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core, en montrant que ces maximes s'adressaient à un plus grand nombre d'auditeurs ou de lecteurs que celles du papyrus Prisse, qu'elles ne visaient plus seulement quelques enfants privilégiés qui aspiraient aux grandes charges d'une civilisation très primitive, mais qu'elles ont pour but direct de former un fils aux devoirs de la vie, non plus de la vie de grand fonctionnaire, mais de la vie publique et particulière telle que l'avaient faite les progrès de la civilisation.

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Répondit au scribe Ani, son fils, le scribe Khonsouhotep: Ne laisse pas amoindrir ton cœur par le découragement; ne laisse pas être arrachées de ton cœur les supplications au sujet desquelles jeť'ai porté mon témoignage; certes, elles sont...... mes paroles que tu dis vouloir suivre dans ta conduite. Le taureau vieilli, victime de la boucherie, qui ne sait pas ce que c'est que laisser le sol (où il a vécu), foule aux pieds sa surprise, affermi par l'instruction qu'on lui a donnée, il agit comme le veut l'engraisseur. Le lion furieux

laisse sa férocité et il dépasse le pauvre âne (en obéissance). Le cheval, entré sous le joug, marche avec obéissance au dehors, le chien, il entend la parole et marche derrière son maître. La chamelle porte des vases que n'a point portés sa mère. L'oie, descendue dans les canaux, attire dans le filet les oiseaux (?) qui la suivent. On enseigne aux nègres la langue des hommes d'Egypte; le Syrien et toutes les nations étrangères font semblablement. Connais (?) ce que j'ai fait en toutes mes fonctions: si tu as écouté, tu sais comment on les accomplit'.

Cette réponse est rendue difficile par la mauvaise orthographe de certains mots, et par une ou deux lacunes que présente le texte. J'espère cependant montrer que le sens est très bien enchaîné, que ce passage se relie très bien à ce qui précède et à ce qui suit.

M. de Rougé a traduit cette réponse comme il suit Le scribe Ani répondit à son fils Khonshôtep: Ne laisse pas posséder ton cœur par des pensées défectueuses et garde-toi d'en arracher les pieuses doctrines sur lesquelles je t'ai porté témoignage. Certes, ils ne sont pas (mauvais) mes préceptes que tu dis vouloir observer. Le taureau vieilli est tué, la boucherie est sa fin: il laisse le champ qu'il foulait; on le nourrit, il reste (à l'étable) et subit toutes les phases de

1. Mot à mot: Fut répondant au scribe Ani, son fils, le scribe Khonsouhôtep: Ne fais pas diminuer ton cœur ces fois faillissantes: garde-toi tu fais pour toi ces supplications, elles être arrachées de ton cœur, je suis ayant témoigné à toi à leur sujet. (Difficiles), certes, mes paroles tu dis vouloir être élevé en elles. Le taureau vieilli, victime de la boucherie, ignorant laisser le sol, il foule aux pieds son émerveillement: a affermi lui son éducation lui selon la forme de l'engraisseur. Le lion furieux laisse sa férocité il dépasse le pauvre âne. Le cheval, entré sous le joug, obéissant sort au dehors. Le chien, lui, il entend la parole, lui, il marche derrière son maître. La chamelle porte des vases, étant point n'a porté eux sa mère. L'oie descendue dans les fourrés, les étant derrière elle elle attire dans le filet. On apprend aux nègres le parler des hommes d'Égypte : les Syriens et tous les habitants des pays étrangers semblablement. Connais (?) ce que j'ai fait dans toutes mes fonctions: ayant entendu, tu sais le faire elles.

l'engraissement. Le lion ardent se précipite dans sa fureur : il néglige l'âne et dévore le cheval, en écrasant sa nuque : quiconque l'entend s'enfuit au loin. Ce lévrier, quant à lui, il entend la parole et marche derrière son maître. Tous les autres vont où les porte leur nature; mais leur mère ne les a pas portés. L'oie mise en cage....., elle apprend à s'accroupir dans le filet. On apprend aux nègres la langue des Égyptiens. Les Syriens et les diverses nations en font autant. Quant à moi, j'ai rempli toutes sortes d'emplois; tu as entendu et tu sais ce que j'ai fait. » Cette traduction, bonne en quelques endroits, est loin de donner une idée exacte du texte. M. de Rougé aurait dû se demander d'abord dans quel sens le scribe Khonsou-hôtep devait répondre à son fils, et il n'aurait pas traduit comme il l'a fait. Le sens de cette réponse est tout indiqué par les comparaisons successives tirées de l'exemple des animaux qu'on domestique; ce sens est celui-ci : L'habitude vient à bout des natures les moins propres à ce qu'on exige d'elles. C'est la clef qui ouvre les phrases suivantes et en rendent l'intelligence vraiment simple et facile.

Je n'ai pas à revenir sur ce que j'ai dit du régime et du sujet du verbe employé ici dans son état construit. Le mot

signifie amoindrir et non pas posséder: le sens de la phrase est tel que je l'ai indiqué et que M. de Rougé l'avait compris sauf ce mot, car je n'insiste pas sur le mot que cet illustre savant avait traduit par défectueuses, et que j'ai traduit par faillissantes. Le sens de la phrase suivante est rendu incertain par la lacune qui existe et qui ne pouvait contenir qu'un seul mot lequel était déterminé par l'oiseau du mal précédé d'un signe qu'on pourrait prendre pour un 11; mais je ne crois pas que ce mot soit le mot comme le donne à entendre M. de Rougé, car ce mot se rencontre plusieurs autres fois dans le papyrus et le signe est toujours écrit au-dessus de l'oiseau du mal. Un mot comme le mot difficile me semblerait répondre

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mieux à ce qui suit; car le moraliste répond par une série d'exemples tirés de la domestication des divers animaux, de sorte que le raisonnement est construit de cette manière : les animaux les plus sauvages apprennent à faire ce qui est le plus opposé à leur nature, tu apprendras donc, toi aussi. M. de Rougé a mal coupé la phrase qui regarde le taureau; de là vient qu'il est obligé de suppléer un mot pour rétablir le régime d'un verbe: la phrase il subit toutes les phases de l'engraissement n'est qu'une paraphrase qui tombe à côté, comme c'est trop souvent le cas avec les paraphrases. Le mot est un nom qui a pour complément

: ces deux mots signifient: victime de la boucherie, ou celui qui est égorgé dans la boucherie, l'égorgé de la boucherie: le mot O' veut dire ignorer, et non finir.

Le mot est aussi un nom avec suffixe qui signifie émerveillement, surprise. L'emploi de ce mot se comprend très bien quand on pense à la résistance qu'oppose le bœuf qu'on veut introduire dans une boucherie pour l'abattre et aux gros yeux qu'il attache sur le boucher. L'exemple est pris dans ce qu'il a de plus fort, car le bœuf tient tout autant à la vie que peut le faire l'homme, et cependant la force de l'habitude qu'il a d'obéir lui fait abandonner le champ qu'il foulait aux pieds, et entrer dans la boucherie pour y perdre la vie, parce qu'il est devenu comme une cire molle entre les mains de l'engraisseur. La phrase qui regarde le lion est loin d'avoir été comprise par M. de Rougé qui a mélangé deux peut bien vouloir dire

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sauvage; mais il pourrait bien aussi vouloir dire charmé par la parole, par les chants, et par conséquent apprivoisé; il suffirait pour cela de remplacer le déterminatif par l'homme qui porte la main à la bouche, ou d'entendre celui qui est écrit, l'œil avec le sourcil, d'une autre façon qu'on le fait ordinairement, de la douceur du regard qui suit la domesti

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