Émile de Girardin

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J.-P. Roret, 1854 - 96 pages
 

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Page 10 - Mais à convoiter, moi, je ne suis point si prompte ; Et je vous verrais nu du haut jusques en bas. Que toute votre peau ne me tenterait pas.
Page 14 - Oh! quel est celui de nous qui ne se rappelle avec amour les premiers ouvrages qu'il a dévorés ou savourés ! La couverture d'un bouquin poudreux que vous retrouvez sur les. rayons d'une armoire oubliée, ne vous at-elle jamais retracé les gracieux tableaux de vos jeunes années?
Page 16 - Millevoye! ô Atala ! ô les saules de la rivière ! ô ma jeunesse écoulée ! ô mon vieux chien qui n'oubliait pas l'heure du souper, et qui répondait au son lointain de la cloche par un douloureux hurlement de regret et de gourmandise !... Mon Dieu ! que vous disais-je ? Je voulais vous parler de Lavater, et en effet me voici sur la voie.
Page 16 - ... à lire dans un pré, et que vous aurez été sommé de montrer le livre, après quelque hésitation et une grande crainte de le voir confisqué sans l'avoir fini, vous tirerez en tremblant de votre poche quoi ? Estelle et Némorin ou Robinson Crusoé.
Page 74 - Vandale ! j'aime beaucoup ce farouche sectaire qui voudrait mettre une robe de bure et des sabots à Taglioni , et employer les mains de Listz à tourner une meule de pressoir, et qui pourtant se couche par terre en pleurant , quand le moindre bengali gazouille , et qui fait une émeute au théâtre...
Page 50 - Elle quitta son mari, ses biens et son pays pour aller vivre avec Watelet. Le monde les maudit; puis, comme ils étaient pauvres et modestes, on les oublia. Quarante ans après on découvrit aux environs de Paris, dans une maisonnette appelée Moulin-Joli' un vieux homme qui gravait à l'eau-forte et une vieille femme, qu'il appelait sa meunière, et qui gravait à l'eau-forte, assise à la même table. Le premier oisif qui découvrit cette merveille l'annonça aux autres, et .le beau monde courut...
Page 34 - Couché sur les roses que produit la terre, tu songeais aux roses de l'Éden qui ne se flétrissent pas; et, en respirant le parfum éphémère de tes plaisirs, tu parlais de l'éternel encens que les anges entretiennent sur les marches du trône de Dieu . Tu l'avais donc respiré , cet encens? Tu les avais donc cueillies, ces roses immortelles?
Page 57 - Si, dans le cours de sa tâche, il lui est arrivé d'exprimer des plaintes arrachées à ses personnages par le malaise social dont ils sont atteints ; s'il n'a pas craint de répéter leurs aspirations vers une existence meilleure, qu'on s'en prenne à la société pour ses inégalités, à la destinée pour ses caprices ! L'écrivain n'est qu'un miroir qui les reflète, une machine qui les décalque, et qui n'a rien à se faire pardonner si ses empreintes sont exactes, si son reflet est fidèle.
Page 33 - ... lévites ; tu aurais desservi ses autels en chantant sur une lyre d'or les plus divins cantiques, et le blanc vêtement de la pudeur aurait paré ton corps frêle d'une grâce plus suave que le masque et les grelots de la Folie.
Page 34 - Est-ce son Dieu, est-ce le nôtre, qu'il méprise et trahit ? Et toi, tu poursuivais ton chant sublime et bizarre, tout à l'heure cynique et fougueux comme une ode antique, maintenant chaste et doux comme la prière d'un enfant. Couché sur les roses que produit la terre, tu songeais aux roses de l'Éden qui ne se flétrissent pas ; et, en respirant le parfum éphémère...

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