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En Europe, le rapport du nombre des pauvres à la population totale est de 120 810.

Le rapport du nombre des classes agricoles aux classes industrielles est:: 512: 1.

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Le rapport du nombre des pauvres à celui des classes agricoles est : 1:6; tandis que ce même rapport, au nombre des classes industrielles, est de 3 à 1, c'est-à-dire que, sur 10,897,533 indigens, 1,816,222 appartiennent à l'agriculture et 9,081,111 à l'industrie.

Le pays qui offre proportionnellement le plus de pauvres est la Grande-Bretagne : leur nombre, à l'égard de la population totale, est dans le rapport de 1 à 6.

Celui qui en offre le moins est la Russie, où ce rapport est de 1 à 100.

La France et l'Allemagne sont, à peu de chose près, dans la moyenne générale : le nombre de leurs pauvres

bitans. La Pensylvanie a donné des résultats non moins remarquables ; en 1820, on comptait, dans cette partie des états de l'Union, un pauvre sar 40 habitans, et la taxe des pauvres a quintuplé de 1820 à 1832. »

Tous les efforts du gouvernement sont aujourd'hui dirigés contre cette progression effrayante: on espère obtenir d'utiles résultats des sociétés de tempérance qui se multiplient sur tous les points des Etats-Unis.

L'instruction populaire est très avancée dans la conféderation angloaméricaine. Tandis qu'en Angleterre on compte 1 écolier sur 15 habitans, et en France, 1 sur 17, le rapport da nombre des écoliers à la population est, aux Etats-Unis, de 1 sur 8 habitans. Malheureusement, l'influence morale de la religion a perdu de son empire sur un peuple dont cependant les fondateurs sacrifièrent tout à l'intérêt de leurs croyances religieuses. « Les habitans de l'Union, a dit un homme d'esprit, ont trop de religions, pour avoir beaucoup de religion. » En effet, il y a aux Etats-Unis une trentaine de sectes principales qui se subdivisent en un nombre infini de ramifications. Outre les catholiques romains, on y trouve des anabaptistes, des épiscopaux méthodistes, des congréganistes orthodoxes, des presbytériens, des luthériens, des frères unis, des unitairiens, des universalistes, des quakers, des memnonites, des tunkers, des shakers, l'église de la nouvelle Jérusalem, l'église hollandaise réformée, etc., etc. L'anarchie des cultes commence à se faire sentir; aussi, assure-t-on qu'il se manifeste une tendance marquée vers un retour à l'unité religieuse, c'est-à-dire au catholicisme. C'est un progrès qu'il est important de constater.

est, à celui de leur population totale, dans le rapport de 1 à 20. (Ce rapport est, pour l'Europe, :: 1: 120 810.) Nous plaçons ici la carte graduée du paupérisme en Europe (1).

Que, si l'on désirait connaître les parties de l'Europe où, abstraction faite des résultats numériques, la situation matérielle des pauvres est la plus affligeante, il suffirait d'examiner l'influence des systèmes de civilisation et d'industrie qui prédominent; il faudrait avoir aussi quelque égard à la diversité des climats; car il est sensible que ceux du nord multiplient les besoins, tandis que ceux du midi n'en comportent que de très bornés. Il ne faut pas oublier, non plus, que la Russie et la Turquie, par la nature de leurs institutions, sont dans une catégorie exceptionnelle.

Dans le nombre de 10,897,555 indigens que nous avons assignés à l'Europe se trouvent compris, non seulement les mendians, dont nous traiterons spécialement dans un autre chapitre, mais tous les prolétaires, qui, ne pouvant exister suffisamment par leur travail, éprouvent des privations plus ou moins douloureuses, et appellent les secours de la charité publique ou privée.

Il est inutile de faire remarquer que le nombre des pauvres de chaque royaume est nécessairement très inégalement réparti dans les diverses localités. Les villes en offrent toujours une proportion beaucoup plus considérable que les campagnes. Cette proportion varie de 15 à 115, tandis que, dans les campagnes, elle n'est que de 150 à 1100.

Ces observations acquerront plus de force par les détails que nous allons présenter sur le nombre, la situation et la répartition des pauvres en France.

(1) Nous avons cru devoir suivre, en cette circonstance, l'exemple donné d'abord par M. Malte-Brun et adopté par M. le baron Charles Dupin, relativement à la situation de la France sous le rapport de l'instruction élémentaire. M. A.-M. Guerry en a fait une application heureuse dans son Essai sur la statistique morale de la France.

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CHAPITRE II.

DE LA SITUATION ET DU NOMBRE DES PAUVRES EN FRANCE.

Le paupérisme anglais a commencé d'envahir une partie de la France : il est encore temps de repousser ce funeste présent.

Ex 1794, Barrère, au nom du comité de salut public, faisait connaître à la convention nationale que le nombre des indigens s'élevait, en France, au vingtième de la population.

Il se fondait, à cet égard, sur le rapport du comité de mendicité formé au sein de l'assemblée législative.

M. le comte de Fourcroy, dans un travail général préparé, en 1808, par le conseil d'état pour l'organisation des secours publics, porte la population indigente de la France au dixième de la population totale dans les temps malheureux, et au vingtième dans les temps ordinaires; ce qui établit une moyenne d'un quinzième.

Un publiciste, qui évalue à près de 2,000,000 le nombre d'indigens sur les registres des paroisses en Angleterre (1), suppose qu'en France ce nombre doit s'élever à cinq millions. Des journalistes ont aussi porté ce nombre à quatre ou cinq millions (2), et un, entre autres,

(1) M. B. de C. (Universel, 21 février 1819). (2) Journal de Paris (2 déc. 1831).

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