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répand une bonne odeur. De ces deux li- Pontif queurs mêlées enfemble, l'Evêque fait le Rom. faint Chrême qu'il confacre tous les ans le off. fer. Jeudi Saint à la Meffe, affifté de douze Pré- S. Canâ, tres, de fept Diacres, & de fept Soudiacres. Il fouffle deffus, pour marquer que la vertu du Saint Efprit fe joint à cette créature materielle; & il fait d'excellentes prieres, pour z demander à Dieu que cette onction faffe participer les nouveaux baptifez à l'onction fpirituelle, dont nôtre Seigneur a pris le E nom de Chrift, dont Dieu a oint les Prêtres, les Rois, les Prophetes & les Martyrs : que ce foit en ceux qui la recevront un Sacrement de perfection: que délivrez de la corruption de leur premiere naiflance, ils deviennent par cette onction des temples de bonne odeur par l'innocence de leur vie : qu'ils ayent l'honneur de Rois, de Prêtres & de Prophetes, fuivant la promesse myfterieufe de Dieu. Dans la même ceremonie l'Evêque benit l'huile des malades, & l'huile des Cathecuménes, Le faint Chrême fert encore à la confecration des Evêques, à celles des Eglifes, des Autels & des Vaiffeaux facrez mais on voit par cette priere qu'il eft fait principalement pour la Confirmation après le Baptême : & cette même priere montre quel en eft le fruit. L'eau dont on nous lave dans le Baptême, marque principalement le premier effet de la grace, qui eft de nous purifier, & d'effacer nos pechez l'onction du faint Chrême : marque le fecond, qui eft l'infufion du S. Efprit & la grace fanctifiante. Or quoi que l'on ait dèja reçû une onction au Baptême, l'impofition

1. Pet.

Luc. 9.

26,

des mains & l'onction fur le front qui se S. 2. fait à la Confirmotion, eft très- importante pour nous rendre Chrêtiens parfaits, & pour nous fortifier contre les ennemis de nôtre 1o. 17; falut. Ces ennemis font trois principalement: 14.Gal. le diable, toûjours attentif à nous furpren5. 17. dre le monde, c'eft-à-dire, l'exemple & la compagnie des hommes corrompus: la chair, c'eft-à-dire, nôtre concupifcence & ǹos mauvaises inclinations. On nous marque fur le front avec la Croix, pour montrer que nous ne devons point rougir de ce que la Religion Chrêtienne femble avoir de bas & de méprifable; que nous devons faire gloire d'appartenir à Jefus-Chrift, & d'imiter fes fouffrances; & pour nous y preparer, on nous frappe fur la jouë. C'eft donc un grand peché de negliger ce Sacrement, quoi qu'il ne foit pas fi abfolument neceffaire que le Baptéme. On ne reçoit qu'une fois la Confirmation non plus que le Baptéme, parce que l'un & l'autre imprime un caractere en l'ame, qui ne s'efface jamais.

LEGON. XLV.

Du faint Sacrifice de la Meffe.

A Près le Baptême & la Confirmation

l'Euchariftie eft neceffaire pour nourrir le Chrêtien, & lui donner la force de perfeverer dans la grace. Auffi Jesus-Christ a dit, 7o. 6. Si vous ne mangez la Chair du Fils de l'homme, & fi vous ne beuvez fon Sang, vous n'aurez point la vie en vous. Le pain & le vin qui font la nourriture la plus commune de nos corps, font la matiere de ce Sacrement, pour montrer qu'il eft la nour

54.

riture

feff. 22

cap. 10

riture de nôtre ame, & comme il faut us les jours fe nourrir, pour reparer les forces que l'on perd à tous momens: l'ufage de ce Sacrement doit être frequent & ordinaire. = On le confacre au faint facrifice de la Meffe, =qui eft l'action la plus fainte & la plus importante de la religion: c'eft pourquoi il est neceffaire de la bien entendre, Tous les fa- Concil. crifices de fruits & d'animaux, que les FidéTrid. les offroient à Dieu fous la loi de nature & fous la loi écrite, n'étoient que des figures Heb. du grand facrifice que Jefus-Chrift devoit ac- 10 complir fur la croix, & ce facrifice a feul été capable de remplir les quatre fins, pour lefquelles on offroit tous les facrifices. La premiere de rendre à Dieu un honneur convenable à fa fouveraine Majefté. La feconde de fatisfaire fa juftice pour les pechez des hommes. La troifiéme d'obtenir les graces dont ils ont befoin. La quatrième de le remercier de fes bienfaits. Il n'eft donc plus permis d'offrir d'autre facrifice; mais il faut continuellement renouveller la mémoire de celui de Jefus-Chrift pour obéir à l'ordre qu'il nous en a donné, quand il a dit: Faites ceci en memoire de moi, & pour nous appliquer à chacun en particulier, la vertu de cet ineftimable facrifice. Avant que de celebrer la Meffe, il y a plufieurs préparations neceffai ́res. Le lieu doit être faint, c'eft-à-dire, au- Pontif. tant qu'il fe peut, une Eglife confacrée fo- Rom.de lemnellement, ou du moins un Oratoire beni de dice par l'Evêque. L'Autel où doit repofer le fa- de altar cré Corps de Jefus Chrift, doit contenir conjecr. quelques Reliques des Saints, & être confa- de bene cié par plufieurs priéres accompagnées d'onfacerd.

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Luc.22

19

Eccl.

indum,

cil. Tri

dent.

&va-ons & d'encenfemens dans la fuite d'une for.Conlongue céremonie. Les Vaiffeaux facrez & les Ornemens dont on fe fert à l'Autel, ont Jeff. 22 auffi leurs benedictions particulieres, afin cap. s que tout contribue à rendre plus fenfible la Majefté de cet augufte Sacrement. Le tems de le celebrer, eft regulierement entre Tierce & Sexte, après avoir chanté la plus grande partie de l'Office. Le Prêtre qui doit celebrer prie en fon particulier, recitant des Pleaumes deftinez à cette preparation, & meditant la grandeur du mystére dont il va s'approcher. Il benit de l'eau, dont il afperge le peuple, pour le faire fouvenir de fon Baptême, & de la pureté avec laquelle il doit affifter au facrifice, puis étant accompagné d'un Diacre, d'un Soûdiacre, & de plufieurs Acolytes portans l'encens & le luminaire, & tous revêtus des ornemens convenables à leur ordre; il marche en proceffion vers l'Autel, pendant que le Choeur chante l'Antienne & le Pfeaume, que pour cette raison l'on nomme introïte, c'est-à-dire entrée. Le Prêtre étant devant l'Autel, demeure au bas, s'incline profondement, & confeffe en general fes pechez, fe recommandant aux prières de fes Miniftres & de tous les Affiftans, qui font auffi leur confeffion. Cette confeffion eft pour demander à Dieu le pardon des fautes journalieres, & celles qui nous font cachées; afin de n'approcher des mystéres terribles qu'avec la confciénce la plus pure, qu'il eft poffible, & c'est par la même raison que l'on repete plufieurs fois Kyrie eleifon, c'eft-à-dire en grec, Seigneur, áiez pitié de

nous.

LEGON XLVI.

Suite de la Meffe. De l'inftruction du peuple, de l'offrande.

E Prêtre monte à l'Autel, le baife par Ordo Lrefpect, faifant mention des Saints, dont M les Reliques y repofent, il l'encenfe, & après avoir falué le peuple, il dit une Oraifon, où tous répondent Amen, c'est-à-dire en hebreu: Ainfi foit-il, pour montrer qu'ils y joignent leur intention. Le Soudiacre fait alors une lecture de l'ancien, ou du nouveau Teftamment, que l'on appelle Epître; parce qu'elle eft tirée d'ordinaire des Epîtres de Saint Paul, ou des autres Apôtres, & elle contient quelque inftruction convenable à l'Office du jour. Cette lecture eft fuivie du chant d'Alleluia, qui fignifie en hebreu : Louez Dieu, & de quelque verfet des Pfeaumes. Cependant le Diacre à genoux, prie Dieu de le rendre digne d'annoncer fon faint Evangile, & après avoir reçû la benediction du Prêtre, il marche vers le lieu deftiné pour le lire, étant accompagné de tous les miniftres de l'Autel, avec le luminaire & l'encens. Le Diacre porte le livre élevé entre fes mains. Tous fe levent fi-tôt que le livre de l'Evangile paroît, & demeurent debout, pendant qu'on le lit, pour marquer le ref pect qu'ils portent à la parole de Dieu, & à la fageffe incarnée, dont ce livre eft le figne fenfible, & pour montrer qu'ils font prêts d'accomplir ce qui y eft enfeigné. Ils le témoignent encore par le Symbole, que l'on recite auffi-tôt. Alors le Prêtre monte en chaire & parle au peuple en langue vulgaire;

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Ritual

Pari.

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