit, les rempliflant de fon faint Elprit: pour leur découvrir les chofes cachées, ou même l'avenir, & decla

rer

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