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Later.

cap.

que fex.

loifir l'Eglife a reduit l'obligation au Dimanche, & à la partie la plus effentielle de l'Office, qui eft la Meffe. Et quoi qu'elle de fire que l'on entende la Meffe haute & folemnelle, elle fe contente au befoin de la Meffe baffe: pourvû qu'on l'entende avec grande attention, s'uniffant autant qu'il fe peut à l'action du Prêtre & à l'intention de Conc. Eglife. Son fecond Commandement est de confeffer tous fes pechez à fon propre Prêtre, 1215. au moins une fois l'année. L'Eglife fçait que Omnis ceux qui ne font que des pechez legers, s'ap Mtti prochent des Sacremens aflez volontiers; & pour ceux qui negligent leur confcience.elle a craint avec raifon, voïant la corruption des derniers fiecles, qu'ils ne fuffent capables de croupir dans l'état de peché mortel, pendant plufieurs années. Elle a donc jugé à propos de les exciter par un commandement exprès, par la menace de l'excommunication. L'Eglife n'a point marqué de tems pour le Sacrement de penitence: parce qu'on l'on doit chercher à fe relever, fitôt que l'on eft tombé dans le crime, comme il eft écrit: Ne tardez point à vous convertir au Seigneur, & ne differez point de jour en jour. Elle a ordonné de fe confeffer au Prêtre propre : c'est-à-dire à l'Evêque, au Curé, ou à quelqu'autres commis par eux: afin que les Pasteurs puiffent connoître le troupeau, dont ils doivent rendre compte à Dieu. Conc. Le troifiéme Commandement de l'Eglife Later. eft de recevoir le Saint Sacrement de l'Eu-. ibid. chariftie, au moins une fois l'an, vers la Fête de Pâque, & en fa Paroiffe. L'Eglife fouhaiteroit que les Chrêtiens commu

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niaffent toutes les fois qu'ils affiftent à la Meffe; & par confequent au moins tous les Dimanches; mais comme il ne faut s'approcher de ce Sacrement qu'après s'être bien eprouvé: elle a eu égard à la tiédeur des der niers tems, & ne les a obligez à s'en approcher qu'une fois l'année; mais elle n'a pû fouffrir qu'ils s'en privaffent plus long-tems, puis que Jefus-Chrift a dit, que l'on ne peut vivre fans ce Pain celefte. L'Eglife a choifi pour ce devoir les jours les plus faints, après la preparation du Caréme, lors que l'on fait la memoire de la Paffion de JefusChrift, & de l'inftitution de ce Sacrement, c'est-à-dire, depuis le Dimanche des Rameaux jufqu'à l'octave de Pâque. La neceffité de recevoir ce Sacrement en fa Paroiffe vient de la même raison, qui a été dite pour la penitence: afin que chaque Pasteur connoiffe l'état de fon troupeau. On commence à être obligé à ces commandemens, quand on eft arrivé à l'âge de difcretion, ce que l'on entend d'ordinaire entre fept ou huit ans, pour la Confeffion; & pour la Communion, entre douze & quatorze ans ; & c'est au Pasteur à en juger.

LE

LEGON XXXII.

Des Fêtes des Myfteres.

Es trois autres commandemens de l'Eglife regardent la diftinction des jours deftinez au service de Dieu; les uns pour chanter fes louanges, & fe rejoüir fpirituellement; les autres pour s'affliger devant lui, & faire penitence. Le quatriéme commandement nous oblige à fanctifier certains jours

Cont

Trent.

Seff. 22

cap. 6

Joan.

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de Fête, outre les Dimanches : nous abftenant d'œuvres ferviles, & nous appliquant à la priere & aux bonnes œuvres. Ces Fêtes font inftituées pour honorer Dieu, ou en celebrant les principaux myfteres de nôtre religion, ou en renouvellant la memoire des Saints, en qui il a fait le plus éclater fes graces. De forte que l'occupation fpirituelle propre à ces jours-là, doit être de mediter le myftere, ou les vertus du Saint, & en tirer des reflexions utiles pour la correction de nos mœurs, & par confequent il faut être foigneux de s'en bien inftruire. Les Fêtes où nous honorons les myfteres, regardent la plûpart l'Incarnation du Fils de Dieu, & les merveilles qu'il a operées fur la terre. Noël eft le jour de fa naiffance temporelle. Le huitiéme jour enfuite, qui fe rencontre le premier jour de l'année, nous celebrons fa Circoncifion. Puis vient la Fête de l'adoration des Mages que nous appellons les Rois. On y fait aufli la memoire du Baptême que Jefus-Chrift reçût de faint Jean, & de fon premier miracle, & comme ce fut en ces trois occafions, qu'il commença à paroître devant les hommes tel qui étoit, on a nommé cette Fête Epiphanie, qui fignifie apparition. On reprefente enfuite le cours de fa vie mortelle & de fa Prédication, particulierement pendant le carême, dont les deux dernieres femaines font deftinées à mediter fa paffion, principalement la femaine Sainte des trois derniers jours. Le Jeudi faint eft le jour qu'il fit la Céne & inftitua le Saint Sacrement le Vendredi il mourut fur la croix, le Samedi il demeura dans le fepulcre. De ce

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jour

:

jour d'affliction on paffe tout d'un coup à 151 la joye de la Refurrection de Jefus - Chrift qui eft nôtre Pâque. On la celebre toûjours le Dimanche on fête auffi les deux jours fuivans; on fêtoit autrefois toute la femaine; = & tout le tems pascal jusqu'à la Pentecôte eft un tems de joye, en l'honneur de l'état glorieux de Jefus Chrift après fa Refurrection, Le quatrième jour après Pâque, eft le jour de l'Afcenfion de nôtre Seigneur. Ainfi dans le cours de chaque année l'Eglife nous reprefente en fes offices toute la fuite de la vie que le Sauveur a menée entre les hommes. Dix jours après l'Afcenfion nous célebrons la Pentecôte en memoire de la defcente du Saint Esprit, elle eft fuivie de deux autres Fêtes comme Pâque. Le Dimanche suivant on honore particulierement le mystere de la Sainte Trinité, & le myftere de l'Euchariftie le Jeudi d'après, qui eft la Fête du Saint Sacrement, inftituée depuis quatre cens ans, avec la Proceffion folemnelle, pour reparer les injures faites par les heretiques à cet augufte Sacrement. Voilà comme l'Eglife nous rend fenfibles par de faintes folemnitez tous les myfteres de la religion,

LECON XXXIII.

Des Fêtes des Saints.

L Es Fêtes qui portent le nom de Saints, ne font pas moins en l'honneur de Dieu que les autres : puis que la memoire du Saint n'eft que l'occafion de nous affembler, pour chanter les Pfeaumes, lire les faintes Ecritujes, écouter les inftructions, & celebrer le faint Sacrifice, comme le Dimanche. Tout

N

ce qu'il y a de plus, font les louanges des Saints qui retournent à la gloire de Dieu, qui les a faits tels, & les prieres que nous leur faifons, afin qu'ils prient pour nous. Le jour de la Touffaints est destiné à les honorer tous ensemble, principalement ceux dont nous ne faifons pas de Fête diftincte, ou même que nous ne connoiffons pas. Car bien que nous en puiffions compter plufieurs milliers, ce n'eft-rien en comparaifon de la multitude de ceux qui nous font inconnus. Il y a plufieurs Fêtes en l'honneur de la sainte Vierge: fçavoir fon Affomption qui eft le jour de fa mort & de fon entrée au Ciel. Son Annonciation, qui eft le jour où elle reçût la nouvelle qu'elle feroit mere de Dieu. On la peut compter entre les Fêtes de nôtre Seigneur, puis qu'elle honore le myftere de l'Incarnation. Il en eft de même de la Purification, qui eft le jour où Jesus-Chrift fut prefenté au Temple par fa fainte Mere, & reconnu pour le Meffie, par le faint vieillard Simeon. Et comme ce Saint prit le Sauveur entre fes bras, difant qu'il étoit la lumiere des Gentils, les Fidéles portent des cierges à la proceffion de cette Fêtes, d'où lui vient le nom de Chandeleur. On fête auffi la Nativité de la fainte Vierge, & même fa Conception, pour honorer le premier moment où elle a commencé d'être. On fait une Fête pour S. Michel & tous les Anges. On folemnife la Nativité de faint Jean-Baptifte, au lieu que l'on celebre la mort des autres Saints, c'eftà-dire, leur naiffance pour la vie éternelle, & cette diftinction vient de ce qui eft dit dans l'Evangile, que plufieurs fe rejoüiroient à la

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