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aumône. Le huitieme Commandement de-
fend de porter faux témoignage en juftice:
d'accufer perfonne à faux, de publier le mal
des autres, qui n'est pas connu; s'il n'eft ne- ́
ceffaire de le dire, pour un plus grand bien:
il défend auffi toute forte de menfonge,
principalement celui qui porte préjudice à
quelqu'un. Le neûviéme défend de defirer au-
cun plaifir deshonnête, hors le mariage: ni
même de s'entretenir volontairement dans
ces fortes de penfées. Le dixiéme défend de
defirer le bien d'autrui, fi ce n'est pour l'ac-
querir legitimément comme nous trouve-
rions bon que l'on defirâ le nôtre. Les mau-
vais defirs font la fource de tous pechez &
nous ne faifons mal que par l'amour dere-
giée de l'honneur, de l'argent, ou du plaifir.

Demande. Pourquoi n'eft-il pas permis de
prendre le bien d'autrui? Réponse. Parce que
nous ne voudrions pas que l'on prit le nôtre.
D. Eft-ce mal fait de le prendre par adreffe?
R. Oui, c'eft derober. D. Est-il permis de
retenir ce qui a été pris? R. Non, il faut le
reftituer au plûtôt. D. Le faux témoignage
n'eft-il défendu qu'en juftice? R. Il est tou-
jours défendu d'accufer les innocens, D. Est-
il permis de parler du mal que quelqu'un a
fait? R.Non, s'il n'y a grande neceffité d'en
parler. D. Eft-il permis de mentir? R. Non,
il faut toûjours dire la verité. D. Que defend
le neûviéme commandement ? R. Le defir
des plaisirs deshonnêtes. D. Le dixième ?
R. Le defir du bien d'autrui. D. Pourquoi ces
defirs font-ils défendus? R. Parce qu' ils font
la fource de la plupart des pechez.

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LEGON XVIII.

Des trois premiers Commandemens
de l'Eglife.

L'Eglife eft nôtre Mere; c'eft pourquoi nous fommes obligez à lui obeïr, & à obferver les commandemens qu'elle nous a faits, pour nous faire garder plus aifement les Commandemens de Dieu. On en compte fix pour l'ordinaire. Les Dimanches Mefle ouiras, & Fêtes de commandement. Tous tes pechez confefferas, à tout le moins une fois l'an. Et ton Créateur recevras au moins à Pâque humblement. Les Fêtes tu fanctifieras, qui te font de commandement. Quatre-têms, vigiles jeûneras, & le Carême entierement. Vendredi chair ne mangeras, ni le fameḍi mêmement. Le premier commandement eft d'entendre la Meffe. Si l'on ne peut affifter à tout l'Office, ni à la Meffe folemnelle, les jours confacrez à Dieu, l'Eglife veut que l'on entende au moins une Meffe bafle, toute entiere, & avec grande attention. Le fecond eft de confeffer tous fes pechez à fon propre Prêtre, au moins une fois l'annee. Il eft rare que l'on paffe un fi long-tems fans avoir befoin de penitence; & ceux qui après avoir fait de grands pechez ne tâchent point à rentrer en grace avec Dieu, ne méritent pas le nom de Chrêtien. Le troifiéme eft de recevoir la fainte Communion du Corps de Jefus Chrift au moins une fois l'année, vers la fête de Pâque, chacun en fa paroiffe. Ce n'eft pas qu'il ne foit très-bon de Communier plus fouvent, & PEglife defireroit qu'à chaque Meffe tous les

affiftans communiaflent. Ces deux commandemens n'obligent point avant l'âge de difcretion, où l'on eft capable de difcerner le bien & le mal.

Demande. Pourquoi faut-il obferver les Commandemens de l'Eglife? Réponse. Parce que l'Eglife eft nôtre Mere. D. Dites fes Commandemens? R. Les Dimanches Meffes ouiras, &c. D.A quoi donc eft-on obligé les Dimanches tout au moins? R. A entendre la Meffe. D. Eft-ce affez d'y affifter? R. Non, il faut y prier Dieu avec attention. D. Est-on obligé de fe confeffer quelquefois ? R. Qüi, au moins une fois l'année, D. Pourquoi cela? R. Pour ne pas croupir trop long-tems dans le peché. D. Faut-il communier louvent? R. Oui, l'Eglife le defire ainfi. D. Mais à quoi eft-on obligé? R. A Communier au moins une fois l'année. D. En quel tems? R. A Pâque. D. A quel âge eft-on obligé à ces deux Commandemens ? R. Quand on commence à difcerner le bien & le mal.

LECON XIX.

Des trois autres Commandemens de l'Eglife. Utre les Dimanches il y a plusieurs

Ojours confacrez à Dieu, que nous appél

lons Fêtes. On y fait la memoire des Myfteres de la Religion, ou de quelques Saints. Les deux principales Fêtes font Pâque & la Pentecôte. Pâque eft le jour de la Refurrection de Jefus-Chrift. La Pentecôte, le jour de la defcente du Saint Efprit. Noël eft le jour de la Naiffance de Jefus Chrift. Les Rois out l'Epiphanie, le jour qu'il fut adoré par les Mages, que nous appellons les trois Rois. Il

y a auffi plufieurs Fêres en l'honneur de la fainte Vierge, de S. Jean-Baptifte, des Apôtres, & de quelques autres Saints, fuivant les coûtumes des Eglifes. Il faut être fort foigneux à chaque Fête de s'inftruire du Mystere, ou de l'hiftoire du Saint. Le cinquiéme Commandement de l'Eglife eft de jeûner le Carême entier, les Quatre-tems & les Vigiles. Le Carême eft de quarante jours avant la fête de Pâque, pour nous y preparer. Les Quatretenis font les quatre faifons de l'année, en chacune defquelles nous jeûnons trois jours en une femaine. Les Vigiles font les veilles de certaines fêtes. Le jeûne confiste à ne point manger avant midi, & ne faire qu'un repas. Le fixiéme Commandement eft de ne point manger de chair le Vendredi ni le Samedi, en memoire de la Paffion & de la fepulture de nôtre Seigneur. On obferve la même abftinence tous les jours de jeûne.

Demande. Qu'est ce que les Fêtes? Réponse. Des jours confacrez à Dieu. D. A quelle occafion? R. En memoire des Mysteres, ou des Saints. D. Quelles font les deux principales? R. Pâque & la Pentecôte. D. Qu'est-ce que Pâque? R.Le jour de la Refurrection de nôtre Seigneur. D. Et la Pentecôte? R. Le jour de la defcente du Saint Esprit. D. Qu'est-ce que Noël? R. La Naiffance de notre Seigneur, D. Et l'Epiphanie? R. L'adoration des Mages ou des Rois. D. Dequoi se doit-on instruire aux jours de Fête? R.Da Myftere, ou de l'histoire du Saint. D. A quoi fert le Carême ? R. A nous preparer à la Pâque. D. Qu'est-ce que les Quatre-tems? R. Trois jours de jeune, en chacune des quatre faifons de l'année, D.

Comment doit-on jeûner? R. En ne faifant qu'un reps, & après midi. D. Pourquoi garde-t-on abftinence de la viande, les vendredis & les famedis? R. En memoire de la Paffion de nôtre Seigneur.

LE CON XX.

Des Sacremens.

Nmandemens de Dieu, par nos propres

Ous pouvons accomplir les Com

forces; la grace nous eft neceffaire, & il nous la donne ordinairement, par certains fignes fenfibles, que nous appellons Sacremens, Ainfi dans le Baptême en même tems que l'eau lave le corps au dehors, en même tems la grace purifie l'ame au dedans. Quiconque a reçû un Sacrement avec la Foi & les autres difpofitions neceffaires eft affeuré, autant qu'on le peut être en cette vie, qu'il a la grace de Dieu qui eft le plus grand de tous les biens. Celt Jefus Chrift qui a inftitué tous les Sacremens, afin de nous appliquer à chacun en particulier les merites de fon Sang & de fa Mort: & il en a inftitué pour tous les befoins de la vie fpirituelle. Le Baptême nous y fait entrer, & renaître par l'eau & le S. Esprit la Confirmation nous falt croitre, & nous fortifie l'Euchariftie nous nourrit: la Penitence guérit les maladies fpirituelles : l'Extrême-Önction nous fortifie à l'article de la mort l'Ordre donne à l'Eglife des Miniftres, pour la gouverner & la fervir: le Mariage lui fournit des fujets, pour la faire durer autant que le monde. Voilà les fept Sacremens.

:

Demande, Qu'est-ce que les Sacremens?

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