Histoire de l'art dramatique en France depuis vingt-cing ans, Volume 6

Front Cover
Édition Hetzel, A. Dürr, 1859
 

Common terms and phrases

Popular passages

Page 142 - Ce n'est ici qu'un simple crayon, un petit impromptu dont le roi a voulu se faire un divertissement. Il est le plus précipité de tous ceux que sa majesté m'ait commandés; et lorsque je dirai qu'il a été proposé, fait, appris et représenté en cinq jours, je ne dirai que ce qui est vrai.
Page 104 - Dorval formaient un couple théâtral parfaitement assorti. C'était la vraie femme de Frederick, comme Frederick était son vrai mari, - sur la scène, bien entendu. - Ces deux talents se complétaient l'un par l'autre et se grandissaient en se rapprochant. Frederick était l'homme qu'il fallait pour faire pleurer cette femme; mais aussi, comme elle savait l'attendrir quand sa fureur était passée...
Page 142 - On sait bien que les comédies ne sont faites que pour être jouées; et je ne conseille de lire celle-ci qu'aux personnes qui ont des yeux pour découvrir, dans la lecture, tout le jeu du thécàtre. Ce que je vous dirai, c'est qu'il seroit à souhaiter que ces sortes d'ouvrages pussent toujours se montrer à vous avec les ornements qui les accompagnent chez le roi.
Page 217 - Le geste-est superbe, l'œil flamboie, la bouche étincelle, la joue brille comme une grenade : nulle timidité, nul embarras; la grâce est âpre, la beauté crue comme un fruit vert; le charme a quelque chose d'impérieux ; on concevrait ainsi la jeune reine volontaire...
Page 156 - Par ces temps orageux n'est pas chose effroyable ! — On l'a hué , flétri , bafoué , confondu ; A chaque flétrissure un crime a répondu. Vainement les soufflets sont tombés sur sa joue ; Le crime allait croissant; le sang lavait la boue. Ceux qui l'ont offensé sont tous morts ou proscrits, Et l'épouvante enfin l'a sauvé du mépris. CHARLOTTE.
Page 99 - Il ya sans doute je ne sais où, quelque part, très haut et très loin, une région vague, un lieu de refuge quelconque où va ce qui ne laisse ni corps ni fantôme, ce qui n'est rien, ayant été, comme le son, comme le geste, comme la beauté des femmes qui sont devenues laides, et les bonnes intentions qui n'ont pas été remplies. Un feuilleton bien fait pourrait être cet endroitlà pour les fugitives et impalpables inspirations de l'artiste dramatique.
Page 112 - Un jour a changé notre état ! plus d'oppresseur, d'hypocrite insolent! Chacun a bien fait son devoir : ne plaignons point quelques moments de trouble ; on gagne assez dans les familles quand on en expulse un méchant.
Page 138 - Je vous jut», monsieur, que ce sont des contrées Habitables à l'homme et point hyperborées ; Les naturels n'ont pas le cerveau plus transi Et l'esprit ne s'y perd ni plus ni moins qu'ici. Votre père a raison ; c'est un rôle plus mince De végéter chez nous que de vivre en province. Être peu, dans Paris, c'est n'être rien du tout, Et sans un piédestal nul n'y semble debout ; En province, être peu, c'est être quelque chose, Sur ses jambes chacun en évidence y pose, Et l'on vous rend service...
Page 38 - Rembrandt, car il sait donner à la vérité un accent si étrange, à la laideur une touche si flère, qu'il est à la fois réel et fantasque, condition indispensable de l'art sans laquelle une description ne serait qu'un procèsverbal. Comme tout artiste supérieur, il donne aux objets copiés le caractère qui est aux choses ce que le style est à l'idée. Il fait le portrait et non le daguerréotype, défaut où tombent quelquefois de très fins observateurs, Henri Monnier, par exemple, dont...
Page 144 - J'étais sur le théâtre en humeur d'écouter La pièce , qu'à plusieurs j'avais ouï vanter ; Les acteurs commençaient , chacun prêtait silence ; Lorsque d'un air bruyant et plein d'extravagance , Un homme à grands canons est entré brusquement En criant : Holà ! ho ! un siège promptement ! Et , de son grand fracas surprenant l'assemblée , Dans le plus bel endroit a la pièce troublée.

Bibliographic information